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Paramanga après sa reconduction : "Chaque matin, je suis prêt à partir"

Publié le lundi 16 janvier 2006 à 07h52min

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Tout comme Nicolas Sarkozy, l’actuel ministre de l’Intérieur français, qui pense "chaque jour à l’Elysée, pas seulement en se rasant", Ernest Paramanga Yonli, le Premier ministre du Burkina Faso, est "prêt chaque matin, à partir de la primature".

C’est ce qu’il a laissé entendre entre autres alors qu’il dévoilait, le vendredi 13 janvier, les grands objectifs dévolus au nouveau gouvernement. Des objectifs qui doivent traduire in concreto le programme de Blaise Compaoré pour le quinquennat 2005-2010.

En choisissant de rencontrer les journalistes dans la salle de conférences du ministère des Affaires une semaine après sa reconduction comme chef du gouvernement, Paramanga III voulait donner une explication officielle à ce qu’il a appelé un redimensionnement de l’équipe gouvernementale. Et pour lui, elle tient en ceci : ces hommes et femmes ont été mis là où il faut pour qu’ils appliquent "Le progrès continu pour une société d’espérance", programme politique sur la base duquel Blaise a été élu.

Tout en déclinant les 6 axes qui constituent la quintessence de ce programme, le PM a énuméré les exigences des Burkinabè liées à ce programme, qui sont : celles du respect, de l’efficacité, de la compréhension et du changement. Ce qui constitue une "ambition collective" dont ce gouvernement se doit de dessiner les contours. C’est donc un gouvernement qui a été conçu pour obéir à "l’impératif de mieux cadrer avec les missions découlant des engagements politiques du PF".

Et selon Paramanga III, il s’agira de renforcer la durabilité et la qualité de la croissance économique, et de donner des réponses pertinentes et visibles aux revendications sociales. Les performances économiques seront mesurables à la réduction significative de la pauvreté, et à la création d’emplois qui génèrent des revenus.

Enfin, les questions relatives à la sécurité, à la lutte contre la fraude et la corruption seront au centre de la feuille de route du gouvernement Paramanga version III.

Invité avec insistance par les journalistes à expliquer le départ de certains ministres, le chef du gouvernement a répété ce qu’il a déclaré le 9 janvier dernier à la présidence : "Quand un ministre est nommé, il doit se tenir prêt à partir ; même le PM, qu’on qualifie de fusible, peut sauter, et quand un fusible saute, il n’y a plus d’électricité, tout le gouvernement saute également". Pourquoi garder certains ministres, alors que la lutte contre la fraude, l’insécurité et la corruption reste en deça des attentes des Burkinabè ? Pour Yonli, la lutte contre ces phénomènes doit être menée par tous. "Aucune opération coup de poing ne peut en venir à bout", a-t-il lâché.

Quid des mécanismes de "redistribution des fruits de la croissance, que chaque Burkinabè attend avec impatience ? Selon le PM, ces mécanismes sont ceux utilisés normalement par toutes les économies : "Il ne s’agit pas de distribuer à chacun de l’argent... mais d’organiser tous les pans de l’économie... faire en sorte par exemple que chaque travailleur ait un contrat avec son employeur".

Pourquoi le ministère des Infrastructures, de l’Habitat et de l’Urbanisme a-t-il été saucissonné, alors que celui de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques n’a pas été touché par la même ampleur ?
Réponse de Paramanga III : "le ministère de l’Agriculture a été touché, car il y a maintenant un ministère délégué ; en ce qui concerne celui des Infrastructures... il y a les routes, les échangeurs, les barrages, le nouvel aéroport... et il fallait mieux qualifier les ministères... en plus, il y a la variable temps... le président du Faso a été élu pour 5 ans et nous devons travailler par rapport à cette échéance".

Si l’ADF-RDA, qui va se présenter aux municipales de mars 2006, rafflait des mairies, la configuration du gouvernement pourrait-elle changer, vu que ce parti soutient Blaise et non le CDP ? Réponse du conférencier de ce jour : "A chaque fois qu’il y a un changement politique d’envergure, le gouvernement n’est pas à l’abri d’un changement aussi ; même le PM peut être changé. Je suis toujours prêt chaque matin à cette éventualité".

Et le maroquin de l’Administration territoriale, qui échoit chaque fois à ses directeurs de cabinet ? "Pure coïncidence", selon Yonli, qui, comme Blaise Compaoré, son patron, qui déclarait le 5 août 2004 qu’il n’était pas fatigué de diriger le Faso, n’est pas sclérosé, après 6 ans comme locataire de la primature.

Dans tous les cas, toutes ces questions relatives à ce qu’il fera seront dévelopées dans les semaines à venir dans le Discours de politique générale (DPG) devant l’Assemblée nationale.

Observateur Paalga, Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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