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Gouvernement Yonli III : “Partager les fruits de la croissance”

Publié le mercredi 11 janvier 2006 à 07h38min

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Le premier gouvernement du nouveau quinquennat de Blaise Compaoré, laisse voir dans sa structuration interne ainsi que dans le profil des hommes chargés de l’animer la volonté manifeste de transformer le programme quinquennal du président du Faso en une réalité concrète.

« Le progrès continu pour une société d’espérance », tel est le programme sur la base duquel, le peuple burkinabè dans sa grande majorité (80,35%) a accordé sa confiance à Blaise Compaoré le 13 novembre 2005. Un programme qui, tout en prenant en compte les acquis du passé (taux de croissance élevé sur les cinq dernières années, maîtrise de l’inflation, assainissement des finances publiques, promotion du privé...) veut encore donner plus d’espérance et de foi aux Burkinabè dans leur quête d’un mieux-être.
Il s’agit en l’occurrence de répercuter les effets de la croissance sur le panier de la ménagère et d’infléchir la tendance actuelle de la pauvreté qui frappe nombre de nos compatriotes.

Pour ce faire, la première bataille à gagner est d’abord celle de l’emploi, les efforts dans les autres secteurs sociaux (santé éducation), étant condamnés à rester vains en cas de déficience de ce secteur. La création d’un ministère plein de la jeunesse et de l’emploi, traduit pleinement cette ambition, de même que le choix d’un intellectuel de haut vol (même si l’air ne fait pas la chanson) pour l’animer.

Il va falloir prendre à bras-le-corps, cette question épineuse de l’emploi devenue un « casse-tête » sous nos tropiques et lui apporter des solutions innovantes, audacieuses et, à la limite, volontaristes. Si jusqu’à présent l’auto-emploi a été promu avec des résultats probants tant au niveau des jeunes diplômés que des jeunes ruraux ainsi que des femmes, il va falloir aller plus loin, quitte à romper avec l’orthodoxie macro-économique de bailleurs de fonds bien-pensants, mais souvent peu au fait de nos réalités.

On ne peut, en effet, promouvoir le développement rural sans un brin d’interventionnisme étatique, toute chose que « horripile » le FM, et la Banque mondiale. Lesquels doivent comprendre que c’est un impératif de développement dans nos Etats où le privé n’a pas encore compris l’enjeu stratégique du secteur agricole ou à tout le moins ne dispose pas de moyens conséquents ou de volonté de le mettre en valeur. Nos autorités, elles, l’ont compris, ce qui justifie par ailleurs, la création d’un ministère délégué à l’agriculture animé lui aussi par un homme reconnu pour ses compétences intellectuelles et sa grande capacité de travail.

Faire travailler le peuple et lui permettre en retour de bénéficier des fruits de son travail voilà donc le leitmotiv premier. Etant entendu cependant que l’on ne peut donner la pleine mesure de ses capacités dans un environnement infrastructurel désuet pour ne pas dire arriéré, il faudra œuvrer à assainir et enrichir le cadre de vie des Burkinabè. L’érection d’un ministère des Infrastructures et du Désenclavement répond à ce souci.

Le Burkina Faso, nonobstant les efforts accomplis au cours des deux dernières décennies, souffrant d’un déficit notamment en matière de routes. Il vous souviendra que le candidat-président Blaise Compaoré avait fait de la « bataille de la route » l’un de ses principaux thèmes de campagne avec le bitumage d’axes stratégiques tels que Koungoussi-Djibo-frontière du Mali et Bobo-Dioulasso-Orodara-frontière du Mali.

Des axes stratégiques dans la mesure où le premier avec son « continium » jusqu’à Lomé, ouvre un boulevard pour le bétail sahélien jusqu’à la mer, cependant que le second va fluidifier un trafic devenu dense avec le voisin malien depuis un lustre et les événements que l’on sait. La route du développement passant par le développement de la route, l’on fait d’une pierre deux coups, en accroissant du même coup, les opportunités de création de richesses pour les populations des localités traversées.

Les populations toujours au centre des préoccupations gouvernementales avec l’érection d’un ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, qui, avec la future banque de l’Habitat en gestation, va permettre aux couches moyennes de résoudre un autre problème épineux, celui du logement. Et, le monde étant devenu un village planétaire, le Burkina Faso devra prendre part activement et apporter toute sa part à la « néo-communication » qui a cours depuis l’avènement des TIC. Qui a l’information et sait communiquer, a le pouvoir, et, Joachim Tankoano devra œuvrer à faire du Burkina Faso un pays visible et lisible avec ses collègues des Affaires étrangères de la Culture des Arts et du Tourisme, de l’Information... En définitive, un gouvernement axé vers la quête d’un développement durable profitable à tous. Car, comme l’a indiqué Blaise Compaoré dans l’un de ses discours « personne ne sera laissé sur le bas côté de la route ». Cela peut expliquer l’ouverture à l’ADF/RDA et à l’AMP, en attendant peut-être une ouverture plus grande à d’autres patriotes. Comme quoi, le combat continue.

Boubakar SY

Sidwaya

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