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Moov Africa : Les raisons de la grève des employés de Bobo-Dioulasso

Publié le dimanche 4 décembre 2022 à 22h35min

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Moov Africa : Les raisons de la grève des employés de Bobo-Dioulasso

Depuis deux semaines, les agents de Bobo-Dioulasso de Moov Africa sont en grève. Ils se retrouvent à la direction régionale de l’Ouest de l’entreprise pour exiger une meilleure gestion de ce qu’ils considèrent comme « le fleuron de l’économie burkinabè ». Pour avoir les raisons de ce mouvement d’humeur, nous avons rencontré Seydou Kaboré, le secrétaire général du Syndicat national des télécommunications (Synatel), section de Bobo-Dioulasso.

Selon Seydou Kaboré, les raisons de cette grève sont liées à des négociations qui ont commencé vers décembre 2020 mais qui n’ont pas porté fruit, car il n’y avait pas une volonté très affichée de la direction générale d’écouter les préoccupations des travailleurs. Il souligne cependant que les raisons de cette grève sont surtout d’ordre citoyen et non alimentaire. En effet, explique-t-il, Maroc Telecom et l’Etat burkinabè se sont associés depuis 2006 pour gérer une entreprise historique qui était l’Onatel (Office national des télécommunications).

Seydou Kaboré, secrétaire général du Syndicat national des télécommunications (Synatel), section de Bobo-Dioulasso.

Mais depuis cette période jusqu’aujourd’hui, ils ont constaté que la gestion de l’entreprise n’accompagnait plus les objectifs qui étaient recherchés par l’Etat burkinabè. A l’origine, l’Onatel devrait être une entreprise qui accompagne tous les secteurs de développement du pays. Donc en premier lieu, c’était un outil de développement dont se servait l’Etat, et c’était aussi une entreprise citoyenne qui avait pour objectif de donner de l’emploi aux jeunes burkinabè tout comme aux prestataires qui tournent autour de l’entreprise.

Vue de quelques grévistes.

Seydou Kaboré a aussi déploré la réduction du nombre d’employés depuis que l’Onatel est géré par Maroc Telecom. Ainsi, le nombre d’employés est passé de 1 200 à environ 600, sans compter qu’il n’y a plus eu de recrutement depuis plus d’une dizaine d’années. « Des jeunes qui ont fini leurs études depuis des années sont là, et ne sont pas recrutés. Et lorsqu’ils doivent être recrutés à travers les entreprises de sous-traitance, on imagine un peu à quel niveau de rémunération ces jeunes sont traités, et ça ne leur permet pas d’avoir des projets de vie, de s’organiser dans la vie », fulmine le secrétaire général du Synatel, section de Bobo-Dioulasso.

Vue du bâtiment de la direction régionale de l’Ouest de Moov Africa.

Si Seydou Kaboré précise que le bureau national qui se trouve à Ouagadougou est toujours en discussions avec la direction générale, il estime que 15 jours de grève, c’est déjà beaucoup pour des travailleurs qui sont responsables. En son sens, un responsable d’entreprise ne devrait pas laisser ses travailleurs rester en grève durant 15 jours, et cela dénote vraiment que quelque chose ne va pas. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Haoua Touré
Marie Constantine Ki (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 décembre 2022 à 08:38, par Yves Levi Sawadogo En réponse à : Moov Africa : Les raisons de la grève des employés de Bobo-Dioulasso

    Bravo à vous travailleurs de MOOV !!! Dans ce pays , il y a des choses qu’on ne peut pas comprendre. Une société qui marchait bien ; on décide de la privatiser et bojour les problèmes. Il faut que ces investisseurs sachent que les temps ont changé S’ils ne veulent pas ce que souhaitent les travailleurs , qu’ils plien bagages et la société va être renationalisée

    • Le 5 décembre 2022 à 13:25, par HAKILIGNINI En réponse à : Moov Africa : Les raisons de la grève des employés de Bobo-Dioulasso

      Bien dit M. Yves Levi Sawadogo. On vend le patrimoine et une fois l’argent empoché peu importe ce que le repreneur fait de ce patrimoine national. Il va presser le citron jusqu’à la mort du citronier sans investir pour le garder vivant. Courage aux travailleurs.

  • Le 5 décembre 2022 à 17:27, par Bouzous En réponse à : Moov Africa : Les raisons de la grève des employés de Bobo-Dioulasso

    Le mépris, l’arrogance, le racisme ignoble sournois et abject la signature de Maroc Telecom. Manque d’investissement. Et la conduite vers le bas des sociétés burkinabè. Quelques questions aux sous-traitants et vous servi à la hauteur. Quand un investissement est conséquent ? Alors ce sera les sociétés marocaines. C’est le propre de Maroc Telecom. Interrogez le filiales du Togo, du Bénin, du Niger, Mali.. et vous seriez édifié. Les travailleurs ne comptent que pour du beurre. Mettez de côté les reportages. Faites de l’investigation. Vous ne seriez pas déçus. La chaudière va exploser un de ces jours dans la s/région ou sévi Maroc Telecom. Pauvres Onatel & Telmob qui étaient un des fleurons de l’industrie téléphonique au Faso.

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