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Démissions : Nulle part, il n’existe de tapis rouge

Publié le samedi 21 janvier 2006 à 09h47min

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Le maire Célestin Koussoubé

Un parti politique a-t-il seulement pour vocation de dresser le tapis rouge devant un militant quel qu’il soit ? Dans l’histoire, les positions qu’on acquiert dans un parti le sont après avoir bataillé des années durant.

La mairie de Bobo-Dioulasso avait échappé au premier maire et est en passe de faire faux-bond au deuxième. On ne sait pas si cette instabilité sera porteuse de progrès, mais la réalité est là que la ville peine à trouver un leader charismatique incontestable.

Cela s’est vu durant tout le mandat du sortant qui n’a eu de cesse de se battre contre des vents contraires, ces luttes de clans qui rythment la vie du CDP dans le Houet. Le cosmopolitisme de cette cité a fini par se muer d’atouts en faiblesse. En lieu et place de rivalité entre militants, on brandit l’argument de la chasse aux "étrangers".

Le démon de l’ethnicisme a surgi au grand jour et n’est plus un sujet qui dérange, la fin justifiant ici le moyen usité pour prendre congé du parti. Peut-être que cette décantation est un bien pour savoir enfin qui est qui et matière de mobilisation. Car pour cette fois, les frères ennemis seront face-à-face pour briguer la mairie centrale et les maires d’arrondissements.

Enfin, cette saignée, si tant est qu’on puisse ainsi nommer ce qui se passe, va quelque part susciter des vocations. Une telle analyse consistant à dire que des cadres du CDP majoritaire ont eu le courage de dire stop aux humiliations est le symbole d’une démocratie qui grandit.

On veut espérer que des valeurs, ou des militants supposés telles s’en aillent aussi ailleurs montrer leur talent. Après tout, il existe plus d’une centaine de partis au Burkina Faso pour que ceux sensés porter le débat public se retrouvent tous au CDP. Il faut espérer que cela mette un peu de piment dans les campagnes et que les mairies soient administrées par plusieurs sensibilités. Au fil du temps donc, le paysage politique est appelé à évoluer vers une bi ou tripolarisation. C’est là sans doute, le début de cette évolution positive et certainement salvatrice.

S. KONE
L’Hebdo

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