LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

Publié le mercredi 18 janvier 2023 à 23h20min

PARTAGER :                          
Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

Brutalement plongés dans des conditions existentielles précaires, les travailleurs déflatés de l’usine de fabrication de pagnes de Koudougou, Faso Fani, vivent dans la misère et l’angoisse depuis la fermeture de l’usine en 2001.

Patrice Néya, président de l’association des ex-travailleurs et déflatés de Faso Fani se souvient de la date fatidique du 31 mars 2001 quand il a perdu son emploi en même temps que des centaines d’autres employés de l’usine.

Les raisons, selon lui, étaient multiples mais l’Etat qui était l’actionnaire majeur pouvait injecter des moyens pour sauver l’usine car, dit-il, « Faso Fani était le poumon économique du Centre-ouest ». « Le vieillissement du personnel et leurs salaires un peu élevés étaient des difficultés que connaissait l’entreprise », souligne Patrice Néya qui ajoute qu’au niveau de la filature et du tissage, certaines machines étaient déjà obsolètes et il fallait les remplacer.

« Au niveau de l’impression, l’usine venait de recevoir de nouvelles calendres pour faire les pagnes Wax et Uniwax. Mais nous étions obligés, après le désengagement de l’Etat, de tout abandonner et partir », a-t-il déploré.

Patrice Néya, président de l’association des travailleurs déflatés de Faso fani

Mais selon lui, la raison principale reste la mise en place du Programme d’ajustement structurel (PAS) qui a obligé l’Etat à privatiser toutes les sociétés afin de pouvoir redresser l’économie du pays.

Des démarches infructueuses, dont la dernière date du 5 décembre 2022, ont été entreprises depuis lors par les travailleurs dans le sens de recouvrer leurs droits, a-t-il conclu.

Les conséquences sociales de cette fermeture demeurent et les travailleurs attendent toujours d’être dédommagés

Selon Bruno Basson, ancien travailleur à Faso Fani, il n’y a pas eu de mesures d’accompagnement pour les centaines de travailleurs licenciés. « Je touchais plus de 200 000 francs CFA par mois et d’un coup je me retrouve sans salaire » dit-il le visage attristé.

Bruno Basson, ancien travailleur de Faso fan

« J’ai dû me reconvertir dans le jardinage pour survivre mais beaucoup n’ont pas pu se réorienter, si bien que des cas de suicides ont été enregistrés », a-t-il ajouté.
Pour lui, les populations de Koudougou doivent soutenir les agents de Faso Fani dans leur lutte pour que l’usine reprenne du service. Il interpelle aussi les débiteurs de l’usine à se mettre à jour afin qu’ils puissent avoir leurs salaires.

La fermeture de Faso fani a eu des effets néfastes sur le Centre-ouest car Koudougou était la locomotive économique de la région.

L’association des travailleurs déflatés invite les nouvelles autorités à se pencher sur le dossier afin que la réouverture de l’usine puisse enfin être effective.

Sakinatou ROAMBA
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2023 à 16:42, par porto En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    QUAND JE PENSE QU’IL YA DES PERSONNES QUI ONT L’ARGENT DANS CE PAYS ET PREFERENT INVESTIR DANS DES ACTIVITES QUI N’APPORTE AUCUNE VALEUR AJOUTEE COMME DES HYPERMACHERS A COUT DE MILLIARD ALORS QUE VOILA UN TRES BON PROJET MAIS QUI N’INTERESSENT PERSONNE.APRES C’EST POUR NOUS ENFFUMMER AVEC DES SLOGANS POPULISTES ET PANAFRICANISTES.LE BURKINABE EST VRAIMENT MECHANT.

    • Le 19 janvier 2023 à 08:27, par MaxN En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

      Ceux qui ont l’argent réfléchissent d’abord à la rentabilité d’une affaire avant d’y aller si non ils ne seraient pas riches. Lorsqu’ils veulent faire du social, ils n’ouvrent pas une usine mais construisent des mosquées et font des dons à l’Eglise et ailleurs. Pourquoi cette usine qui était le poumon économique reconnu par tous a fermé ? Ils ont tué la poule aux œufs d’or en voulant le maximum « Le vieillissement du personnel et leurs salaires un peu élevés étaient des difficultés que connaissait l’entreprise ». En termes concret, ils ne travaillaient pas assez et étaient grassement payés par rapport au bénéficie de l’usine. Si un privé ouvre, il sera face aux mêmes problèmes : des gens qui connaissent tous les droits mais ne veulent assumer aucun devoir et se cachent derrière des syndicats avec des grèves interminables. Ko seule la lutte paie. Tu luttes contre qui ? si les conditions ne sont pas conformes à tes attentes, tu vas voir si l’herbe est verte ailleurs.

    • Le 19 janvier 2023 à 08:36, par kwiliga En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

      Bonjour Porto,
      Hier, commentant l’article : "Le monde des affaires solidaire du Gouvernement de la Transition", j’écrivais ceci : "Tiens, je viens juste de tomber plus bas sur un article d’OXFAM (que tout le monde devrait se donner la peine de lire) :
      "Au Burkina Faso, Ghana, Mali, Sénégal et au Niger, les 0,1% les plus riches détiennent au moins deux fois plus de richesses que les 50% les plus pauvres réunis"
      Mais bon, comme chacun le sait, la méchanceté est réservée aux "Blancs".
      Force est de constater que nos riches et ultra riches, ne sont pas des hommes d’affaires, ils n’ont aucune ambition concernant le développement du pays, préférant la sécurité, ils achètent des terrains à prix d’or, provoquant ainsi une spéculation foncière galopante.
      Concernant le "circuit maudit du coton", on fait du populisme et de la démagogie avec le faso danfani, mais c’est de la poudre aux yeux.
      La Chine et autres pays étrangers achètent notre coton à bas prix, le transforment dans des pays à la main d’œuvre docile et peu couteuse comme le Sri Lanka, le Bengladesh,... revendent du Nike, de l’Adidas, du Lacoste et autres marques célèbres à des prix exorbitants en occident, ce dernier nous renvoyant notre coton sous forme de youg yougou quand ils n’en veulent plus.
      Voilà où nous ont amené 33 ans de gouvernance paternaliste, durant lesquelles les fonctionnaires ont été choyés, au détriment des entreprises de transformation, donc de la production de produits finis, donc du développement.

  • Le 18 janvier 2023 à 18:17, par justice En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    Effectivement FASO FANI doit être réouvert parce que nous cultivons le coton et au cas ou les partenaires refuserons d’acheter le coton, l’usine sera la seule solution du BURKINA

  • Le 18 janvier 2023 à 23:42, par Renault HÉLIE En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    Visiblement, de nombreuses personnes font pression pour que le gouvernement nationalise des trucs et des machins, rouvre des entreprises en faillite, recrute à tout va des gens qui seront ensuite un poids pour le budget de l’état.
    Ça, c’est un ÉNORME PIÈGE, car ce n’est que la reprise du rêve communiste de l’État qui peut tout faire, et ça se termine par :
    - des salaires exagérés,
    - la déconnexion de toute rentabilité,
    - les recrutements par pression politique, familiale, ethnique ou même sexuelles (recrutement d’une « bonne amie »)
    - la paresse et l’absentéisme (on laisse sa veste sur la chaise, de vieux stylos sur le bureau, l’ordinateur ouvert sur un tableur style EXCEL et même, pour les dames, un sac à main bon marché et, pendant ce temps, les dames vendent des pagnes au marché et les messieurs sont au maquis, où même à l’hôtel avec une charmante)
    - Le coulage (tous les copains sont habillés gratis), les vols, ou les « ventes hors comptabilité ».
    - La corruption des dirigeants, qui commandent des machines inadaptées en se faisant verser d’énormes rétrocommissions par les fournisseurs en évitant les firmes européennes, trop surveillées.

    Ensuite au bout de quelques années, pressions du FMI, on ferme, on brade, on licencie, car ce rêve d’origine communiste NE MÈNE À RIEN ! sinon au malheur de la faillite

    Bon, ce n’est pas mon problème, je ne suis pas burkinabè, mais l’étato-communisme, ça ne marche pas et ça n’a jamais marché, sachez-le. Ou bien ça s’effondre, ou bien cela aboutit à un système mafieux.

    Bien entendu, certains néo-soviétiques qui sévissent au Burkina vont hurler en me lisant, mais moi, c’est mon devoir de vous avertir. En Afrique, des milliers de milliards se sont perdus ainsi dans des entreprises étatiques, demandez par exemple aux maghrébins, rappelez-vous Air Afrique...

    Beaucoup d’hypocrites jouent un jeu gauchiste... parce qu’ils espèrent trouver un emploi improductif dans une entreprise nationalisée qu’ils couleront allègrement ; c’est INSINCÈRE !

    C’est très bien de relancer le textile, mais confiez plutôt la fabrication à de petites entreprises artisanales. L’État devrait superviser de haut la commercialisation, mais pas se mêler de produire et de commercialiser à coup de fonctionnaires et de bureaux climatisés.

    Lisez-moi comme vous voudrez, mais c’est le conseil d’un vieil homme ... qui a déjà vu de nombreuses boîtes de ce genre tomber en faillite et causer ainsi du malheur.

  • Le 19 janvier 2023 à 05:50, par Pierre En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    20 ans après, il faut solder les droits des travailleurs si cela n’est pas le cas. Après, il faut valoriser notre coton localement par des usines comme Faso Fani. Mais, à mon sens, il s’agit de faire une nouvelle usine "modernisée" capable de produire des tissus de qualité pour le marché national et régional tout en étant compétitif ! La vision serait de s’engager vers du coton bio transformé localement en tissus jusqu’à la confection d’habits comme le fait François 1er à Koudougou mais en changeant d’échelle !

  • Le 19 janvier 2023 à 09:09, par Thierry En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    Courage à vous chers concitoyens. Quand je pense encore aux autres entreprises nationales qui vivotent encore ça me fait mal. Certains travailleurs font comme si le Burkina Faso se limitera à eux. Ils n’ont aucune mesure d’entretien ou de sauvegarde de biens publics. C’est le grand banditisme avec toutes ses conséquences sur le pays. Ils oublient que la roue tourne. Soyez un peu BURKINABÈ et pensez à demain.

  • Le 19 janvier 2023 à 09:17, par A woto ! En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    @porto, c’est parce que tu ne sais pas identifier ce qu’est un bon projet que tu n’as pas les milliards. Faut lutter pour qu’on dédommage ces travailleurs deflatés. Le reste te depasse.

  • Le 19 janvier 2023 à 11:12, par Vérité Indiscutable En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    Nous avons divinisé une personne : Blaise compaoré. Il nous a exterminés comme le font tous les faux-dieux et plongé le pays dans la plus grande merde.
    Le pire c’est qu’on n’a pas encore compris, même aujourd’hui, comment doit être un président. Avec TRAORÉ tout espoir est permis, mais demain après lui, qu’est-ce qui se laisse entrevoir de différent à Blaise, Rock et consorts ? Absolument rien pour le moment.
    Nous, la population intègre du Faso, avons besoin de changer d’abord ; le chef sera alors à notre service et non le contraire.
    Autrement, il sera élu sous vos émotions ethniques et il gouvernera comme un chef traditionnel et nous n’irons absolument nulle part avec ça, et nous redescendrons toujours plus bas. Tout est question du "mind" (cerveau).
    Faso Fani ne sera pas la seule à rouvrir et à fonctionner sans s’arrêter... il y aura alors bien plus, bien plus !
    Tout dépend de nos choix !

  • Le 19 janvier 2023 à 11:27, par Tororoso En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    Il a plu au seigneur Blaise Compaoré en son temps de Punir Koudoudougou et tout le centre Ouest pour leur esprit jugé frondeur. Ce fut triste et méchant, un geste d’apatridi grave. Comme tout son héritage de 27 ans, ce sont des larmes qu’il a légué a son pays qui lui avait tout donné. Aidez moi a comprendre !

  • Le 19 janvier 2023 à 20:12, par Alph@2025 En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    Comme tout le monde, je déplore la fermeture de Faso-Fani. Mais je me demande si dans l’état dans lequel elle était, la société allait être viable. Si c’est pour maintenir hors de l’eau, une entreprise structurellement déficitaire, ce n’est pas la peine. Il faut que nos dirigeants travaillent à créer des conditions pour que le peu de burkinabè qui veulent investir dans des secteurs productifs puissent le faire. On met en place un code des investissements très favorable pour le secteur minier et on oublie les autres pans de l’industrie plus à même de résorber le chômage des jeunes. Dans ce pays, seul le commerce semble être encouragé. Mais comme nous ne produisons rien, nous revendons au Burkina, ce que les autres produisent, alors que nous n’avons rien à vendre. Notre balance commerciale est structurellement déficitaire. C’est de la que vient notre pauvreté. Pas d’ailleurs.

  • Le 19 janvier 2023 à 23:54, par Le Patriote Révolutionnaire En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    Ecoutez mes chers amis. Tout le monde est pour la réouverture de l’usine Faso Fani.
    Il y a un mais : arrêter que tout parti au pouvoir n’utilise les pagnes pour faire la campagne électorale.
    La fermeture de l’usine Faso Fani est imputable à l’ODP/MT puis au CDP. Vérifier mon information par un audit sincère des comptes de l’ex Faso Fani pour comprendre sa fermeture.
    Blaise COMPAORE nous a tués tous vivant.
    On le laisse au Bon Dieu !

  • Le 20 janvier 2023 à 15:06, par Yves Levi Sawadogo En réponse à : Koudougou : Les travailleurs déflatés de Faso Fani plaident pour la réouverture de l’usine

    Triste pour ce pays sans vision. Comment fermer une usine de production, brader des sociétés comme l’ONATEL et puis s’en soritir ? Pitié, pitié et pitié

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino