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Burkina Faso - Banque africaine de développement : L’administrateur Désiré Guédon satisfait des ouvrages d’assainissement réalisés à Ouagadougou

Publié le samedi 21 janvier 2023 à 17h17min

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Burkina Faso - Banque africaine de développement : L’administrateur Désiré Guédon satisfait des ouvrages d’assainissement réalisés à Ouagadougou

Une délégation de la Banque africaine de développement (BAD), conduite par l’administrateur Désiré Guédon, a visité des ouvrages réalisés dans le cadre du sous-projet d’assainissement des quartiers périphériques de Ouagadougou. Un projet financé à plus de 28 milliards de francs CFA par la BAD. C’était le 20 janvier 2023, en présence du président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté.

La Banque africaine de développement (BAD) est un partenaire clé du Burkina Faso. Et à ce titre, elle injecte des fonds pour la réalisation d’infrastructures, conformément à sa stratégie décennale 2013-2022 qui privilégie le développement des infrastructures pour la promotion d’une croissance verte et inclusive. C’est dans ce contexte que la BAD a apporté un appui financier pour la mise en œuvre du Sous-projet d’assainissement des quartiers périphériques de Ouagadougou (SPAQPO).

Les ouvrages réalisés dans le cadre de ce sous-projet ont été visités par l’administrateur de la BAD, Désiré Guédon, le 20 janvier 2023. L’école primaire George Namoano-caniveaux et le bassin de rétention du canal du Mogho-Naaba dans l’arrondissement N°6, la Direction de la salubrité publique et de l’hygiène dans l’arrondissement N°2, le centre de collecte et de tri de Tanghin-Tambila et le centre de traitement et de valorisation des déchets dans l’arrondissement N°4. Tels sont les sites visités par M. Guédon et sa délégation. A l’issue de la visite, il a exprimé des motifs de satisfaction.

L’administrateur de la BAD, Désiré Guédon.

« Je ne m’attendais pas ce matin à ce que je puisse vivre ce que j’ai pu constater. J’avoue que lorsque j’ai entendu parler du projet, j’imaginais la dimension en termes d’impact au niveau de certaines parties de la population, notamment celles qui sont orientées ou installées dans la zone de la ville de Ouagadougou. Mais la dimension qu’on ne perçoit pas nécessairement, c’est ce que je viens de vivre. Je suis très fier de voir que les efforts et les moyens déployés, aussi minimes soient-ils, arrivent à atteindre un impact assez important au niveau des populations », a-t-il déclaré.

Au cours des échanges, les femmes du centre de traitement et de valorisation des déchets ont exprimé leur reconnaissance à la BAD pour son appui. Elles ont, en outre, saisi cette occasion pour formuler des doléances. Exposées à toutes sortes de dangers, les femmes souhaitent que leur espace soit clôturé. Elles sollicitent également la construction d’un forage, d’un magasin de stockage, d’une salle de repos… Elles ont aussi exprimé leurs besoins en moyens roulants (camions) pour la livraison de leurs produits.

Sensible à leurs requêtes, Désiré Guédon estime cependant qu’elles doivent savoir se prendre en charge. En un mot, être autonomes. « C’est vrai qu’elles auront toujours besoin de partenaires. Mais à l’intérieur, il faut également s’organiser pour être autonome. Les doléances exprimées peuvent être à mon sens satisfaites à l’intérieur de ces structures. Autant elles arrivent à transformer les déchets en richesses, autant cette richesse doit permettre de pouvoir accélérer ou accroître la transformation », argumente-il.

Pour rappel, le SPAQPO a été lancé en février 2014 et devrait permettre l’amélioration des systèmes d’évacuation des eaux pluviales, la collecte et la valorisation des déchets solides ainsi que le désenclavement des quartiers périphériques. « Depuis le lancement des travaux, on a entamé la réalisation de l’ensemble des équipements qui sont prévus. Nous avons pu achever les travaux en fin 2021 », a rappelé le directeur général de l’Agence municipale des grands travaux (AMGT), Youmandia Djibril Togyéni.

Le directeur général de l’Agence municipale des grands travaux, Youmandia Djibril Togyéni, expliquant les grandes réalisations du SPAQPO.

La BAD a octroyé une enveloppe de plus de 28 milliards de francs CFA à travers un don pour la réalisation des ouvrages, en plus de la contrepartie de la mairie. Concrètement, il s’est agi, dans un premier temps, de construire des infrastructures d’assainissement, notamment des caniveaux. Le canal le plus important qui a été construit, c’est celui du Mogho-Naaba avec un bassin de plus de 240 000 mètres cubes réalisé en amont, selon le directeur général de l’AMGT. « Il y a également les caniveaux qu’on a réalisés dans les trois zones inondables d’alors, qui sont Rimkiéta, Tanghin et Kouritenga. Aujourd’hui, ceux qui ne connaissaient pas ces zones ne savent pas que c’étaient des zones inaccessibles. Aussi, nous avons pu désenclaver la zone de Rimkiéta avec la construction d’un pont qui permet désormais de faire le lien avec le reste de la ville de façon permanente », a ajouté Youmandia Djibril Togyéni.

7 000 tonnes de déchets produits à Ouagadougou

L’autre composante du projet concerne la gestion des déchets. A ce niveau, 55 centres de collecte ont été réalisés et certains ont été mis aux normes. Le centre d’enfouissement, qui disposait à l’époque de six cellules pleines et d’une cellule construite par la mairie en fin mai 2013, a également vu sa capacité renforcée. Grâce au financement de la BAD, 21 autres cellules d’enfouissement ont été construites. En plus de la réalisation de vestiaires, les unités de gestion ou de traitement des déchets plastiques ont été renforcées, de même que l’unité de compostage. Il faut aussi ajouter les réalisations physiques au niveau de l’unité de compostage, qui facilitent le travail de ces dames.

Des déchets plastiques broyés.

Les impacts de ces réalisations sont visibles pour les bénéficiaires directes. En effet, les femmes ont triplé leur capacité de production pour ce qui concerne le compost. Aussi, leur chiffre d’affaires a augmenté parce que la qualité du produit s’est améliorée. « A nos débuts au sein du centre de traitement et de valorisation des déchets, on se déplaçait à vélo. Maintenant, chacune possède une moto. Également, nous arrivons à assurer la scolarisation de nos enfants et à contribuer aux dépenses de nos familles respectives », a confié la secrétaire générale de l’association Wênd-Benedo. En plus des bénéficiaires directes, le SPAQPO est créateurs d’emplois.

Le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou a souhaité le renforcement de la collaboration.

Au regard de ce qui précède, le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, a salué l’excellence des relations entre la BAD et la commune. « Avec les fortes pluies qui sont tombées, si on n’avait pas ces caniveaux financés par la BAD, c’est sûr que les inondations allaient être accentuées. Comme l’a dit l’administrateur, il y a des besoins. Et quand on les satisfait, il y a en d’autres. Mais du coup, nous arrivons à résoudre d’autres problèmes. Les lampadaires installés tout le long du canal servent en même temps de lieux d’études pour les étudiants des quartiers périphériques qui n’ont pas accès à l’électricité. C’est pour dire que nous sommes très satisfaits de cette collaboration », soutient-il. Tout en espérant que leur collaboration fructueuse se renforcera, il pense également qu’il va falloir accentuer les efforts à l’endroit des populations. L’objectif étant de leur offrir un cadre de vie saint surtout à Ouagadougou, qui accueille des personnes déplacées internes du fait de l’insécurité.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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