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Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

Publié le vendredi 4 novembre 2022 à 22h35min

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Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

Ah ! Les intouchables. Il ne s’agit pas de Driss, cet ex-taulard d’origine sénégalaise qui a passé six mois de prison pour braquage de bijouterie, et qui est devenu plus tard auxiliaire de vie et ami de Philippe, riche tétraplégique. Non, nous ne sommes pas au cinéma. Les intouchables, ici, ce sont ces hommes et femmes de l’administration publique, repus, qui toute honte bue, se mêlent de tout et de rien. Sans être inquiétés.

Les hommes forts, ce sont eux ! Fiers de se pavaner comme des paons, ils font la pluie et le beau temps. Ces intouchables devant l’Eternel sont, pour la plupart, des fanfarons qui passent leurs journées à faire le faraud. Ce sont des « doyens » qui croient avoir la science infuse, qu’il ne faut pas prendre le risque de contredire, au risque de s’attirer les foudres de leurs fan-clubs.

De véritables demi-dieux, les intouchables ont côtoyé autant de chefs de service, de directeurs et de ministres qu’il n’y a d’arachides dans la poche d’un Bissa de Beguedo. Ce sont de véritables « boîtes noires » qui enregistrent tout, détiennent les dossiers de tout le monde, du planton au ministre. Incontournables, leur devise est « Je suis un rond-point. Tôt ou tard, tu viendras me trouver. ». Crains parfois de leurs chefs, vu leur ancienneté, il vaut mieux les avoir avec soi.

Inutile de vous faire un dessin sur cette catégorie d’individus prêts à médire sur leurs collègues pour espérer quelque respect ou galon de la part de leur chef hiérarchique. On les retrouve à tous les étages de la vie professionnelle. Chauffeurs, agents de liaison, agents comptables et des ressources humaines, communicateurs, etc. Bref !

Les vieilles habitudes ont la peau dure, dit-on. Eh bien ! En bon caméléon, ils s’adaptent suivant les changements qui interviennent à la tête de leur service, ministère ou du pays. Comme le disent si bien les Ivoiriens, ils sèchent leurs vêtements là où le soleil brille. Difficile de rivaliser avec eux dans l’art de butiner. Ils servent d’indics auprès de leurs chefs lorsque ceux-ci organisent leur battue aux allures de règlement de compte.

Dans un Burkina qui cherche ses marques et qui veut aller vite, les nouvelles autorités doivent éviter le piège des intouchables. Personne ne l’est et ne doit l’être en vertu d’un quelconque statut ou d’un service rendu dans une vie antérieure. Il n’y a pas de dette à payer qui vaille. Tous ces « personnages » constituent de véritables boulets. Ils ralentissent la marche de l’administration dont la lenteur est déjà décriée par les usagers.

Dans les tiroirs de leurs bureaux, sommeillent des piles de dossiers envahis par la poussière. Surtout ne leur demandez pas si les dossiers avancent. Ils vous répondront d’un ton sec « Je suis dessus ». Au sens propre, cela signifie que le traitement du dossier avance. Mais au sens figuré, cela veut simplement dire qu’ils sont « assis » sur le dossier. Autant dire que vous allez poiroter. L’administration publique est devenue le café-cacao de certains individus qui accordent le respect à la tête du client.

Le malheur des Burkinabè vient des Burkinabè eux-mêmes. La promotion de la médiocrité longtemps érigée en « norme » ne nous grandit pas. Il faut un coup de balai dans la grande maison « Burkina » sans tomber dans le piège d´une chasse aux sorcières aux relents régionalistes et claniques. La lutte contre l’insécurité ne doit pas nous faire perdre de vue qu’une administration grippée, avec des hommes et femmes à la moralité douteuse, nourrit le sentiment d’injustice et d’inégalités. Ne soyons pas nos propres bourreaux.

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Crédit-photo : https://www.skipprichard.com/

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Vos commentaires

  • Le 4 novembre 2022 à 22:24, par Lilou En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Je n’ai rien compris de cet article. Si tu les connais, tu les dénonces auprès de l’ASCE-LC. Le Burkina a mieux à faire. On veut la paix.
    Article nul

    • Le 5 novembre 2022 à 05:38, par Arzouma En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

      C’est vrai. Comme quelqu’un au bureau des passeports qui est là pour s’enrichir au lieu de faire le travail pour lequel il a été embauché. Il fait souffrir les gens dans ce bureau : pas d’argent pour ses propres poches, pas de passeport. Oui c’est ce qu’il fait là. Il se voit comme Dieu, prend l’argent et le compte devant tout le monde et s’en moque.
      Si vous ne le soudoyez pas, votre demande de passeport est rejetée.

    • Le 5 novembre 2022 à 10:12, par Salam En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

      Il a voulu dire, mais n’a rien dit finalement !
      Heureusement que vous lui avez indiqué la voie à suivre !

    • Le 5 novembre 2022 à 10:28, par kwiliga En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

      Bonjour Lilou,
      Ben moi, à l’inverse, j’ai tout compris (enfin, je crois) et je trouve cet article formidable.
      Je voudrais même aller plus loin.
      En effet, il ne s’agit pas ici de dénoncer ici quelques individus mais l’ensemble d’un système, hérité tout d’abord de la colonisation française et perpétué, renforcé (dégradé serait plus adapté) par la suite, notamment par 33 ans de gouvernance paternaliste de Blaise tout d’abord, de Roch ensuite.
      C’est cette fâcheuse tendance à créer une caste de fonctionnaires, privilégiés et intouchables, qui amène notre pays à sa perte et nous fait tourner le dos au développement et à toute forme de prétendue émergence.
      La seule personne qui ait tenté de s’opposer à ces "tout puissants" a été Rosine Sori-Coulibaly, en vain, hélas, la lâcheté de Roch, l’ayant poussé à se séparer d’elle à la première occasion.
      Pendant combien de temps encore ce système pourra-t-il perdurer ? Combien de temps le Faso pourra-t-il se permettre d’entretenir des enfants gâtés et prétentieux ?
      Pour rappel, cette année, aux concours de la fonction publique, on pouvait compter deux millions d’inscrits pour 6000 places.

    • Le 5 novembre 2022 à 23:27, par Le sage En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

      Mr Lilou, cet article est clair et dénonce des attitudes malsaines au sein de l’administration publique au Burkina. L’auteur n’a pas besoin de cité de nom ou de dénoncer qui que ce soit. La réalité est triste car comme l’auteur le dit bien il y a des milliers de dossiers qui dorment dans les tiroirs et les fonctionnaires en souffrent auprès de ces agent qui se disent fort dans leur ministère. Prenez l’infirmière courageuse qui fait des centaines de kilomètres et qui arrive à la DRH/Santé la ou vraiment la situation est criarde. Elle sera confrontée à ces genres de fonctionnaires « Mogo puissant « tant qu’elle ne vas pas « bien parler « elle repartira sans suite pour son dossier qui probablement dort dans le tiroir pendant plusieurs années. C’est très triste et il est temps que le pouvoir en place soit ferme sur la question afin qu’on puisse avoir une administration au service des administrés.

  • Le 5 novembre 2022 à 01:04, par Bob En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Je pensais que vous dénonciez la corruption dans l’administration où aucun dossier n’avance tant qu’un < caillou > n’est pas posé dessus, où le km de goudron frelaté et exigu coûte paraît-il 1 milliard comme sur les Champs Élysées, où des hauts fonctionnaires payés 500 mil par mois ont des villas de 300 millions à WAGDA 2000. Au lieu de cela on fustige les qui ont peut-être empêché notre lascar de commettre un crime économique. Je crois que l’ALC machin doit mettre la main sur l’auteur de l’article qui ne doit pas être au dessus de tout soupçon.

  • Le 5 novembre 2022 à 05:47, par HUG En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Verité absolue.Le chef est souvent oblige de se rabaisser aupres de lui. Je’pense que les episodes affaires publiques sur la rtb relate un.peu la situation et essaie aussi de se surpasser de ces genre de perso’nes.

  • Le 5 novembre 2022 à 06:04, par razougou En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    C’est de la pure verité. C’est vraiment très malheureux

  • Le 5 novembre 2022 à 08:20, par K-Lifa En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Très belle article.Ils sont là au su de tous.Mais nous sommes tous coupable.Un simple coup de fil suffit pour dénoncer ces carriéristes.

  • Le 5 novembre 2022 à 08:51, par Jean MOULIN En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Merci pour cet article qui décrit les réalités de l’Administration publique de nos jours. Certains pères et mères qui sont sans valeurs, toujours dans coups foirés pour les ventres. Près à médire auprès de certaines hierarchies.

  • Le 5 novembre 2022 à 10:44, par legis En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Dit comme ça, on dirait que tous les anciens dans l’Administration publique sont des intouchables au sens de cet écrit !
    L’auteur n’a pas eu le courage d’illustrer son coup de gueule avec des cas concrets, susceptibles d’être pris en charge par qui de droit. Dommage

  • Le 5 novembre 2022 à 11:08, par Syscohada En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Vous faites bien d’evoquer ce sujet et c’est sans doute le moment de faire un audit général de l’administration publique.
    Vous comprendrez sans doute que l’imposture ne peut perdurer :
    - des parents venus du village à qui on colle un emploi qu’il n’exercera jamais
    - des DG qui passent de faux marchés
    - des clans de dealers agglutinés au DG
    - des parvenus qui exploitent affreusement les connaisseurs des dossiers et qui jouissent de tous les avantages visibles et occultes
    - des protégés bombardés directeurs sans 1 jour d’expérience de l’institution
    - des missions fabriqués pour piller...
    - l’injustice faite aux contractuels des EPE
    ETC.
    Indexez plutôt vos politiciens avec leurs pratiques macabres.
    Qu’en dites vous ?????

  • Le 5 novembre 2022 à 11:29, par TENGA En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Du n’importe quoi !!! Il faut alors les dénoncer. S’asseoir dans son petit coin et toujours critiquer, comment voulez-vous changer l’administration publique si vous vous comportez de telle sorte !!

  • Le 5 novembre 2022 à 11:55, par Soucieux pour mon pays En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    L’article manque de saveur en ce sens qu’il est vague et n’oriente en rien le lecteur. Tout ce qui a été dit, tout le monde ou presque l’a déjà entendu. Si quelqu’un en fait un article, en principe, ça devrait être pour venir consolider ce "déjà entendu". Même sans citer des noms, l’auteur pouvait dire par exemple que dans tel ou tel ministère, un ou des employé(s) ont fait ceci ou cela. Juste mon avis. Cordialement

  • Le 5 novembre 2022 à 12:02, par Mardimatin En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Entièrement d’accord avec Lilou.On ne comprend rien dans ce qu’il veut dire. S’il avait été au moins un bon agent de l’administration, il aurait produit un écrit qui au moins serait cohérent. On a plutôt l’impression que FB vient de se libérer d’une longue constipation qui a débouché sur une diarrhée verbale sentant forcément très mauvais. On attend de Fasonet qu’il nous propose de meilleures publications.

  • Le 5 novembre 2022 à 14:16, par LOMPO En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Lilou, pour comprendre, il faut en avoir la volonté. Vous ne pouvez pas nous dire que les profils qu’il décrit n’existent pas dans l’administration burkinabè. Si oui, je me pose la question si vous vivez au Burkina, mais en fait, on peut vivre au Burkina sans vivre le Burkina.

    En vertu de quoi vous pouvez juger de la validité d’un article ?

  • Le 5 novembre 2022 à 14:21, par LOMPO En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Il faut aussi retenir que la situation actuelle de notre pays trouve ses racines dans le comportement de ces personnages intouchables qui ont pourri la vie des centaines de Burkinabè.

    Oui, on veut la paix, mais une vrai paix, pas une paix de façade.

  • Le 5 novembre 2022 à 14:23, par Citoyenne En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    L’article est pourtant très clair. Il faut opérer en silence. A malin, malin et demi. Ils peuvent être déboulonnés dans le silence. Pas besoin de faire du bruit. Si on les dénonce, l’administration publique risque de se vider. Car la gangrène a eu le temps de s’installer. Comme l’article le dit, il y a leurs fan clubs qui ne sont autres que des hommes et des femmes qui ont decidé que réfléchir par soi-même est un exercice trop difficile ; je me contente de suivre le plus fort ; comme ça je suis à l’abri. Ils sont nombreux, malheureusement et se sentent attaquer dans leurs privilèges, car leur homme ou femme fort les protège dans leurs dérives (toutes aussi nombreuses). Pour sûr, ce ne sera pas tâche facile pour quiconque souhaite voir l’administration publique changer. Avoir le courage de mettre les gens qu’il faut à la bonne place.. Un travail silencieux et discret aura plus sûrement des résultats.

  • Le 5 novembre 2022 à 17:14, par Haa OUI ! En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Cet article dit quoi exactement ? les intouchables sont surtout en INDE et non au Burkina, ni moins dans l’administration publique burkinabè

  • Le 5 novembre 2022 à 19:33, par Manuel En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    Bonjour
    Internaute Liliou, il n’y a rien à comprendre puisque l’auteur lui-même ne comprend rien à ce qu’il raconte !
    Bon Dieu, sans l’administration publique, le Burkina serait un enfer !
    Allez dans les profondeurs du Burkina, ce sont de braves infirmières et infirmiers, de braves enseignants et enseignantes, qui font que certains ont droit à une éducation même si on devrait s’attendre à mieux.
    Ce sont des agents de santé au risque de leur vie qui travaillent dans des conditions très difficiles.
    Alors, les intouchables représentent une minorité, corrompue et versatile comme vous !
    Ceux qui se plaignent toujours sont ceux qui pensent que le Burkina leur appartient.
    Pendant qu’on y est, allez prendre la nationalité ivoirienne ou togolaise, puisque dans ces pays vos anciens chefs s’y plaisent et vivent mieux !

  • Le 6 novembre 2022 à 14:34, par Jeunedame seret En réponse à : Administration publique au Burkina : La caverne des « intouchables »

    BRAVO ! Merci d’avoir osé un sujet tabou de chez nous. Des intouchables comme des objets de musée avec l’âge et l’ancienneté et les contacts qui exaltent leur orgueil de sournois venimeux dans la gestion de leurs complexes. Ce sont nos mentalités d’assistanat et de corruption et l’absence de confiance en soi chez les chefs qui exacerbent ces comportements de perfidie. On n’a pas besoin de citer des noms. Ce qui est sûr ces petites gens jalouses de tous opportunistes de tout sont dans nos administrations et sont capables de tous les conflits.. Il faut attaquer les chefs qui les écoutent et les craignent. Car ces chefs sont sans assurance ni autonomie ni autorité. Il faut nettoyer les services et muter alterner fréquemment. Il faut voir les artistes pour qu’ils chantent et critiquent les actes de ces vieux virus pour les décourager. Trop de silence par crainte ou par peur arrange les diableries cyniques.

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