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Dirigeants des clubs bobolais : Balle à terre s’il vous plaît !

Publié le jeudi 12 janvier 2006 à 06h51min

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C’est peu de dire aujourd’hui que le football bobolais va mal et même très mal avec ces résultats qui sont loin de refléter cette assertion selon laquelle Bobo-Dioulasso est le berceau du football national. Les saisons s’y suivent et s’y ressemblent malheureusement avec toujours ces interminables querelles de clocher que se livrent quotidiennement les dirigeants au détriment de leurs clubs respectifs.

Tous les clubs bobolais ont aujourd’hui un dénominateur commun : la désunion. Du Racing club à l’ASFB en passant par l’USFRAN et le JCB, toutes ces formations connaissent depuis quelques années un sérieux problème de gestion avec des dirigeants qui sont prêts à n’importe quel sacrifice, sauf à l’union.

Pis, certains dirigeants se livrent quotidiennement à des actes de sabotage et même cultivent la haine dans les esprits. Si fait que de nos jours, la plupart des clubs bobolais sont assimilables à de véritables poudrières où la moindre peccadille peu donner lieu à des conséquences fâcheuses.

L’éternel problème demeure le leadership dans les équipes où presque partout, il y a des groupuscules qui se sont résolument engagés dans des batailles souterraines pour se maintenir au « pouvoir » malgré des résultats souvent calamiteux, ou tout simplement pour revenir aux affaires, contre vents et marrés.

Ainsi naissent les conflits qui se généralisent avec l’implication des supporters et des sympathisants qui sont souvent utilisés pour des actions de protestation. Et comme il fallait s’y attendre, cet état de fait à fini par créer une situation de désordre et d’instabilité, favorisant du coup des intrusions qui ont toujours été préjudiciables à nos équipes.

L’exemple le plus illustratif en ce début de saison est l’USFRAN, qui broie du noir depuis la reprise du championnat.

Bonne dernière avec zéro point et un goal différentiel de moins dix-sept, l’équipe cheminot, aujourd’hui, est en train de faire les frais de cette guerre sans merci que se livrent depuis belle lurette ses dirigeants : d’un côté les anciens membres originaires du quartier Kombougou et qui se disent « propriétaires » du club, et de l’autre, les anciens joueurs et ex-dirigeants. L’ASFB n’est pas en reste avec les pros Basile Paré et ceux-là qui ne jurent que par Jonas Bayoulou.

Le manque de moyens, un faux problème

C’est donc avec amertume que nous constatons que lorsque l’une des tendances est aux commandes, les autres désertent le stade pour se démarquer de toute activité de l’équipe qu’ils prétendent aimer.

Voilà qui pourrait expliquer en grande partie la désertion du public dans la ville de Sya où la plupart des matchs de championnat au stade omnisports se jouent pratiquement à gradins vides. De prétendus dirigeants et des supporters vont même jusqu’à se réjouir des défaites de leur club afin d’avoir les arguments nécessaires pour remettre en cause la compétence du comité directeur rival.

Ce qui d’ailleurs nous fait penser à ce supporter qui, à l’issue de la défaite de son équipe, s’est ironiquement adressé à un de ses dirigeants en ces termes : « Vous n’avez pas dit que vous peut, il faut peut on va voir ».

Le moins que l’on puisse dire est que l’atmosphère reste délétère au sein de nos clubs, qui sont depuis quelques années à la croisée des chemins. Et c’est malheureusement par des raccourcis que des dirigeants tentent toujours d’expliquer la déconfiture de leur équipe après un match de championnat.

L’éternel manque de moyens qu’ils ont toujours évoqué n’est en réalité qu’un faux problème. En tout cas pour bon nombre d’observateurs, les échecs répétés sont dus en grande partie à leur inorganisation et à leur incapacité à accorder leurs violons pour travailler dans l’unité.

Car, ce n’est pas dans une situation de crise et d’instabilité que les sponsors se manifesteront aux portes de nos équipes. De quoi alors faire réfléchir certains responsables, et les amener à une prise de conscience effective pour la bonne marche du football bobolais. Alors chers dirigeants, balle à terre s’il vous plaît !

Jonas Appolinaire Kaboré
Observateur Paalga

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