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Insécurité : Tué par des braqueurs, le préfet de Mansila a été inhumé à Taabtenga

Publié le jeudi 26 janvier 2006 à 07h57min

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Compaba Soumana Ouali, préfet en service au département de Mansila, province du Yagha a été braqué et tué par des bandits dans son département, le lundi 23 janvier 2006 dans la soirée. En présence d’autorités de la République, il a été conduit à sa dernière demeure en fin de soirée du mardi 24 courant au cimetière de Taabtenga à Ouagadougou.

Le banditisme a encore endeuillé une famille. En effet, le préfet de Mansila, département situé dans la province du Yagha, Compaba Soumana Ouali, a été tué au cours d’un braquage dans la soirée du lundi 23 janvier 2006. Le crime a été perpétré par deux(2) malfrats sur la route du village d’Aoura. La levée du corps a eu lieu dans la soirée du mardi, à la morgue de l’hôpital Yalgado, suivie de l’inhumation au cimetière de Taabtenga.

La famille, les collègues et les autorités du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) éplorés, l’ont accompagné à sa dernière demeure. Des personnalités comme son ministre de tutelle, Clément Pengdwendé Sawadogo, le secrétaire général (SG) du MATD Kalifara Séré, le SG de la région du Sahel, Siaka Prosper Traoré, le haut-commissaire du Yagha, Moumouni Traoré, l’inspecteur des services du MATD, Sié Jean de la Croix Poda étaient présents à l’inhumation. La tristesse et l’amertume se réflétaient sur les visages des parents, amis, collègues et supérieurs hiérarchiques.

Le film du crime

Selon les témoignages recueillis, en particulier ceux du haut-commissaire Moumouni Traoré, supérieur hiérarchique direct du préfet Ouali, le braquage a été perpétré lundi dernier, probablement aux environs de 15 heures. M. Traoré et ses agents ont été informés à 15 heures 50 minutes.

Le préfet du département de Mansila était de retour d’une mission dans le village d’Aoura, relevant de son ressort administratif. Aoura a été créé à la faveur de l’orpaillage. Instituteur de formation, Compala Samana Ouali a été nommé préfet le 19 octobre 2005. Il devait faire le tour des villages de son département, rencontrer et échanger avec les populations afin de se faire connaître. Il n’a juste eu le temps que d’effectuer sa première sortie en compagnie de l’inspecteur de l’enseignement de base et son conseiller. L’inspecteur et son conseiller s’étaient remorqués sur une moto et lui, seul sur sa moto. Les deux ouvraient le chemin et le préfet suivait. A un moment donné, « les éclaireurs » ont vu un individu qui dandinait. Et l’inspecteur de se poser des questioins sur l’état de santé de cet individu et son conseiller de lui répondre qu’il a l’air d’un malfrat. Leurs soupçons se confirmeront très vite car l’individu portait un objet qui s’est révélé être une arme, précisement un fusil calibre 12 à canon scié. Le malfrat, sans hésiter, brandit l’arme et tire à bout portant sur le préfet.

En fait, il était avec un acolyte. L’inspecteur parviendra à fuir en sollicitant fortement ses jambes. Mortellement atteint à la poitrine, Ouali gisait dans son sang. Les bandits ont récupéré l’arme qu’il portait et fouille ses poches. Selon les dires du conseiller, lui aussi dépouillé, les bandits ont affirmé que « c’est comme cela qu’ils agissent, quand ils voient quelqu’un en arme. Ils n’hésitent pas à tirer directement sur lui ».

Les bandits n’ont pas emporté les deux motos. Ils ont plutôt chargé le conseiller « de dire à tout le monde qu’ils abattront sans hésiter tous ceux qu’ils verront avec une arme ». Les voies de communication sont extrêmement difficiles dans la région. Le manque de téléphone rend encore plus difficile la situation. C’est le rescapé conseiller qui a chargé un passant de transmettre la nouvelle du crime aux autorités provinciales. Le haut-commissaire du Yagha a alors mis en mouvement la gendarmerie de Sebba qui est allée faire le constat. Le corps a été dès lors transporté à Ouagadougou.

Hommage à un préfet de la République

Personnel de commandement de l’Administration territoriale, Compaba Soumana Ouali était âgé de 53 ans, marié et père de 7 enfants. Dans l’oraison funèbre dite par le SG de la région du Sahel, Siaka Prosper Traoré a précisé que « c’est dans l’exercice de ses fonctions et pendant une mission commandée dans les villages de son département que le préfet Soumana Ouali est tombé sous les balles d’individus sans foi ni loi ».

Au nom du président du Faso, de son Premier ministre et du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, il a transmis à la veuve et aux orphelins, un témoignage de gratitude et de compassion.

Bachirou NANA
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 26 janvier 2006 à 19:10 En réponse à : > Insécurité : Tué par des braqueurs, le préfet de Mansila a été inhumé à Taabtenga

    Bjr, Je viens de lire votre article concernant l’assassinat du Préfet de Mansila ; au-delà de la peine vécue par nous tous, et surtout par la famille, cette sale affaire m’inspire ceci.
    Depuis bientôt 10 ans que notre Comité de Jumelage vient régulièrement au Burkina, je vois l’insécurité augmenter tant à la ville que dans les zones rurales.
    Il n’est plus possible de circuler de nuits entre OUAGA et TENKO par exemple. Il nous faut attendre le lendemain matin pour prendre la route, d’où frais d’hotels dont on se passerait bien car nos moyens financiers sont limités.
    Nous sommes un Comité de Jumelage français qui agissons en partenariat avec un Comité Local de Jumelage Burkinabé d’une façon tout à fait bénévole.
    Espérons que la tendance de l’insécurité va s’inverser ; dans le cas contraire nous serions malheureusement obligés de rester chez nous et regarder vers d’autres cieux plus cléments.
    Jean-Marie PETIT
    Président de Comité de Jumelage
    « jean-marie.petit@wanadoo.fr »

  • Le 26 janvier 2006 à 20:21, par Yvon En réponse à : > Insécurité : Tué par des braqueurs, le préfet de Mansila a été inhumé à Taabtenga

    Ce n_ième crime témoigne de la faillite de l’Etat, à travers le ministre de la sécurité, dans la protection des personnes et des biens. Le même ministre ne prend même pas la peine d’assister aux obsèques. Mépris ou indifférence ? Gageons que les auteurs de l’assassinat seront retrouvés et punis et que la famille de la victime sera conséquemment dédommagée. C’est le moins que l’on puisse faire.

    Yvon

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