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CAN 2004 : Etalons, c’est l’heure

Publié le lundi 26 janvier 2004 à 07h22min

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Ce soir, face au Sénégal vice-champion d’Afrique, c’est une équipe nationale burkinabè un peu chamboulée qui aura pour charge d’écrire une nouvelle page des Etalons à la CAN. Pour cette première sortie du Onze national à Tunisie 2004, le cœur de tous les Burkinabè va battre la chamade dès que les Etalons vont commencer à galoper.

C’est l’heure de vérité pour Jean Paul Rabier. L’instant où tous les stages effectués depuis Guingamp à Toulon en passant par Creteil et Navare doivent trouver une conclusion. Le technicien des Etalons le sait mieux que quiconque : "Il faut arriver sur le terrain avec beaucoup de sérénité, de détermination et de conviction mais pas trop de stress’’, a-t-il annoncé. Sénégal # Burkina lors d’une ouverture en match de poule d’une CAN, c’est du déjà vu. A Kano, au Nigeria en 2000, les Lions de la Teranga avaient sérieusement mordu les Etalons (3-1). Cette blessure avait laissé des traces puisque les Etalons, "boiteux’’, avaient quitté prématurément la compétition dès le premier tour.

Pourtant en match de poule de qualification pour cette CAN 2000, les deux formations s’étaient neutralisées (1-1 à Dakar et 2-2 à Ouagadougou). Ce bref rappel historique n’est pas pour remuer le couteau dans la plaie mais pour attirer l’attention des Etalons sur l’intérêt que revêt cette première rencontre. Battre le Sénégal n’est pas impossible. Les Etalons l’avaient déjà fait quand ils préparaient Mali 2004 (4-2 à Dakar). Il suffit de la rééditer. Ce ne sera pas facile ce soir certes, mais il faut y croire.

. Quelle tactique adoptée ?

Pour cette rencontre de ce soir, le Sénégal part favori. Mais, puisque le propre du favori est de repousser ses limites, ses frontières géographique qui balisent ses conquêtes, cette fois les Lions de la Teranga ont envi du trône de l’Afrique et de la reconnaissance. Cette soif de conquête commence par le Burkina. Il ne faut pas s’attendre que les Lions nous négligent pour qu’on leur fasse le coup qu’ils ont eux-mêmes joué à la France lors de l’ouverture du mondial 2002. Il faut jouer notre jeu. Jouer notre jeu dans la conjugaison des efforts afin d’éviter d’offrir des boulevard aux stars sénégalaises, particulièrement à celles qui sont devant. Le meilleur plan anti-Diouf visiblement, c’est attaquer, jouer haut. Jouer haut pour que El Hadji Diouf se sente vraiment isolé. Donc presser Salif Diao bon relanceur. Mettre du monde au milieu pour obliger Henri Camara et probablement Lamine Sacko à se focaliser sur la bataille du secteur médian. En somme, appliquer à la lettre la philosophie de Rabier fondée sur un investissement collectif infaillible dans la récupération. Cette gamme, les Etalons l’avait brillamment répétée en Egypte face aux Pharaons (1-1).

Le groupe probable

Rabier a gagné la bataille lors des éliminatoires. Maintenant la guerre de la CAN commence pour lui. Face au Sénégal, le technicien des Etalons optera pour un format plus combatif avec Soulama dans les buts. Lamine Traoré sera probablement entouré de "Bouffe-tout’’, de Coulibaly à droite et de Bêbê Kambou (ou Ousmane Traoré) à gauche. Les deux derniers cités auront pour charge de gommer les problèmes Camara et Sacko sur les côtés. Panandetiguiri et Touré seront chargés des couloirs. Un tandem de récupérateur en bleu de chauffe Kéré et Rahim seront au service d’un créateur Cissé (probablement) en position de passeur derrière Dagano.

L’échec de 2000 face aux Lions de la Téranga est une page tournée. Aujourd’hui, les hommes ne sont plus les mêmes. Une bande de jeunes copains a décidé de réécrire l’histoire. Mais n’oublions pas que le sport a ses incertitudes et qu’il faut bien composer avec ces paramètres et ne pas laisser la recherche systématique de victoire nous aveugler. Quelle que soit l’issue de ce premier match, les Etalons doivent savoir que pour aller au second tour, ils devront resserrer leur garde à la seconde rencontre pour pouvoir porter le coup de massue à la troisième.

Béranger ILBOUDO
Envoyé spécial à Tunis


Jean Paul Rabier : "Mes joueurs ont le désir de bien faire’’

A quelques heures de la première sortie des Etalons pour cette XXIVe CAN face au Sénégal, nous avons rencontré Jean Paul Rabier qui a bien voulu nous entretenir sur l’Etat d’ensemble de sa troupe.

. Vous seriez sur la brèche dans quelques instants. Tous les détails sont calés, vous sent-on à fond maintenant pour cette CAN ?

Oui, si on n’y était pas ce serait quand même grave. On est à quelques heures de ce match qui est important pour les deux équipes. Pour ce qui nous concerne, c’est un gros morceau que nous jouons dès le départ, ça va nous conditionner pour la suite. On ne veut pas passer aux travers de ce premier match. Il est évident que le moindre détail qu’il soit au terrain ou en dehors à son importance.

. Dans quel état d’esprit se trouve la troupe

Etes-vous satisfait de sa préparation ?

J’ai à faire à un groupe extraordaire dans la mesure où on a la chance de n’avoir pas de star. Chacun se met au niveau de l’autre ce qui fait qu’on a une bonne équipe de copains, disons, un groupe qui vit bien. Ça se voit, tout le monde le ressent. Ce groupe a le désir de bien faire donc à partir de là, au niveau des séances de travail, il y a une adhésion totale. L’objectif est là, il est le même pour tous qui composent ce groupe, c’est-à-dire de faire du mieux possible dans cette CAN.

. Dans ce groupe très difficile, la pression reposant sur les Sénégalais et les Maliens, ne pensez-vous pas que ce soit un avantage pour le Burkina ?

C’est vous qui le ressentez comme cela. Je peux vous dire qu’au pays, il y a une énorme pression aussi. Mais il est un fait que sportivement parlant, le Sénégal et le Mali nous sont supérieurs. Mais ce n’est que sur le papier. Je crois que la vérité c’est celle du terrain. Donc on est décidé à démontrer le contraire.

. Avez-vous votre effectif au complet avant ce premier match ?

Mon effectif est au complet. On n’a pas de blessé. On a eu un élément qui s’était blessé lorsqu’on a joué contre la Guinée avant de venir à Tunis. Il a eu un problème, il a été mis en observation donc il ne fait pas partir du groupe. Mais il ne faisait pas partie de la base de l’équipe-type.

Le premier match face au Sénégal est un rendez-vous qu’il ne faut pas manqué. Comment allez-vous aborder cette rencontre ?

On arrive dans une compétition, il faut toujours se dire que le premier match a toute son importance non seulement au niveau des points qu’il faut gagner mais aussi au niveau de la façon dont on va rentrer dans cette compétition. C’est un tout petit peu l’inconnu pour toutes les équipes. Quelque part, ce n’est pas mal. Que ce soit le Sénégal. Ça nous met tout de suite dans le vif du sujet. Après il a falloir gérer, en ce moment nous somme à quelques heures de la compétition, c’est plus maintenant un travail psychologique qu’autre chose. Il faut faire en sorte de les amener à rencontrer sur le terrain avec de la sérénité avant tout puis de la confiance avec beaucoup de motivation.

. Il n’y a pas de grandes stars dans votre formation. Comment se compose-t-elle donc ?

On l’a construite au cours de la saison dernière lors des éliminatoires. Au début c’était cahin-cahan. Le déclic s’est produit lors d’un stage à Lens. Ce stage a été ponctué par un match contre l’Algérie où nous avions gagné 1 à 0 et c’est là qu’on a senti qu’il y avait un groupe qui était en train de naître.

Cela s’est confirmé lors des matchs retour des éliminatoires. Mais attention, c’étaient des équipes des éliminatoires. Là maintenant ce sont des formations qui ont des valeurs autre que celles que nous avons déjà rencontrées. J’ai hâte de voir comment on va se comporter.

. Dans quelle peau vous mettez-vous, celle des favoris ou celle des outsiders ?

Au tirage au sort, on était dans le troisième chapeau. Pour l’instant nous sommes là-bas. A nous de démentir tout le monde et de faire en sorte qu’après, nous soyons dans le deuxième chapeau. Notre objectif c’est de sortir de la poule. Si nous y parvenions ce serait déjà très bien et après nous négocierons les autres rencontres. Mais je serais très heureux si nous sortions de la poule.

Entretien réalisé par Béranger ILBOUDO
Envoyé spécial à Tunis


Propos de quelques Etalons

Après leur stage à Toulon, les Etalons sont aujourd’hui concentrés sur leur sujet : la CAN. Avant d’aborder leur première rencontre nous avons approché quelques-uns d’entre eux. Ils se prononcent sur le stage et lancent un appel au public burkinabè.

. Abdoulaye Soulama

Le stage de Toulon nous a été bénéfique. Nous avons fait deux matchs amicaux avec des résultats divers. Pour nous, l’essentiel était de voir les lacunes et les corriger. Je n’ai pas grand chose à dire au public, une équipe c’est avant tout un bloc ; si les supporters se mobilisent et qu’ils nous soutiennent, nous sera également galvaniser pour leur donner du plaisir.

. Lamine Traoré

Le stage a été dans l’ensemble. Nous avons quitté Ouaga pour aller plonger dans des conditions climatiques de froid. A Tunis ici, il fait également froid donc il fallait s’adapter. On a essayé de travailler sur nos faiblesses et chercher à corriger nos erreurs. Tout cela s’est bien passé. Le président nous a confié le pays en nous remettant le drapeau national. Nous avons donc un grand devoir à accomplir dans cette CAN 2004. Nous allons donner le meilleur de nous-mêmes afin de ne pas decevoir le public burkinabè. Si j’ai un message à lancer, c’est de dire au peuple qu’au foot, il y a le talent certes, mais il y a aussi la chance. Si nous perdons, il doit prendre cela en toute sportivité car aucune formation ne souhaite perdre, surtout pas une équipe nationale.

Rahim OUEDRAOGO

Nous avons beaucoup bossé pendant le stage. Nous avons livré deux matchs amicaux qui ont été en tout point de vue bénéfiques pour le groupe. Nous sommes les ambassadeurs du Faso et nous savons la mission qui nous attend ici. Nous allons défendre les couleurs nationales comme il le faut. Le peuple peut attendre beaucoup de nous pour cette CAN. Le public doit continuer à nous soutenir comme il le fait présentement et nous nous attellerons à lui procurer du plaisir.

. Dieudonné Minoungou

Le stage s’est bien déroulé. Nous avons eu un bon match contre l’Egypte, mais avec la Guinée c’était autrement car aucune des deux formations n’a pris la rencontre au sérieux. Maintenant nous sommes à Tunis et on se prépare pour le match contre le Sénégal. Nous défendons ici les couleurs de notre pays. Ce qu’on promet au public, c’est la victoire et surtout faire une bonne CAN afin de passer le premier tour.

. Abdoulaye Cissé

Le stage de Toulon nous a permis de nous retrouver et de travailler ensemble. Ce stage nous a également permis de créer un esprit de groupe et un esprit de compétition. Tout cela va nous faire du bien pour aborder la CAN. Nous souhaitons que le public continue de croire en nous. Tout le monde sait que le match contre le Sénégal ne sera pas facile. Nous allons l’aborder comme les rencontres que nous avons négociées lors des éliminatoires. Nous respectons le Sénégal et nous nous ferons respecté par lui.

. Moumouni Dagano "Momo’’

Le stage, c’est déjà du passé. L’essentiel maintenant c’est être sérieux ici et plus déterminés. Nous avons une poule qui est vraiment difficile et il nous faut essayer d’émerger du lot pour obtenir la qualification. Je sais que je suis très attendu mais ce n’est pas Momo uniquement qui fait l’équipe. Si tout le monde se met à la hauteur, on pourra s’entraider pour triompher dehors et sur le terrain.

Propos recueillis par Béranger ILBOUDO
Envoyé spécial à Tunis

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