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Boulkiemdé : A Kabinou, des femmes se battent pour la survie de la poterie et pour leur autonomisation

Publié le lundi 9 janvier 2023 à 22h15min

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Boulkiemdé : A Kabinou, des femmes se battent pour la survie de la poterie et pour leur autonomisation

A Kabinou, localité située dans le département de Ramongo, à une quinzaine de kilomètres de Koudougou, des femmes font de la poterie leur gagne-pain.

Il est 7h16mn ce mercredi 4 janvier 2023 quand Marie Kaboré et ses camarades se dépêchent au marigot. Ces braves dames vont à la recherche d’argile, matière première indispensable. Munies de dabas et de pioches, elles se mettent à creuser. Vers 9h, elles portent sur leurs têtes des seaux et des bassines contenant l’argile et se dirigent vers leurs concessions.

C’est après s’être libérée de son fardeau que dame Kaboré se prête à nos questions. « Je fabrique des canaris depuis une dizaine d’années. Le travail est dur mais nous n’avons pas d’autre choix, la poterie est notre principale activité », confie-t-elle.
Selon elle, les canaris sont vendus à Koudougou et dans les autres villages environnants et les prix varient entre 300 et 1500 francs CFA.

Autre lieu, autre constat. Là on voit une dizaine de femmes qui malaxent l’argile pour fabriquer des canaris car ayant reçu une commande. Après quelques minutes de patience, c’est finalement la doyenne du groupe qui est choisie pour s’entretenir avec nous.

Bibata Ouédraogo

Bibata Ouédraogo, une quadragénaire, nous confie ces mots : « ce travail n’est pas facile car ça demande beaucoup d’énergie et il faut avoir la force pour faire un bon canari ». Selon elle, « confectionner des briques est beaucoup plus aisé que fabriquer un canari ». A l’entendre, cette activité qu’elle mène depuis 17 ans a pour objectif premier de préserver leur patrimoine culturel en la transmettant à la jeune génération.

Comme tout métier, la poterie, aussi a des exigences

« Nous faisons des sacrifices chaque année avant de commencer ce travail », nous informe Bibata Ouédraogo. Selon elle, un mystère rode autour de ce métier si bien qu’il faut d’abord avoir l’autorisation du Tengsoba, un chef coutumier, avant de se rendre au marigot. De plus, précise Mme Ouédraogo, « On ne doit pas se rendre au marigot en plein midi. On y va tôt le matin ou bien le soir au coucher du soleil ».
Comme difficultés rencontrées, les femmes relèvent le manque d’eau.

Marie Kaboré

« Notre principale difficulté, c’est de trouver de l’eau. Nous souffrons beaucoup du manque d’eau mais aussi de tiges pour cuire les canaris », déplore Marie Kaboré.
Bibata Ouédraogo, quant à elle, relève comme difficulté la mévente de ses canaris. « Nous portons les canaris sur nos têtes ou sur nos vélos pour aller les vendre à Koudougou. Comme ils sont fragiles, nous ne pouvons pas voyager loin ; même pas à Sabou », se lamente-t-elle. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Sakinatou ROAMBA
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