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Massacre de 28 peuls à Nouna : « De la gestion d’une enquête diligente et idoine, dépendra le recollement du tissu social », TabitalPulaaku Burkina

Publié le vendredi 6 janvier 2023 à 13h38min

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Massacre de 28 peuls à Nouna : « De la gestion d’une enquête diligente et idoine, dépendra le recollement du tissu social », TabitalPulaaku Burkina

TabitalPulaaku Burkina, la faîtière des associations culturelles peules (TPB) dit suivre particulièrement l’évolution de l’affaire sur le massacre des 28 civils peuls. Une tuerie survenue aux secteurs n°4 et n°6 de la ville de Nouna, située dans la province de la Kossi de la Boucle du Mouhoun, le vendredi 30 décembre 2022.

Selon la faîtière, de la gestion diligente et idoine de l’enquête de ce dossier, dépendra l’apaisement et le recollement du tissu social.

Dans sa déclaration de ce vendredi 6 janvier 2023, TabitalPulaaku Burkina rappelle également que depuis maintenant quatre ans, le dossier Yirgou attend toujours un dénouement judiciaire.

Les détails dans le document ci-dessous.

DECLARATION SUR LES TUERIES DE NOUNA

C’est avec une grande tristesse et une profonde indignation que Tabital Pulaaku Burkina (TPB), la faîtière des associations culturelles peules du Burkina Faso, a appris les massacres de plus de vingt-huit (28) civils peuls aux secteurs N°4 et N°6 de la ville de Nouna le vendredi 30 décembre 2022. Ces massacres seraient imputables aux dozos Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), selon plusieurs témoins et rescapés que Tabital Pulaaku Burkina a pu joindre.

Tout serait parti d’une attaque terroriste subie par le quartier-général de la confrérie des dozos de Nouna au cours de la nuit du 29 au 30 décembre 2022. Cette attaque n’a heureusement causé aucune perte en vie humaine. C’est suite à cette attaque que les VDP-dozos ont lancé une expédition punitive contre l’ensemble de la communauté peule de Nouna dans la matinée du 30 décembre, et ce, plusieurs heures durant sans intervention des Forces de défense et de sécurité pour faire cesser ces tueries.

Ces assassinats ciblés massifs ne se justifiaient nullement car aucune présence d’extrémistes violents n’aurait été signalée dans ces secteurs où la communauté peule est majoritaire et vit en parfaite harmonie avec les autres communautés depuis des décennies. Mieux, si suspects il y avait, les autorités avaient tout le loisir de procéder à des arrestations aux fins d’investigations plutôt que de recourir à l’irréparable. Malheureusement, ces populations civiles, victimes d’amalgames et de délit de faciès, ont été passées par les armes sans autre forme de procès par leurs bourreaux.

Le mode opératoire ressemble étrangement à celui de Yirgou il y a de cela quatre (04) ans. Une pratique devenue courante depuis un certain temps sous un silence incompréhensible des autorités coutumières, religieuses, locales et nationales. Pourtant, au regard de la dégradation de la situation sécuritaire après ces tueries massives, on aurait pensé que Yirgou et plus tard Banh, Kaïn-Ouro, Arbinda, Tanwalbougou… serviraient de leçon sur le caractère contre-productif d’une telle stratégie. Mais hélas, mille fois hélas ! On continue de surfer sur le nombre de mort laissés sur le carreau et non sur le nombre de km² ou de villages récupérés.
Tabital Pulaaku Burkina s’incline devant la mémoire de tous ces morts de trop, présente ses condoléances aux familles éplorées, condamne avec force ces tragiques évènements. Ces actes ne doivent pas rester impunis.

Le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Nouna a annoncé l’ouverture d’une enquête pour élucider ce nième crime. Tabital Pulaaku Burkina suivra particulièrement l’évolution de ce dossier car de sa gestion diligente et idoine dépendra l’apaisement et le recollement du tissu social. Tabital Pulaaku Burkina rappelle que depuis quatre (04) ans, le dossier Yirgou attend toujours un dénouement judiciaire.

En tout état de cause, Tabital Pulaaku Burkina fait confiance en la justice burkinabè qu’elle invite et encourage fortement à jouer pleinement son rôle et à prendre toute sa place dans cette lutte contre le terrorisme.
Tabital Pulaaku Burkina condamne sans réserve le terrorisme sous toutes ses formes qui ne cesse d’endeuiller de manière indiscriminée nos populations des villes et des campagnes.

Tabital Pulaaku Burkina apporte son soutien aux Forces de défense et de sécurité qui mènent avec professionnalisme le combat contre le terrorisme au péril de leur vie.
Tabital Pulaaku Burkina appelle l’ensemble des organisations de défense de droits humains (MBDHP, CISC…) à une veille citoyenne permanente pour le triomphe de la vérité, de la justice et pour la préservation de la vie humaine.
Tabital Pulaaku Burkina interpelle les autorités burkinabè sur leur obligation d’assurer la sécurité de tous les citoyens sans discriminations notamment basées sur l’origine ethnique ou l’appartenance à une confession religieuse ;

Tabital Pulaaku Burkina invite les autorités burkinabè à mettre tout en œuvre pour mettre fin au discours de haine et incitant à la violence ;

Convaincue que les coutumes, cultures et religions prônent la paix et le vivre ensemble, mais jamais la haine et la violence, Tabital Pulaaku Burkina invite l’ensemble des leaders coutumiers et religieux à s’impliquer davantage dans la promotion du vivre ensemble. Elle invite chaque communauté à puiser dans ses us et coutumes les bonnes pratiques pour renforcer la cohésion sociale.

Tabital Pulaaku Burkina reste convaincu que seule l’unité des différentes communautés ethniques, religieuses et culturelles pourrait contribuer à venir à bout des forces du mal qui ne cessent d’endeuiller nos populations civiles et les forces de défense et de sécurité de notre cher patrie, le Burkina Faso.

Que Dieu Le Tout Puissant ramène la paix et la cohésion sociale dans notre chère patrie, le Burkina Faso !
Le Président


Sékou BA
Officier de l’ordre national

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Vos commentaires

  • Le 6 janvier 2023 à 13:53, par Pauvre de nous. En réponse à : Massacre de 28 peuls à Nouna : « De la gestion d’une enquête diligente et idoine, dépendra le recollement du tissu social », TabitalPulaaku Burkina

    Il est evident que la main de l’imperuialiste est dessus. Tout colle dans ce massacre annoncé par Barbara Manzi et appuiyé par l’Ambassdeur Luc Hallal tous chassé du Burkina. Ils l’avaient annoncés et cela faisait parti du plan pour ramener une mission de l’ONU au Burkina comme en RDC. Le mode operandi etant le même ; utiliser les faux Dozo pour attaquer les peuls et obtenir la reaction de ces derniers tout en pointant du doigt grace a leur ONG prepositionnées des violation de s droits de l’homme. L’OTAN a procedé de la meme maniere en Lybie. Ils sont tous organisés en bandes cooperant selon les situations. Rien ne justifie ce massacre du point de vu andogene et on ne pourra surtout pas blamer ni les fds ni les vdp.

  • Le 6 janvier 2023 à 14:13, par Alan En réponse à : Massacre de 28 peuls à Nouna : « De la gestion d’une enquête diligente et idoine, dépendra le recollement du tissu social », TabitalPulaaku Burkina

    Y a-t-il des blessés ? Quel est l’intervalle de temps entre les décès ? Qui, collaborateur de l’administration, a été tué ? Les résultats de cette enquête vont surprendre beaucoup de gens, la vérité sera difficile à accepter pour certains.

  • Le 6 janvier 2023 à 14:14, par BOLY En réponse à : Massacre de 28 peuls à Nouna : « De la gestion d’une enquête diligente et idoine, dépendra le recollement du tissu social », TabitalPulaaku Burkina

    Bonjour et merci monsieur Ba d’inviter les autorités burkinabè à mettre tout en œuvre pour mettre fin au discours de haine et incitant à la violence. N’oubliez surtout pas non plus de tenir compte des autres peulhs qui se trouvent en dehors de Nouna, Yirgou et bien d’autres villes citées. Je rappel de nouveau que les peulhs de Tougan ont été à leur tour massacrés sans qu’aucune association peulh n’ en parle. À ce que je sache peulhs de Tougan et Nouna sont tous de la même famille. Et que nous soyons peulhs intélectuels ou éleveurs ça ne change rien aux actes commis.

  • Le 6 janvier 2023 à 14:37, par WALY En réponse à : Massacre de 28 peuls à Nouna : « De la gestion d’une enquête diligente et idoine, dépendra le recollement du tissu social », TabitalPulaaku Burkina

    Paix à l’âme de ces martyrs de l’intolérance et de la barbarie. Yirgou est le péché originel du peuple burkinabé et inspire ces massacres barbares. Voilà pourquoi pendant longtemps nos braves FDS ont subi des revers sur le terrain. Je suis sûr que Roch fait des cauchemars à cause de sa forfaiture, car en tant que garant de la sécurité de chacun et tous les burkinabé il a démissionné. Si Ibrahim Traoré ne châtie pas tous ces monstres assoiffés de sang 🩸 il finira comme Roch, dans les poubelles 🗑 de l’histoire. Je propose qu’à titre conservatoire les chefs de ces dozos massacreurs soient arrêtés en attendant que les enquêtes les blanchissent. Au Burkina il faut que les CHEFS apprennent à ASSUMER. En cas de manquements ou de défaillance le CHEF est responsable jusqu’à preuve du contraire.

  • Le 6 janvier 2023 à 14:41, par Baoyam En réponse à : Massacre de 28 peuls à Nouna : « De la gestion d’une enquête diligente et idoine, dépendra le recollement du tissu social », TabitalPulaaku Burkina

    On ne peut que compatir avec les parents des victimes et rejeter toute idée de punition collective. C’est aussi l’occasion d’appeler les organisations de cette communauté à ne pas se contenter de manifester leur existence uniquement quand ce sont des peuls qui sont attaqués. On cite Yirgou et Nouna seulement, mais le nombre de massacres d’autres communautés au Burkina est très élevé et on ne les entend pas là-dessus.

    Une certaine discrétion existe quant à l’attribution des responsabilités de ces autres massacres pour éviter justement l’amalgame et la stigmatisation. Toutefois, il y a bien de cas où les responsables ne sont pas des HANI mais des gens biens identifiés. L’idée que le tissu social se décolle à cause de ces deux événements en oubliant les dizaines voire centaines d’autres massacres qui aussi ont porté atteinte à ce tissu social ne fera que découdre ce même tissu social.

    Cette communauté vivait bien dans toutes les régions du Burkina et était reltaviement acceptée. Malgré quelques bisbilles qui ne manqueront jamais quand plusieurs communautés vivent ensemble. La paix régnait quand-même. Alors qu’est ce qui a changé ? S’attaque-t-on gratuitement aux peuls sans raison ? Les morts peuls sont-ils à pleurer plus que les autres morts ? Il faut certes dénoncer ces homicides mais on aura la chance de ramener la paix si on s’attaque aux sources du problème en dénonçant et se désolidarisant des actes barbares et en éduquant chacun ses proches pour se démarquer de toute sorte de crimes barbares, quelque soit la communauté que ces crimes visent.

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