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Enseignement supérieur : L’ANEB, pour la réadmission des étudiants expulsés de la cité-SIAO

Publié le jeudi 26 janvier 2006 à 07h03min

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L’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) désapprouve l’expulsion des étudiants de la cité du SIAO. Dans cette déclaration, la corporation ANEB de la cité-SIAO demande la réadmission des étudiants dans leur chambre ainsi que la réparation des défectuosités dans le bâtiment.

Camarades résidantes et résidants,

La cité du SIAO connaît depuis longtemps de multiples problèmes. En rappel, l’ouverture de cette cité est intervenue au cours de l’année académique 2003-2004. A l’époque, le CENOU sans observation des règles d’attribution des chambres aux étudiants, avait procédé à un partage des lits entre lui et les autres syndicats d’étudiants. L’ANEB qui avait refusé de prendre part à ce « deal », avait en son temps condamné ces pratiques mafieuses de la direction générale du CENOU et exigé l’attribution des chambres par la commission d’admission en cité universitaire.

Deux années après, les faits donnent raison à notre association car cette même direction accuse les résidants d’avoir occupé anarchiquement certaines chambres ; ce qui serait dit-elle à l’origine de certains problèmes qu’ils vivent actuellement.

Aussi, une fois installés, les étudiants étaient-ils confrontés à des problèmes qui seront ignorés par le CENOU. Même les vacances universitaires ne seront pas mises à profit pour effectuer les réparations nécessaires à une vie décente et sécurisée dans cette cité si bien qu’à cette rentrée, les mêmes problèmes se poseront avec cette fois-ci plus d’acuité.

Ce sont entre autres : l’exiguïté des chambres avec 4 lits par chambre, l’absence d’eau dans les toilettes, les coupures intempestives d’électricité dans le bâtiment, les installations électriques défectueuses à l’origine de court-circuits, l’absence de fenêtres dans certaines chambres, de salle d’étude, de réfectoire, etc. C’est ainsi que presque toutes les chambres du 3ème étage étaient privées d’électricité.

Les multiples interpellations des résidants de ce niveau n’y changeront rien. C’est donc en désespoir de cause que ceux-ci couperont l’électricité dans tout le bâtiment le mardi 06 décembre pour exiger que l’électricité soit rétablie à leur étage. Mais auparavant, la corporation informée, avait rencontré les résidants concernés pour leur déconseiller une telle entreprise.

Mais cet appel fut vain. La télévision Canal 3, invitée par les résidants a diffusé des images relatives à la précarité des conditions de vie au sein de la cité le lendemain 7 décembre. C’est justement ce qui déclencha le courroux du DG du CENOU M. Robert Bibia Sangaré dont le principal souci est de préserver son image. Le 9 décembre, soit trois jours seulement après les faits, prétextant d’un rapport d’expertise, le CENOU publiait un communiqué dans lequel il invitait les résidants à évacuer la cité dans les plus brefs délais.

A vrai dire, le rapport évoqué par le DG, en même temps qu’il fustige le non respect des normes de sécurité au sein de la cité, admet la possibilité d’y maintenir les étudiants à condition que des travaux de réhabilitation soient effectués ; c’est d’ailleurs pour cette solution que le CENOU avait opté avant le reportage sur Canal 3.

C’est ce qui ressort de la rencontre du 14 décembre entre les syndicats d’étudiants, les délégués de résidants et le CENOU. A ladite rencontre, le CENOU affirmera sa volonté de sanctionner les « meneurs » pour avoir mis en danger la vie de leurs camarades et pour leur « inconscience et leur volonté délibérée de nuire ». Pour le délégué des résidants de la cité, totalement acquis à l’administration, il s’agit d’actes de sabotage menés par un groupe de résidants sous l’impulsion de mains étrangères à la cité.

Et le 16 décembre, une délégation du CENOU conduite par le Directeur Régional de Ouagadougou procédera à l’expulsion d’une dizaine de résidants dont des militants et des responsables de la corporation ANEB qui s’étaient pourtant tenus à l’écart des manifestations et ce, sur indication du délégué de résidants. Cette mesure des autorités du CENOU est un exemple patent d’arbitraire administratif. En effet, les étudiants concernés n’ont été en aucun moment entendus avant la prise de sanctions. En outre, aucune décision d’expulsion ne leur a été notifiée. Ce qui rend ces mesures d’expulsion illégales.

En réalité, M. Sangaré démontre par cette attitude son allergie à toute idée de revendication et sa volonté à ne pas oeuvrer dans le sens de l’amélioration des conditions de vie dans les cités universitaires. La mesure, dirigée en toile de fond contre l’ANEB, est une intimidation des résidants qui vise à annihiler l’esprit d’organisation et de lutte dans les cités. En tout état de cause, l’ANEB ne saurait accepter une telle remise en cause des libertés de manifestation et compte rencontrer dans les jours à venir les résidants de la cité autour de la question. Mais d’ores et déjà, elle :

- exige la réadmission sans délai ni conditions des résidants injustement expulsés de la cité ;

- appelle l’ensemble des résidants à la solidarité avec leurs camarades et à se mobiliser afin de dire non à ces expulsions.

Non aux expulsions arbitraires des cités !
Pour la liberté de manifestation, en avant !
Pain et liberté pour le peuple !

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