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Burkina Faso : « Aujourd’hui, la fédération burkinabè d’athlétisme est la plus pauvre en matière d’infrastructures », assure Missiri Théophile Sawadogo

Publié le mercredi 18 janvier 2023 à 23h05min

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Burkina Faso : « Aujourd’hui, la fédération burkinabè d’athlétisme est la plus pauvre en matière d’infrastructures », assure Missiri Théophile Sawadogo

Aujourd’hui presque toutes les disciplines sportives au Burkina Faso sont confrontées à l’épineux problème des infrastructures. Si la visite du ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi Boubakar Savadogo au stade du 4-août ce 17 janvier 2023, n’a pas rassuré les acteurs du football, au niveau de l’athlétisme, la situation est encore moins reluisante. Pour Missiri Théophile Sawadogo, directeur technique national (DTN) de la fédération burkinabè d’athlétisme, leur faîtière est la plus pauvre en matière d’infrastructures.

Aujourd’hui, de grands sportifs à l’image de Hugues Fabrice Zango, Marthe Yasmine Koala, Bienvenu Sawadogo, Timothée Lengani font la fierté de l’athlétisme burkinabè. Sur la scène nationale et surtout internationale, ces athlètes font briller le Burkina Faso partout où ils ont l’occasion de compétir. Mais au fond, de nombreux athlètes galèrent en raison du manque criard d’infrastructures sportives en la matière, condition sine-qua-non pour la bonne pratique du sport et le succès des athlètes.

Le directeur technique national de la fédération burkinabè d’athlétisme, Missiri Théophile Sawadogo a passé en revue les activités menées en 2022 et dressé les défis de la faitière de l’athlétisme burkinabè en 2023. Une chose est sûre, la question des infrastructures arrive en pole position. Missiri Théophile Sawadogo est également le directeur technique la région 2 de la confédération africaine d’athlétisme (CAA).

Après ses vœux de paix, de sécurité, de santé, Missiri Théophile Sawadogo, directeur technique national de la fédération burkinabè d’athlétisme se félicite d’abord du bilan des activités réalisées par leur faîtière en 2022. Pour lui, le bilan est satisfaisant et grâce au concours des partenaires, du ministère des sports et du fonds national pour la promotion des sports et des loisirs (FNPSL), 94% du programme d’activités programmées de la fédération d’athlétisme ont été réalisées.

« Nous pensons que l’année 2022 a été très riche pour nous parce que nous avons engrangé beaucoup de médailles au niveau régional, au niveau continental et international avec notamment Hugues Fabrice Zango au triple saut », se réjouit-il. En effet, porte-étendard du Burkina Faso et de l’athlétisme burkinabè, Hugues Fabrice Zango, premier médaillé olympique du Burkina Faso en 2021 et vice-champion du monde de triple saut en 2022, est la plus grande satisfaction de la fédération burkinabè d’athlétisme.

Pour l’année 2023, les défis de l’athlétisme se résument aux échéances sous régionales, continentales et internationales selon le DTN Missiri Théophile Sawadogo. En plus des différents championnats nationaux, il s’agit de la compétition dite des ‘’3 nations’’ des catégories U18 et U20 en mars 2023 au Ghana, des championnats traditionnels de la région 2 en mai 2023 au Sénégal, des championnats cadets et juniors en fin avril-début mai 2023 à Lusaka en Zambie. Il y a aussi les jeux africains en août 2023 à Accra au Ghana, les jeux africains de la jeunesse au Congo, les jeux de la francophonie en juillet 2023 en RDC et les championnats du monde séniors qui se dérouleront en fin août 2023 à Budapest en Hongrie, etc.

« Toutes ces grandes échéances sont pour nous des grandes compétitions où nous avons déjà des athlètes qualifiés. Et nous y préparons pour que la moisson soit bonne, pour que la prestation du Burkina Faso soit suffisamment à la hauteur de nos ambitions. Pour la saison qui vient, nous pensons que nous pouvons mieux faire que l’année dernière. Au niveau des championnats du monde seniors, nous avons déjà deux athlètes qualifiés à savoir Marthe Yasmine Koala et Hugues Fabrice Zango que tout le monde connait. Nous sommes en train de travailler pour espérer qualifier, un ou deux athlètes à cette séance », explique-t-il.

Missiri Théophile Sawadogo, Directeur technique national de la fédération burkinabè d’athlétisme

Malgré ces acquis et ces ambitions, des difficultés ne manquent pas. Missiri Théophile Sawadogo résume les difficultés de l’athlétisme burkinabè à trois niveaux. Il s’agit d’abord des problèmes d’ordre technique. « Il faut qu’on puisse encadrer nos athlètes de l’élite nationale locale de manière scientifique par des stages d’entrainement intensifs et qu’ils puissent participer à des compétitions préparatoires en raison de l’insuffisance de compétitions. Si au niveau de la préparation à la base, la préparation foncière et la préparation technique ne sont pas bien faites, rien ne sert de participer à une compétition. Nous avons souvent de problèmes pour avoir ces stages de manière régulière », souligne-t-il.

Selon le DTN, l’autre difficulté, c’est l’insuffisance des moyens financiers qui ne permette pas de réaliser sereinement les activités. Il espère qu’avec le soutien du ministère des sports, les choses vont s’améliorer avec en ligne de mire les jeux olympiques de Paris 2024. Il y a enfin l’épineux problème des infrastructures sportives. « Le gros problème que nous avons, ce sont les infrastructures.

Aujourd’hui, la fédération burkinabè d’athlétisme est la fédération la plus pauvre en matière d’infrastructures. Le stade du 4-août est fermé, la piste du stade de Bobo est défectueuse et très détériorée. On ne peut rien y faire, aucun travail technique de qualité ne peut être fait sur cette piste à l’heure actuelle. Nous ne pouvons pas organiser une compétition regroupant beaucoup de pays, nous n’avons pas de pistes, nous n’avons rien », regrette-t-il.

Missiri Théophile Sawadogo rappelle que les athlètes burkinabè sont souvent envoyés au Bénin, en Côte d’Ivoire ou au Ghana pour leur préparation car les infrastructures de ces pays sont bien adéquates et de très bonne qualité. « Le Bénin par exemple m’expire confiance. Le pays a plus de 20 stades avec tartan dernière qualité. C’est un engagement politique, aucune fédération ne peut construire des stades d’athlétisme en dehors de l’Etat. Et le Bénin en a fait son cheval de bataille. C’est sûr que d’ici 10 ans, le Bénin qui n’a pas de grands athlètes comme ça, pourra voir émerger de grands athlètes pour le bonheur du pays », confie-t-il.

Il espère qu’avec la rénovation du stade du 4-août et le projet de stade annoncé à bobo Dioulasso avec piste d’athlétisme, permettront de travailler et former les athlètes burkinabè sur place. La fédération burkinabè d’athlétisme par la voix de son DTN, souhaite également décentraliser les compétitions afin de dénicher les futures stars de l’athlétisme burkinabè dans les différentes régions et de développer la discipline sur toute l’étendue du territoire national.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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