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Utilisation des réseaux sociaux : La responsabilité sociale et citoyenne des internautes au cœur d’une rencontre du SEPAFAR

Publié le lundi 30 janvier 2023 à 21h50min

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Utilisation des réseaux sociaux : La responsabilité sociale et citoyenne des internautes au cœur d’une rencontre du SEPAFAR

Le Service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables (SEPAFAR) a tenu ce dimanche 29 janvier 2023, sa rencontre mensuelle autour du thème "Les réseaux sociaux et la responsabilité sociale et citoyenne". Trois communications ont été livrées aux participants et modérées par le président du Conseil supérieur de la communication AbdoulAzize Bamogo. Elles ont porté sur l’état des lieux des réseaux sociaux au Burkina Faso, la responsabilité du citoyen sur les réseaux sociaux et le chrétien face aux réseaux sociaux. Et en tant que chrétiens, les participants ont été invités à n’avoir de l’intérêt que pour les choses qui plaisent au Seigneur sur les réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux se sont imposés lentement mais sûrement dans le quotidien des citoyens. Que ce soit pour s’informer, communiquer ou encore faire des affaires, le recours à ces nouveaux moyens est devenu presqu’une routine pour beaucoup. Selon le site Data Reportal, on dénombrait six millions d’utilisateurs au Burkina Faso en janvier 2022, sur une population totale d’environ 21 millions de personnes. Dans la première communication qui a porté sur l’état des réseaux sociaux au Burkina Faso, le communicateur Jean Emmanuel Ouédraogo, ministre de la communication, a laissé entendre que le pays compte environ 2,2 millions d’utilisateurs des réseaux et médias sociaux actifs par mois, selon Data Reportal. Il a ajouté que parmi les réseaux sociaux les plus utilisés, Facebook vient en tête avec 2,05 millions d’utilisateurs, suivi de LinkedIn avec 250.000 utilisateurs et enfin Twitter qui compte 46.000 utilisateurs.

Jean Emmanuel Ouédraogo a communiqué sur l’état des lieux des réseaux sociaux au Burkina Faso

Si les réseaux sociaux offrent des avantages certains tels la facilitation de la communication, le partage d’information et le renforcement des connaissances, Jean Emmanuel Ouédraogo fait remarquer qu’ils comportent aussi des dangers qu’il ne faut pas occulter. Ce sont essentiellement la désinformation, la cyber intimidation, l’isolement social, la vulnérabilité des données personnelles, etc. Des manquements graves dans l’utilisation des réseaux sociaux sont aussi constatés assez souvent. Il s’agit des atteintes à la dignité humaine ou à la vie privée des personnes, des incitations à la haine et à la violence, des publications d’informations stratégiques ou de nature sécuritaire, etc.

Jean Emmanuel Ouédraogo note toutefois, que la régulation des réseaux sociaux est rendu difficile par l’absence de lois spécifiques, même si cela n’est pas propre au Burkina Faso seulement. Il relève néanmoins la relecture de certaines lois, qui pourrait aider à encadrer l’utilisation des réseaux sociaux. Le ministre de la communication invite aussi à s’inspirer des initiatives prises par des pays comme la Côte d’Ivoire où il a été procédé à l’adoption d’une loi qui permet de contrôler les pages ayant au moins 25 000 abonnés ou encore l’Égypte où une page de plus de 5 000 abonnés est suivie et contrôlée. Il préconise en plus, d’intensifier l’éducation aux médias des utilisateurs, de renforcer les compétences et les capacités opérationnelles des instances de régulation afin que celles-ci puissent agir sur les utilisateurs des réseaux sociaux et enfin former les journalistes pour leur permettre de s’adapter au nouveau contexte.

Le lieutenant Julien Legma, a invité les internautes à la prudence sur les réseaux sociaux

A la suite du ministre de la communication, c’est le lieutenant Julien Legma, chef de la collaboration policière de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCCC), qui a entretenu les participants sur leur responsabilité sociale et citoyenne, lorsqu’ils sont sur les réseaux sociaux. Il a laissé entendre que la prudence était de rigueur sur les réseaux sociaux. En effet, pour la seule année 2022, ce sont plus de 3 000 plaintes pour escroquerie que son institution a reçu pour un préjudice de plus d’un milliard de FCFA. Et pour éviter d’être des vecteurs de fausses informations sur Facebook et autres réseaux, le lieutenant Julien Legma a insisté sur certaines précautions à prendre. Il s’agit de la nécessité de recouper l’information, de toujours vérifier ses sources en les diversifiant et d’éviter de partager systématiquement toute information sur laquelle on tombe. Le citoyen peut aussi contribuer à lutter contre la cybercriminalité, en signalant les contenus illicites, aussi bien sur les réseaux sociaux qu’aux services spécialisés comme la BCLCC, diffuser des messages de paix et de cohésion et jouer un rôle dans la régulation des groupes Facebook, WhatsApp, etc.

Abbé Justin Zangré a insisté sur la nécessité de ne pas laisser le virtuel prendre la place de Dieu dans la vie du chrétien

La troisième et dernière communication livrée par Abbé Justin Zangré, aumônier du SEPAFAR, a porté sur le chrétien face aux réseaux sociaux. Pour l’homme de Dieu, il faut éviter de tomber dans le piège des réseaux sociaux qui entraînent très souvent replis sur soi, isolement, manque de gratuité dans le comportement humain et surtout qui peuvent conduire le chrétien à reléguer Dieu et sa vie de prière au second plan. Il faut donc à l’en croire, éviter que le virtuel ne prenne la place centrale de Dieu dans la vie du chrétien, même si ils facilitent la communication et permettent de partager du contenu en lien avec la foi chrétienne. Et l’abbé Justin Zangré, d’exhorter les participants à lire et écouter ce que Dieu aime sur les réseaux sociaux car ceux-ci peuvent servir d’outils d’évangélisation, et à fuir les commérages, la calomnie et la diffamation et à lutter contre la violence.

Aziz Bamogo, président du Conseil supérieur de la communication a modéré les échanges

Il a invité chaque chrétien à se poser dix questions avant toute intervention ou publication sur les réseaux sociaux. 1-Ma publication promeut-elle la gloire de Dieu et rapprochera-t-elle les autres de Dieu ? Apportera-t-elle de la valeur à leur humanité ? 2- Ma publication est-elle vraie, charitable et respectueuse de la dignité humaine ? 3- Ne suis-je pas en train d’entretenir orgueilleusement le culte de ma personne ? 4- Si une personne dans l’église ou en dehors de l’église lisait ma publication, serait-elle édifiée ou scandalisée ? 5- Suis-je en train de colporter des rumeurs ou de calomnier une personne ? 6- Ai-je la certitude d’être plus tard en phase avec ce que j’ai publié aujourd’hui ? 7- Est-il nécessaire ou utile que je partage mon opinion sur ce sujet dans ce forum ? 8- Suis-je inspiré par l’Esprit saint en publiant ce contenu ? 9- Suis-je capable sur la toile de bénir au nom de notre Seigneur Jésus-Christ ? 10- Suis-je capable de défendre la vérité face au mensonge ?

Les communications ont été suivies de questions d’éclaircissement et de contributions des membres du SEPAFAR présents. Une célébration eucharistique a mis fin à la rencontre.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

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