LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Langues nationales du Burkina : Vers la valorisation du Kandèré

Publié le vendredi 11 novembre 2022 à 15h31min

PARTAGER :                          
Langues nationales du Burkina : Vers la valorisation du Kandèré

Le Réseau éducation de qualité par le bi-plurilinguisme au Burkina Faso (REB) a commandité une étude pour contribuer à la sauvegarde des langues nationales menacées d’extinction. Il s’agit de la langue Kandèré, issue de la province du Sanguié, région du Centre-ouest.

« La plus grande majorité des langues du Burkina Faso (76%) sont des langues minoritaires telles que les définit Ferguson (1968). Selon Ferguson, les langues dont le nombre de locuteurs se situe entre 1000 et 90 000 sont considérées comme minoritaires », rapporte le Réseau éducation de qualité par le bi-plurilinguisme au Burkina Faso (REB).

Au Burkina Faso, dans la région du Centre-ouest, dans la province du Sanguié et plus précisément à Godyr, il y a un peuple au nom de Kandaar. Selon l’étude du REB, les Kando (pluriel de Kandaar) sont très peu connus. Ainsi, une étude a été menée pour « collecter des renseignements de première main pour une meilleure connaissance des Kando et établir la phonologie du Kandèré, leur langue », a indiqué Dieudonné Zongo, le président du conseil d’administration (PCA) du REB.

Pr Gérard Kèdrebéogo invite les Kando à valoriser leur langue

« Cette étude a l’avantage de faire connaître une communauté, qui jusque-là était confondue avec d’autres communautés linguistique comme les Lélé », a affirmé le Pr Gérard Kèdrebéogo, linguiste et auteur de l’étude. Le Kandèré est « une langue qui est assise entre deux chaises parce que leur langue est beaucoup influencée par le moré » Pour Gérard Kèdrebéogo, c’est un facteur qui peut conduire à la disparition de la langue.

Pas de description scientifique

La méthodologie de cette étude a consisté à faire d’abord une recherche documentaire avant une enquête sur le terrain. A en croire les initiateurs, la recherche documentaire a pratiquement été infructueuse, car « le Kandèré n’ayant pas encore fait l’objet d’une description scientifique ».

Réunis à Ouagadougou, les acteurs de la promotion des langues nationales, après avoir pris connaissance du contenu de l’étude, vont proposer des activités dont la réalisation pourrait contribuer à la sauvegarde du Kandèré. Les différentes propositions vont être analysées par le conseil d’administration du REB afin de leur mise en œuvre, a rassuré Dieudonné Zongo.

Selon Dieudonné Zongo, cette étude a mis l’accent sur la phonologie et la morphologie du Kandèré

En 2020, les Kando étaient au nombre 6 283, soit moins de 7 000, a indiqué Gérard Kèdrebéogo. L’enquête a duré deux semaines et le rapport a été produit en un mois.

Le Réseau éducation de qualité par le bi-plurilinguisme au Burkina Faso (REB) est né de la volonté de ses membres de se donner la main pour une synergie d’actions afin de relever le défi de la promotion des langues nationales au Burkina Faso.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 11 novembre 2022 à 15:20, par Vérité indiscutable En réponse à : Langues nationales du Burkina : Vers la valorisation du Kandèré

    Kandardjana est le chef-lieu de cette langue. Ce n’est pas Godyr. A Godyr les populations parlent 100% Lyèlé, même jusqu’à Birhou et Zolo. Le Kandêrê a ceci de particulier : il unit les langues Lyèlé et Mooré. Il n’y a pas à en tirer orgueil d’une part au détriment de l’autre. Kando ou Kandaar, c’est du pur Lyèlé, ce n’est pas du Mooré. Il ne faut pas tirer la couverture pour nous couvrir et laisser notre frère dehors.
    Entre autres, les Kandaar parlent aussi bien Lyèlé que Mooré. Mais ce serait une belle chose de valoriser cette langue, sutout si cela pourra aider les jeunes générations à sauvegarder la culture et à réussir à l’école.

    • Le 12 novembre 2022 à 10:15, par Kedrebéogo Gérard En réponse à : Langues nationales du Burkina : Vers la valorisation du Kandèré

      On ne dit pas que Godyr est le chef-lieu des Kåndaar mais le département administratif dans lequel se trouvent les Kåndaar. Lès Kåndaar occupent 4 villages : Kandarzana,, Guru, Zolo et Kontegué. Les jeunes sont plus moorephones que lyéléphones, à voir même s’ils le comprennent encore.

  • Le 11 novembre 2022 à 16:45, par BAZIE Bassiè En réponse à : Langues nationales du Burkina : Vers la valorisation du Kandèré

    Bravo à cette organisation qui fait sienne la sauvegarde de notre langue, très riche mais en voie d’extinction. Je suis de Kandarzana, j’ai été formé en transcription du Lyélé et j’ai même enseigné la transcription du lyélé pendant plusieurs années à l’ENEP où j’étais formateur et aux enseignants des écoles bilingues du Sanguié.. J’ai pu apprécier les différences entre le lyélé et le kandarè dont je suis locuteur et parlé surtout à Kandarzana, Gourou, Zolo, Kontèguè etc...Merci au REB. Ns sommes prêts à apporter le soutien que nous pouvons pour que cette valorisation réussisse.

    • Le 12 novembre 2022 à 21:29, par Jules Bazié En réponse à : Langues nationales du Burkina : Vers la valorisation du Kandèré

      Cher Bazié Bassiè,
      Je suis né et j’ai grandi en Côte d’Ivoire.
      Je suis en train de lutter pour ne pas perdre ma langue maternelle.
      J’ai besoin de l’aide d’un expert comme vous.
      Mes parents sont de Boho, à Godyr.

  • Le 12 novembre 2022 à 10:02, par kwiliga En réponse à : Langues nationales du Burkina : Vers la valorisation du Kandèré

    Un travail appréciable s’il peut nous éviter d’avoir une extinction de voix.
    J’ai tout de même eu un peu de mal à comprendre ce propos introductif : "La plus grande majorité des langues du Burkina Faso (16%) sont des langues minoritaires..."
    Bon, la majorité, je vois. La plus grande majorité...? qui fait 16% ? Elles font combien la plus grande minorité des langues majoritaires ?
    Pfffou, bon je m’embrouille.
    Je m’en vais y réfléchir à tête reposée.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND