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Cinéma : La ville de Bobo-Dioulasso accueille la première édition des Rencontres Cinématographiques de Sya du 5 au 11 décembre 2022

Publié le dimanche 4 décembre 2022 à 22h00min

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Cinéma : La ville de Bobo-Dioulasso accueille la première édition des Rencontres Cinématographiques de Sya du 5 au 11 décembre 2022

La capitale économique du Burkina Faso accueille une nouvelle manifestation cinématographique du 5 au 11 décembre 2022 : les Rencontres Cinématographiques de la Sya (RECIS). Nous avons rencontré, dans cet entretien en ligne, son promoteur, Éric BAYALA, pour en parler.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Kibidoué Éric BAYALA. Universitaire burkinabè résidant en Autriche et grand amoureux du 7ième Art et de l’audio-visuel. Je suis réalisateur de films documentaires, scénariste et écrivain et j’ai fondé une association qui porte un projet de Festival de cinéma dénommé les Rencontres Cinématographiques de Sya ( RECIS ) dont je suis l’Initiateur.

Il se tient à partir de ce 5 décembre la première édition du festival, pouvez-vous le présenter plus en détail ?

Les Rencontres Cinématographiques de Sya (RECIS) est un projet annuel de l’association portant le nom RECIS en abrégé. La première édition des RECIS qui se tiendra du 5 au 11 décembre 2022 à Bobo-Dioulasso et un marché du cinéma Burkinabè se tiendra à la Maison de la Culture de Bobo-Dioulasso.

Avec la progrès techniques et technologiques, Il est facile de nos jours de produire des images, mais faire du cinéma requiert tout une formation, une technique, un langage cinématographique, et tout un art. Notre équipe rêve de faire la promotion du 7ième Art et de l’audiovisuel au travers des rencontres entre professionnels du cinéma, de la culture et entres ces professionnels et leur public de la région des Haut-Bassins, du Faso et du monde entier.

Cette première édition connaîtra des projections à la Maison de la Culture Anselme Titianma SANON de Bobo Dioulasso, à la salle Casimir KONÉ de la RTB2, et au Centre Culturel les Bambous, Idrissa KONÉ. Le cinéaste Sounkalo DAO est le président du comité d’organisation de cette première édition des RECIS.

Qu’est ce qui a motivé l’organisation de ce festival ?

Notre équipe qui est constituée de professionnel du cinéma, de la production, d’enseignant.e.s du 7ièmes Art et des femmes et hommes de la presse a fait les réflexions suivantes : premièrement, il serait nécessaire d’amener le cinéma du Burkinabè dans les régions et auprès du public. Il y a beaucoup de cinéastes, mais les films sont vus dans quelques salles et pas dans les quartiers. Deuxièmement, le cinéma de la diaspora burkinabè et des afro-descendant.e.s est méconnu par le grand public burkinabè. Troisièmement, vu la crise sécuritaire dans beaucoup de régions du Sahel, nous osons croire que le cinéma et la culture peuvent contribuer à des échanges et promouvoir le dialogue, la cohésion sociale et le vivre ensemble. Le cinéma est vu ici comme un facteur de résilience, car il peut porter la diversité des points de vue, les aspirations d’un peuple, et les espoirs d’un groupe, d’un peuple et même d’une nation.

Pour mettre en place l’Association et le comité d’organisation éponyme les Rencontres Cinématographiques de Sya, nous avons pris au moins trois années pour échanger avec les grands noms du cinéma et de la presse tels que Gaston KABORÉ, Kollo Daniel SANOU, Dani KOUYATÉ, Emmanuel SANON, Nouhoun THANOU, Berni GOLDBLAT. Pour cette première édition, le cinéaste Sounkalo DAO est le président du comité d’organisation. Il est épaulé à Bobo par une équipe dynamique avec Mountamou KANI, Nadine SOMÉ/COMPAORÉ. Madame COMPAORÉ est responsable du marché du cinéma et des arts qui se tiendra du 5 au 11 décembre à la Maison de la Culture Anselme Titianma SANOU de Bobo-Dioualasso.

Éric Bayala, promoteur des RECIS

Pourquoi le choix de Bobo ?

Bobo-Dioulasso est officiellement la capitale culturelle et beaucoup de films primés au Fespaco et dans les grands festivals ont été tournés à Bobo. Aussi, depuis le retour de la Semaine Nationale de la Culture (SNC) à Bobo en 1990, la ville de Sya a vu son rôle de poumon culturel du Faso renforcé. Mais, Bobo manque de structure et d’infrastructures et même de lieux de formations pour pleinement jouir du rôle que les différents gouvernement et autorités lui ont donné.

Aussi, à Bobo, ce festival est comme le chaînon manquant dans la vie culturelle bobolais et aussi le chaînon ou bien complémentaire de la SNC qui n’a pas le cinéma dans ses programmations. Les RECIS ne sont pas là pour concurrencer ou faire de l’ombre aux initiatives locales ou nationales ; les RECIS sont un cadre de rencontres, d’échanges, de partages de savoir dans le domaine du 7ième Art et de l’audiovisuel. Bobo semble être ce lieu indiqué avec sa diversité linguistique, ethnique, sociale en fait ce cosmopolitisme qu’il faut préserver en nous respectant.

Le Burkina Faso vit une situation sécuritaire et les tensions socio-politiques qui influent négativement sur la paix et la production agricole, industrielle et cinématographiques. Bobo est une ville qui « est encore peu touchée », mais affectée par le terrorisme. Elle est le lieu fécond du multiculturalisme, de la tolérance à maintenir et à renforcer à travers des initiatives culturelles qui font appels à toutes les sensibilités et couches de la population. Je ne cherche pas à défendre une identité cinématographique quelconque mais une fécondité dans la création des œuvres du 7ième Art et de l’audiovisuel.

Bobo est une ville très importante pour la diaspora Africaine, car elle fut durant la période coloniale la deuxième ville la plus importante de l’Afrique occidentale Française avec une population d’origines diverses. Enfin, Bobo est importante pour les afro-descendant.e.s car l’actuelle place du marché était un marché d’esclaves. C’est aussi un lieu de mémoire !

Pour mettre sur pied les RECIS, nous avons bénéficié de l’écoute et des conseils des anciens maires de Bobo, des responsables administratifs provinciaux et régionaux chargés de la culture et du tourisme, des associations et initiatives locales. Je n’oublie les autorités coutumières, religieuses et morales de la région des Haut-Bassins.

Les différents ministres de la culture qui ont dirigé le ministère ces trois dernières années nous ont encouragé à mettre ce projet en place. Nous sommes honorés d’avoir comme patron de la première édition des RECIS l’actuel ministère de la Communication, de la Culture, des arts et du Tourisme. Le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Haut-Bassins, comme parrain, Monseigneur Anselme Titianma SANON comme co-parrain et le Président Lassiné DIAWARA comme invité d’honneur.

Bobo mérite d’être la vitrine du cinéma burkinabè et le festival des RECIS est une contribution pour réaliser ce rêve. Pour cette raison nous avons une conférence suivie de d’échanges et de propositions sous le thème : « Comment faire des Haut-Bassins, une région attractive pour la production cinématographique au Faso et dans la sous-région ». Cette conférence se tiendra le mardi 6 décembre de 9h30 à 15h30 à la maison de la Culture de Bobo.

Quel est le programme réservé aux festivaliers ?

L’ouverture de la première édition des RECIS et du marché des arts se tiendront le lundi 5 décembre 2022 à partir de 18h00 la Maison de la culture Anselme Titianma SANON de Bobo-Dioulasso. Après la cérémonie d’ouverture et le lancement du marché, il y aura la projection inaugurale avec deux films : le documentaire de « Cuba in Africa » du réalisateur Éthiopien, Negash ABDURAHMAN réside aux États-Unis d’Amérique. Et suite nous aurons le long métrage fiction, « Mon choix mon bonheur » de notre compatriote Nathalie TANDIA.
Au total, ce sont quarante-trois (43) films provenant de plus de dix-sept (17) pays que les festivaliers regarderont dans les trois lieux de projections que sont la Maison de la culture Anselme Titianma SANON de Bobo-Dioulasso, la salle Casimir KONÉ de la RTB2 et le centre culturel Idrissa KONÉ des Bambous.

Y a-t-il un ou des thèmes relatifs au festival ?

La première édition des RECIS est placée sous le thème : « La production cinématographique dans un contexte d’insécurité ».
Il y aura des ateliers de formation et des masterclass. Un atelier est placé sous le thème suivant : « La jeunesse et l’usage du cinéma digitale dans le contexte de la crise sécuritaire au Sahel : le cas du Burkina Faso » nous aurons la projection du film « Massoud » du réalisateur Emmanuel Rotoubam MBAIDE et des échanges après.
Les samedi 10 décembre nous aurons un master class axé autour de partage d’expériences avec le cinéaste Gaston KABORE autour de son film « ZAN BOKO ».
D’autres activités de formation, de partage d’expérience et de pitch seront faites par notre « Génération Films » et Génération Créatives » autour du projet Ouaga Fim Lab.

Quels genres de films seront projetés ?

Pour cette édition nous avons dans la catégorie Burkina/Afrique vingt et sept (27) films, dont :
 quatre films long métrage de fiction ;
 sept films documentaires long métrage,
 quatre courts et moyens métrages de fiction
 un documentaire ;
 huit clips vidéo et quatre films hors compétition.
Pour la catégorie diaspora et afrodesendant.e.s nous avons seize (16), dont :
 trois films long métrage de fiction ;

 quatre courts et moyens métrages de fiction,
 trois films hors compétition.
Il faut noter que le comité de sélection des films était présidé par le cinéastes -scénariste Emmanuel SANON. Il a fait un long et bon boulot en visualisant plus de cent deux (102) films reçus pour cette édition.

Quels profils de cinéastes seront présents ?

Pour des raisons sécuritaires, nous avons supprimé.le lundi 28 novembre toutes les projections prévues dans les quartiers et à la place de la Mairie. Nous avons privilégié les espaces fermés où nous pourrons, avec l’aide des FDS,.un certain contrôle sécuritaire. Au vu de tout cela, nous avons invité les réalisateurs/trices et producteurs/trices vivant au Burkina Faso seulement. Notre équipe a échangé avec beaucoup de cinéastes qui ont décidé de ne pas venir cette année, car certains pays interdisent à leurs ressortissant.e.s de venir dans les pays qui vivent des situations temporaires de crises sécuritaires. Nous espérons que notre Faso retrouvera la paix et sa quiétude pour que le cinéma, l’Art et la culture, redeviennent les moyens de communication, d’échanges et d’entente.

Quels sont les espaces dans lesquels seront projetés les films et le prix d’entrée ?

Les informations sur les espaces de productions sont les suivantes :
La Maison de la Culture Anselme Titianma SANON, où les projection de films se feront du 5 au 8 décembre 2022 et de 18h30- à 23h45
Nous avons ensuite la salle Casimir KONÉ au sein de la RTB2. Les projections s’y dérouleront du 6 au 10 décembre 2022 et de 19h à 23h30. Aussi, la cérémonie de clôture de la première édition des RECIS et de remise des trophées est prévue là-bas le samedi 10 décembre à 18h00.

Nous avons enfin, le Centre Culturel Idrissa KONÉ, les Bambous. Nous aurons là-bas deux projections le vendredi 9 décembre 2022 de 19h à 22h30 et après un concert de musique live. Sur tous ces sites, les projections sont gratuites.

Entretien réalisé en ligne par Marie Constantine KI (stagiaire)
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