La Journée mondiale des toilettes a lieu chaque année le 19 novembre. Au Burkina Faso, dans la région de la Boucle du Mouhoun, ce sont les communes de Safané et de Kona qui ont été à l’honneur ce 18 novembre 2022, à travers une célébration par anticipation. L’initiative est de l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) et de son partenaire World waternet (WWn) qui mettent en œuvre, depuis 2020, le projet Eau, Clé du développement durable (ECDD) dans les deux communes rurales de la région.

Le consortium a saisi l’occasion de cette journée commémorative pour inviter les populations desdites communes à Safané pour magnifier la fin de la défécation à l’air libre déclarée dans une douzaine de villages d’intervention du projet, et sensibiliser les acteurs communautaires à l’intérêt de l’utilisation et de l’entretien des latrines améliorées.

Une vue des bénéficiaires de latrines améliorées.

Pour parvenir à ce bilan partiel, le projet ECDD a réalisé plus de 700 latrines dans les douze villages des communes rurales de Safané et de Kona. La population bénéficiaire est estimée à plus de 10 000 personnes. Et le processus poursuit son bonhomme de chemin, selon le conseiller Wash (eau, hygiène et assainissement) à SNV Burkina, Aimé Césaire Gouem. Il a relevé que le Burkina Faso perd des sommes colossales d’argent, par défaut d’assainissement. « Chaque année, le pays perd plus de 86 milliards de francs CFA à cause du manque d’assainissement au sein des ménages et de l’absence de latrines appropriées dans certaines institutions », a-t-il déploré, avant de souligner la pertinence du thème retenu au niveau international pour la célébration de la Journée mondiale des toilettes 2022 qui est « Eaux souterraines et assainissement ».

Le conseiller Wash à SNV Burkina, Aimé Césaire Gouem, affirme qu’à la fin du projet, plus de 100 000 personnes en milieu rural vont bénéficier de latrines améliorées.

Cette thématique, à en croire le conseiller Wash à SNV Burkina, met au goût du jour ce qui est invisible. Eu égard à cette donne, la SNV et son partenaire se sont lancé le pari de parvenir à la Fin de la défécation à l’air libre (FDAL) dans la Boucle du Mouhoun, à travers l’implémentation du projet ECDD, en commençant par les communes de Kona et de Safané, a-t-il indiqué.

Selon Ali Traoré, président de la délégation spéciale communale de Safané, représentant le haut-commissaire de la province du Mouhoun, l’hygiène, l’assainissement et la santé font bon ménage. « La FDAL a permis aux chefs de ménage de faire des économies à travers la réduction de la fréquentation des centres de santé », a soutenu M. Traoré. Aux dires de certains bénéficiaires présents à la cérémonie, la construction des latrines améliorées et leur bonne utilisation ont permis d’éradiquer des maladies liées à l’insalubrité dans les localités bénéficiaires.
Pour les représentants des directeurs régionaux en charge de l’assainissement et de la santé de la Boucle du Mouhoun, l’intervention du projet a contribué à l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base.

Selon le représentant du haut-commissaire de la province du Mouhoun, Ali Traoré, le projet a amélioré la santé financière des ménages.

Le projet a également présenté, à l’occasion de cette journée commémorative, la phase pilote de son programme d’hygiène et d’assainissement dans les centres de santé des deux communes. Pour cette phase, des latrines VIP ont été réalisées dans cinq centres sanitaires. Et de l’avis des responsables du projet, il va s’agir « de ratisser large pour étendre le programme à d’autres centres de santé ». Dans la même veine, des produits d’hygiène composés de savon liquide et en boule ont été remis au centre médical de Safané par les organisateurs de la journée.

Le projet ECDD a été initié en décembre 2020 par le consortium SNV et World Waternet, avec l’appui financier du ministère néerlandais des Affaires étrangères. Jusqu’en décembre 2024, date de la fin de sa mise en œuvre, le projet entend travailler en tandem avec les structures de gestion et de gouvernance des ressources en eau pour promouvoir la bonne gestion pacifique, rationnelle, hygiénique et productive des ressources halieutiques, de même que la valorisation d’une agriculture familiale, résiliente et durable.

Yacouba SAMA