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Après la reconduction de Yonli, quel gouvernement ?

Publié le vendredi 6 janvier 2006 à 05h05min

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Paramanga Ernest Yonli

« Alea jacta est » ( le sort en est jeté) pour Paramanga III. Comme attendu par les analystes politiques, le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli vient d’être reconduit après la démission de son ancien gouvernement. Que présage cette donne politique nationale ? Eléments d’analyses.

Reconduction de Paramanga Ernest Yonli pour la continuité responsable ? Ou plutôt une autre piste pour une autre dynamique (...), ne serait-ce que physique ... dans le cadre du nouveau quinquennat ? Et dès lors, Paul Tiéba du siège de la BCEAO à Dakar ? Mme Juliette Bonkoungou de l’Ambassade du Burkina au Canada ? Voire Seydou Bouda, Djibrina Barry, Ablassé Ouédraogo, Kader Cissé, Christophe Dabiré, X ou Y, etc. ?

Au delà de l’intérêt légitime qu’a suscité le sujet chez les Burkinabè et les amis du Burkina Faso, qui ne sont d’ailleurs pas avares en commentaires sur la question, il convient de noter que certaines sources concordantes et avisées donnaient depuis mercredi dernier, le Premier ministre actuel, pour être reconduit officiellement à son poste.

La reconduction de Paramanga Ernest Yonli, selon nombre de politistes, ne surprend pas. L’actuelle donne Yonli serait la résultante de sa fidélité au président Compaoré, de sa connaissance des B.A.-BA de la bonne exécution du nouveau programme présidentiel, selon la lettre et l’esprit des volontés du chef de l’Etat pour son quinquennat, de sa capacité à rassembler les différentes forces qui traversent le CDP, voire de l’AMP, de ( ... ) l’ ADF/RDA et de la société civile, sans représenter « un danger » pour une quelconque velléité d’ordre réaliste ou d’un sophisme abstrait et irréaliste.

Avec la confirmation de l’hypothèse Yonli, quelle configuration aura le gouvernement Yonli III pour ce début de quinquennat de Blaise Compaoré ?

Quel gouvernement ?

Hier la démission du Premier ministre et aujourd’hui sa reconduction laissent présager en tous les cas, les clairons d’une autre dynamique politique où le ministre Salif Diallo pourrait avoir un poids décisif dans l’organisation de la nouvelle ossature ministérielle : son retour la veille même de la fin de la mission du « gouvernement de combat « et sa présence remarquée à la rencontre entre Premier ministre et « combattants » sortants relève t-il du hasard politique ?

Pour la formation du nouveau gouvernement, six éléments pourraient jouer pour le maintien ou le départ des ex-ministres. Il s’agit premièrement du principe de disponibilité.

Deuxièmement, du principe de la contribution des ex- ministres à la réélection du président Compaoré. Troisièmement, à la durée de certains ex-ministres dans le gouvernement. Quatrièmement, au bilan (échecs et réussites) de chaque ex-ministre à son poste. Cinquièmement, aux considérations liées à « la région » et au genre. Et sixièmement, à l’image de l’ex-ministre dans l’opinion...

Et l’ADF/RDA, la mouvance présidentielle, les ABC, les tontons et tanties...

Quant aux nouveaux entrants, ils pourraient primo, symboliser les attentes légitimes de changement que certains pans de la société burkinabè, en particulier les jeunes du Burkina d’en bas, attendent. Et secundo, être des femmes et des hommes à même de mettre en musique « le progrès continu pour une société d’espérance « et d’avoir du résultat « tout de suite et maintenant »... D’autant plus que le quinquennat, ce n’est pas un septennat, donc il ne saurait y avoir de place pour les « salamalecs de routine ».

L’autre composante qui pourrait marquer son entrée dans le gouvernement, c’est bien l’ADF/RDA, et dans une certaine mesure, la mouvance présidentielle, et les autres structures de soutien à Blaise Compaoré. Même si l’entrée de l’ADF/RDA ne fait pas l’unanimité dans certains cercles du CDP, parti du président Compaoré...

Surtout qu’entre l’ADF/RDA et le CDP, il n’ y a pas de pacte politique. Mais au regard de certains signaux politiques envoyés par le sérail Compaoré à l’ ADF/RDA ces dernières heures et le dernier mot revenant à Blaise Compaoré, le débat sur la question a t-il, dans le fond, une raison d’être ?

On peut donc légitimement penser que Blaise Compaoré, fidèle à certains « engagements » pris avant, pendant et après la présidentielle du 13 novembre 2005, devrait ou pourrait accorder au parti de Gilbert Ouédraogo, des portefeuilles ministériels, malgré les grincements de dents que cela pourrait susciter. A partir du moment où cette formation politique affirme être en accord avec les fondamentaux du programme politique, économique, social, diplomatique, culturel... de M. Compaoré pour « plus d’espérance au Burkina Faso ».

Quant « aux autres », leur entrée au gouvernement pourrait se faire, sans être de l’ordre de la nécessité républicaine, quoiqu’en politique, le partage du « gâteau » est souvent l’objet de frustrations pour les oubliés...

El Hadj Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 11 janvier 2006 à 16:56 En réponse à : > Après la reconduction de Yonli, quel gouvernement ?

    Bonjour LADJI,

    Très bonne analyse politique. Je la partage intégralement. On n’a pas besoin d’avoir une formation en Sciences Po pour découvrir cette dialectique. Le Burbina a besoin de toutes les forces vives de la Nation pour avancer. Et nous allons avancer en dépit des difficultés structurelles.
    J’espère que d’autres talents politiques, autres que ceux de l’A.D.F./R.D.A. comprendront les arbitrages nécessaires à faire. C’est une véritable question d’explication et de stragtégie politique, le tout, pour le bien-être des burkinabè. Alors, osons unir nos forces et minimisons souvent nos divergences. M. Kéré

  • Le 11 janvier 2006 à 17:02 En réponse à : > Après la reconduction de Yonli, quel gouvernement ?

    Bonjour LADJI,

    Très bonne analyse politique. Je la partage intégralement. On n’a pas besoin d’avoir une formation en Sciences Po pour découvrir cette dialectique. Le Burbina a besoin de toutes les forces vives de la Nation pour avancer. Et nous allons avancer en dépit des difficultés structurelles.
    J’espère que d’autres talents politiques, autres que ceux de l’A.D.F./R.D.A. comprendront les arbitrages nécessaires à faire. C’est une véritable question d’explication de stratégie politique, le tout pour le bien-être des burkinabè. Alors, osons unir nos forces et minimisons souvent nos divergences. M. Kéré

    • Le 19 mars 2007 à 14:57 En réponse à : > Après la reconduction de Yonli, quel gouvernement ?

      De tout coeur, merci pour cet intérêt pour cet article...
      Je reste à votre disposition pour tout suggestion à même de nous indiquer la voie et de nous permettre de mieux faire ... ...
      "Le journaliste, c’est son carnet d’adresse ... " !
      Mes respects et à plus, j’espère vivement.
      Ibrahiman SAKANDE
      ibra.sak@caramail.com

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