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Réconciliation nationale : « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs que les précédentes initiatives », Boubakar Savadogo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi

Publié le mardi 24 janvier 2023 à 22h00min

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Réconciliation nationale : « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs que les précédentes initiatives », Boubakar Savadogo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi

Les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) ont interpellé le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelèm de Tambèla sur la situation de la cohésion sociale et du vivre-ensemble au pays. Un sujet abordé au cours d’une séance de questions orales sans débat, tenue dans la matinée de ce mardi 24 janvier 2023. Une séance présidée par le premier vice-président de l’ALT, Dafidi Lompo.

Depuis plus de sept ans, le Burkina Faso vit une crise sans précédent marquée par des attaques terroristes. Une situation qui fragilise la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Ces derniers mois, le tissu social est mis à rude épreuve et la méfiance entre communautés s’installe de plus en plus en raison de la persistance de la crise sécuritaire. C’est fort de ce constat que le député Wilfried Prosper Bako, auteur de la question, a décidé d’interpeller le gouvernement à agir au plus vite avant qu’il ne soit trop tard.

Le député Wilfried Prosper Bako, auteur de la question sur la cohésion sociale

Sur la cohésion sociale et le vivre ensemble, le député Wilfried Prosper Bako, a souligné la nécessité de tenir dans les meilleurs délais, le forum national sur la cohésion sociale et le vivre-ensemble, gage d’une paix durable. Reprochant au gouvernement actuel de traîner sur le sujet, il estime que la tenue de ce forum sur la réconciliation nationale est capitale et permettra d’aller vers une paix durable.

Le gouvernement, par la voix du ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi indique que des actions sont entreprises pour renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble et parvenir à la réconciliation nationale. Pour le ministre Boubakar Savadogo, la prudence du gouvernement, c’est pour éviter de faire les mêmes erreurs que les initiatives précédentes. « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs que les précédentes initiatives. Nous allons écouter, apaiser les cœurs et aller au forum. Le forum est un aboutissement et non un début », a-t-il déclaré.

Boubakar, Savadogo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi

Pour lui, malgré les nombreuses initiatives des gouvernements précédents sur la réconciliation, la stabilité sociétale et communautaire reste inquiétante, surtout en raison de la crise multidimensionnelle que connaît le pays. L’échec de la tenue du forum national sur la réconciliation nationale depuis 2021 est dû à plusieurs raisons, selon Boubakar Savadogo. Il s’agit entre autres, de la mauvaise compréhension du processus de réconciliation par certaines couches de la société burkinabè, des soubresauts politiques, des problèmes d’indemnisations des victimes, etc.

Il précise qu’il est donc nécessaire de travailler à harmoniser les avis sur la question. Le gouvernement procédera également dès cette année 2023, à l’indemnisation des victimes pour réduire les frustrations et mettre en œuvre un plan d’action intégré de communication afin de susciter l’adhésion de la population, selon le ministre.

Les députés présents à cette session de questions orales sans débats

Les nouvelles autorités disent être convaincues du bien-fondé du forum de la réconciliation et souhaitent travailler pour que le processus en cours suive un terrain bien balisé. A cet effet, six besoins de réconciliation ont été identifiés et doivent être pris en compte lors du forum pour éviter de récidiver.

Dafidi Lompo, 1er vice-président de l’ALT, présidant la séance du jour

Ces besoins sont la réconciliation socio-politique, sociocommunautaire, la réconciliation sécuritaire (avec les Burkinabè enrôlés dans les groupes terroristes, des communautés divisées par le terrorisme), économique et financière (crimes économiques et financiers), administrative (frustrations individuelles ou collectives dues à certaines décisions administratives) et la réconciliation civique (défiance du gouvernement. L’Etat perçu comme injuste, prédateur et inefficace favorisant les riches au détriment des pauvres) [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 janvier 2023 à 18:44, par Barou En réponse à : Réconciliation nationale : « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs que les précédentes initiatives », Boubakar Savadogo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi

    Je vois IB dans la meme direction que DAMIBA.
    Lui aussi se met dans cette comedie de reconciliation nationale.
    RECONSILIER QUI AVEC QUI ?
    QUEL SONT CES PEUPLES OU REGIONS AU BURKINA QUI ONT BESOIN D ETRE RECONCILIÉS ?
    VOUS N AVEZ PAS AUTRES PRIORITÉS DANS CE PAYS LA ???
    SI RECONCILIATION YA EN DITEZ NOUS QUI A COMMIS QUOI.

  • Le 24 janvier 2023 à 20:30, par @@GOG En réponse à : Réconciliation nationale : « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs que les précédentes initiatives », Boubakar Savadogo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi

    Voila un piège tendu à IB. La question de réconciliation posée à l’ALT est specieuse. S’il veut finir comme l’autre, qu’il s’engage dans le sens du député.

  • Le 24 janvier 2023 à 22:43, par Lom-Lom En réponse à : Réconciliation nationale : « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs que les précédentes initiatives », Boubakar Savadogo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi

    Si jamais le gouvernement procède à un quelconque paiement, c’est foutu ! Jamais l’argent n’a joué un bon rôle dans ce genre de sujets ! Mieux vaut être très prudent pour ne pas finir comme le gouvernement Damiba !

  • Le 25 janvier 2023 à 05:16, par Sidpassata Veritas En réponse à : Réconciliation nationale : « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs que les précédentes initiatives », Boubakar Savadogo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi

    La réconciliation nationale, un piège à cons.
    La seule crise nationale est sécuritaire, car il s’agit de défendre le territoire, et protéger les bien et les personnes. Ensuite il travailler à la relance de l’économie et au retour de l’administration et les écoles sur l’ensemble du territoire national.
    À la place de ce que certains appellent ‹‹reconciliation et cohesion›› nationales, il faut travailler, grâce aux institutions républicaines, à la fin de toutes les formes d’impunités, à la justice pour tous par le respects des droits des personnes et développer une solidarité nationale organisée et non informelle pour soutenir les personnes fragiles.
    Pour tout le reste, il faut être sévère contre les fauteurs de troubles pour que force reste à la loi. Il faut rendre la corruption et le laxisme tellement risqués pour leurs auteurs, que gagner honnêtement son pain deviendra plus facile pour eux et pour tous. Il exercer sans marchander l’autorité de l’État. C’est la seule manière pour un gouvernement de travailler à favoriser la paix sociale.
    Quant à la réconciliation et au pardon qui concernent les états d’âme des individus, il est naturellement impossible aux institutions étatiques de s’en occuper. Il faut laisser ces questions subjectives aux structures privées comme les associations, les cultes ou les coutumiers. Aucun forum ne produira la réconciliation nationale qui n’est mesurable que par l’expreddion de la satisfaction des personnes. Comment une telle expression peut même être estimée à l’échelle de toute une nation ?
    Si nous recherchons une cohésion nationale, il faut simplement que tous les Burkinabè se sentent égaux en droits et devoirs, que force reste à la loi et qu’il y ait justice impartiale pour tous. Arrêtons tous ces actes de gouvernance informels, folkloriques et littéralement hors-la-loi. Qu’est-ce qu’un forum de réconciliation nationale dans les institutions de la République ?

  • Le 25 janvier 2023 à 07:55, par Peter En réponse à : Réconciliation nationale : « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs que les précédentes initiatives », Boubakar Savadogo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi

    Je pense que la question de la réconciliation au Burkina Faso est cruciale et qu’il est important de s’y attarder de manière concomitante avec le traitement des autres questions notamment sécuritaire et la vie vie chère. Il s’agi ici de ne plus commettre les mêmes erreurs. D’une manière ou ou d’une autre, il faudrait bien y aller. Toutefois, il faudrait que tous les burkinabè que nous sommes ayons la même compréhension de la réconciliation. Que ceux qui ont fauté, se confessent et implorent le pardon sincères des victimes et acceptent de se présenter devant la justice si cela est exigé. C’est seulement à ce moment que nous parlerons d’une réconciliation nationale véritable. Dieu bénisse le Burkina Faso !

  • Le 25 janvier 2023 à 16:42, par Ka En réponse à : Réconciliation nationale : « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs que les précédentes initiatives », Boubakar Savadogo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi

    Il est temps de s’occuper le vrai problème de notre pays qui est le terrorisme au lieu de nous emmerder avec la réconciliation instrumentalisée par nos politiciens aux petits pieds.

    Pour Ka, ‘’’’’’la réconciliation est l’œuvre de tous, elle n’est pas l’apanage ni l’exclusivité du microcosme politique, qu’il soit ou non représentatif. S’il y a une volonté ferme et clairement revendiquée du peuple à se réconcilier, la réconciliation s’imposera d’emblée aux décideurs et il leur suffira d’en prendre acte. Tant qu’il subsistera des foyers de haine profonde et viscérale comme on en voit encore a l’exemple a cause des dossiers des crimes gratuits non résolus a l’exemple du Juge Nebié ou de Norbert Zongo en passant par SOLAN et Inata, la réconciliation ne pourra avoir lieu sans la justice.

    Personne au pays des hommes intègres ne peut dire qu’il a la clé de la réconciliation, ce que je veux dire c’est : Ou bien on est réellement réconcilié par la justice, ou bien on n’est pas réconcilié du tout, cette affaire de "réconciliation démagogique instrumentale" c’est de la foutaise. Surtout si certains de ces abcès purulents sont au sein du microcosme politique et y fait la pluie et le beau temps. Sur les voies du progrès, de l’intelligence et du bien-être, on trouve toujours, hélas, des gens qui rament à contre-courant comme vous qui veulent faire l’impossible.

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