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Recherche au Burkina : Le CEDRES tient un atelier de vulgarisation des résultats de ses chercheurs

Publié le lundi 19 décembre 2022 à 16h40min

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Recherche au Burkina : Le CEDRES tient un atelier de vulgarisation des résultats de ses chercheurs

Le Centre d’étude, de documentation et de recherches économiques et sociales (CEDRES) organise, ce lundi 19 décembre 2022 à Ouagadougou, un atelier de vulgarisation des résultats des recherches menées par ses chercheurs. L’objectif est de faciliter une meilleure appropriation par les décideurs, des résultats des recherches. Cette activité a connu la participation de la direction générale de l’économie et de la planification du ministère de l’Economie, des finances et de la prospective.

« Trop souvent, le savant se confie à une pédagogie fractionnée alors que l’esprit scientifique devrait viser à une réforme subjective totale ». Cette maxime du philosophe français Henri Bergson ressasse l’idée qui se cache derrière cet atelier organisé par le CEDRES. En effet, une chose est de trouver ce que l’on cherche. Une autre est de vulgariser le fruit de ces recherches afin qu’elles contribuent hautement à la construction d’une société beaucoup plus épanouie.

Conscient que c’est à ce niveau que le bât blesse souvent, le CEDRES a tenu un atelier de vulgarisation des recherches menées par ses scientifiques, histoire de « faciliter une meilleure appropriation des résultats par ces décideurs, toute chose qui pourrait les inspirer dans les prises de décisions urgentes et la formulation des politiques économiques », a rappelé Pr Youmanli Ouoba, directeur exécutif du CEDRES.

"Outre le fait qu’il s’inscrit dans le cadre des activités de l’UTS, l’atelier va contribuer à l’opérationnalisation de l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche (ANVAR) dont la mission est de faire connaître les travaux de recherche" Pr Youmanli Ouoba

Au programme de cet atelier, cinq communications portant sur des thèmes d’actualité ont été faites par les chercheurs. La première porte sur « les effets de l’insécurité au Burkina Faso ». A ce sujet, les Dr Abdoulaye Siry et Inoussa Traoré ont formulé quelques recommandations parmi lesquelles on peut retenir « d’abord, que les actions de soutien aux personnes déplacées internes s’inscrivent dans la durée. Ici, il est question par exemple que leur retour dans les zones d’accueil soit favorisé par une intégration socioprofessionnelle. Ensuite, que les conditions agro-climatiques soient améliorées à travers le renforcement des capacités d’eau à travers l’aménagement de certains bassins, la disponibilité de forages à grand débit et le soutien à la production de saison sèche. Enfin, que les politiques inflationnistes contrôlent aussi bien les facteurs non monétaires que monétaires ».

Une vue de la salle composée de chercheurs, d’étudiants, etc., venus suivre avec grand intérêt les résultats produits par les chercheurs du CERDES

Le deuxième thème est intitulé comme suit : « Les personnes plus instruites sont-elles plus susceptibles de s’engager dans le terrorisme ? » Il est ressorti de l’exposé de Dr Abdoulganiour Almane Tinta, que même si cela peut être avéré, les personnes les plus enclines à tomber dans le panneau sont les moins instruites.

Les recommandations à ce niveau portent primo sur « l’amélioration de la qualité de l’éducation et l’établissement des filets de sécurité pour les groupes vulnérables. Secundo, la réduction des différences intra-régionales. Tertio, le renforcement des institutions à travers des systèmes de croyance qui constituent une politique efficace pour neutraliser les frustrations sociales et politiques. Quatro, il propose que soit démystifié le pouvoir central de l’Etat en renforçant l’ascendant des localités ».
Le troisième sujet a été traité par Dr Idrissa Ouédraogo. Il relate « l’urbanisme et la croissance économique ».

Partant du fait que l’Etat central et les collectivités territoriales ont un rôle important à jouer dans le façonnement de l’avenir du développement des villes, il suggère « qu’en plus d’ancrer les villes dans la planification, que soit stimulée la capacité d’investissement local. Par ailleurs, les responsables publics devraient améliorer l’offre d’opportunités, développer les effets d’agglomération, renforcer les externalités positives et promouvoir le développement des affaires ».

Une vue des jeunes étudiants présents pour suivre cet atelier de vulgarisation des résultats des recherches

Dr Safiétou Sanfo a développé le thème portant sur la « performance économique de la production maraîchère au Burkina Faso ». Elle propose de « réduire les coûts de l’irrigation pour la rendre rentable en procédant par l’accroissement de la concurrence par l’introduction de nouvelles entreprises, notamment les petites entreprises locales. Ces dernières qui opèrent dans la distribution et la commercialisation des intrants pourraient à leur tour influencer les prix. Aussi, pour favoriser l’écoulement des produits, elle suggère que soient créés des marchés sûrs à l’échelle nationale, sous régionale et internationale. En plus de cela, il faudrait, dit-elle, s’engager dans la fabrication locale d’équipements tels que les hélices, les valves, les tuyaux et modules. Pour limiter les catastrophes naturelles telles que le manque d’eau et les parasites, elle recommande que les producteurs soient accompagnés à travers la souscription à des assurances ».

Dr Yaya Ky a abordé la thématique intitulée : « faciliter l’accès au crédit agricole pour l’autonomisation des femmes au Burkina Faso ». Il est ressorti de sa communication, les implications suivantes : « mettre en place un fonds de garantie assorti d’un quota genre de 60% en faveur des femmes et d’un programme d’éducation financière tel qu’envisagé par les agents du ministère de l’Agriculture. Par ailleurs, pour maximiser l’impact du financement sur le bien-être des ménages bénéficiaires, toute intervention visant l’inclusion financière devrait être orientée de manière à favoriser le financement des femmes agricoles ayant déjà fait une demande de crédit qui a été refusée », a-t-elle ajoutée.

« L’avantage de la recherche est qu’elle est beaucoup plus en retrait, comparativement à l’administration qui est dans le feu de l’action », Larba Issa Kobiaguda

Selon le directeur général de l’économie et de la planification, Larba Issa Kobiaguda, cet atelier est plus que salutaire car, dit-il, « les produits de la recherche permettent d’orienter les actions du gouvernement. Pour nous utilisateurs des produits issus de la recherche, cela permettra d’affiner nos analyses et tout ce que nous pouvons faire comme production à l’autorité, pour lui permettre de prendre les décisions les plus appropriées. L’avantage de la recherche est que les chercheurs sont beaucoup plus en retrait, comparativement à l’administration qui est dans le feu de l’action. Nous pourrons donc mobiliser ce qui en est ressorti, pour mieux nourrir ce que nous faisons au quotidien et qui relève beaucoup plus de problématiques actuelles ».

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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