Les participants sont les membres de la délégation spéciale des communes de Bagassi et de Boromo et du comité communal de suivi de l’utilisation du Fonds minier de développement local (FMDL) de Bagassi. La formation a porté sur le thème « Pour une utilisation efficiente du fonds minier de développement local ». A cet effet, ils ont suivi deux communications. La première a porté sur le « contexte et la justification du FMDL », et la seconde sur « Les projets éligibles au fonds, dont les projets structurants et les projets d’investissements sociaux ». Ces communications ont été suivies d’échanges et d’exercices d’élaboration d’exemples de projets éligibles au fonds, à soumettre au comité communal de suivi de l’utilisation du fonds.

Les participants ont tenu des travaux de groupe sur des projets éligibles.

Selon les participants, ces travaux d’élaboration en groupes de travail ont permis de comprendre davantage les notions abordées, afin de mieux se projeter dans la réalité. La consultante a félicité les participants pour leurs performances et la pertinence des projets innovants élaborés. Aussi, elle a insisté sur la nécessité d’avoir des projets innovants porteurs de développement, mais aussi de disposer d’acteurs responsables devant les structures de contrôle des fonds mis à leur disposition.

« Joignez à vos projets innovants, la bonne gouvernance, en prenant en compte toute la communauté. L’or du Burkina appartient à tous les Burkinabè, l’argent de l’or aussi. Nous devons faire attention au paradoxe des richesses minières. L’existence d’une mine est toujours une opportunité que doivent saisir les populations impactées tout en se rappelant que la mine a une durée de vie », a-t-elle ajouté.

Selon Lacina Gnoumou, membre du comité de suivi de l’utilisation du FMDL, « cette formation a éclairé bien de zones d’ombre et nous a rappelé nos responsabilités individuelles et collectives quant aux fonds mis à la disposition des communes pour le développement local. Dès notre retour, nous échangerons avec nos structures associatives et de jeunesse ».

Quant au chef de canton de Bagassi et 1er vice-président de la délégation spéciale, Zounoumité Yé, après avoir reçu cette formation, il reconnaît que tout n’a pas été rose dans la gestion du conseil municipal concernant le choix des projets FMDL, mais rassure les communautés qu’il est encore possible de rectifier le tir. Les membres sont mieux outillés actuellement pour réussir leur mission. Quenyam Birba de la délégation spéciale Boromo propose que l’élaboration des nouveaux textes sur le FMDL prenne en compte des référentiels de termes plus compréhensibles dans les langues locales et en lien avec les réalités des populations, car le terme « projets structurants » a créé beaucoup de problèmes au niveau des municipalités.

Les participants ont ainsi mutualisé leurs connaissances sur ce fonds reversé à toutes les collectivités territoriales par les sociétés minières depuis 2019. Selon Priscille Zongo, consultante spécialisée en industrie extractive, formatrice de la session, la commune de Bagassi a bénéficié de plus de trois milliards, et Boromo a encaissé plus de 213 millions de francs CFA entre 2019 et 2022. Mais le mécanisme efficient d’utilisation du fonds reste très peu connu des nouveaux acteurs des communes bénéficiaires.

Le constat est amer, « les communes hébergent des millions et des milliards dans leurs comptes sans pouvoir les utiliser », regrette le haut-commissaire Ibrahim Boly. D’où sa satisfaction de la tenue de cet atelier. En outre, il a souhaité qu’à l’issue de cette formation, les populations puissent constater surtout la mise en œuvre de projets structurants prenant en compte les besoins des jeunes et des femmes.

Une photo de famille qui traduit le climat bon enfant lors des travaux.

Le directeur du développement durable de la mine Roxgold Sanu, Bassory Traoré, représentant le directeur général empêché, s’est dit satisfait du déroulement de cette session de formation et surtout des objectifs atteints. Pour lui, il ne sert à rien de reverser des millions et des milliards de francs CFA aux communes, si l’on ne peut pas utiliser un ou cinq millions pour renforcer leurs capacités pour sa bonne gestion. Et la vision de Roxgold Sanu pour une meilleure opérationnalisation et gestion de ce fonds est d’accompagner les différents acteurs invités à une gestion efficiente pour le développement des différentes communes.

Lefaso.net