LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Les Etalons à la CAN 2004 : Une prestation honorable est possible

Publié le vendredi 23 janvier 2004 à 10h11min

PARTAGER :                          

Le moment est chargé de symboles. Le président du Faso
remet, le 9 janvier dernier, le drapeau national aux Etalons en
route pour la Tunisie. C’est la première fois que le premier
magistrat du pays accomplit un tel acte.

Au-delà du symbole, ce geste marque l’engagement de toute
une nation à soutenir son équipe engagée dans la 24e Coupe
d’Afrique des nations (CAN) de football qui commence demain
24 janvier à Tunis.
Les Etalons du Burkina participent pour la sixième fois dont
cinq consécutivement à ce grand rendez-vous biennal du
football africain.

Pendant trois semaines, la Tunisie sera le
nombril de l’Afrique où s’affronteront les seize meilleures
équipes du continent. Le hasard du tirage au sort a logé le
Burkina dans le groupe B en compagnie du Sénégal, du Mali et
du Kenya. Sur le papier, Sénégalais et Maliens partent favoris.

Mais la réalité du terrain peut se révéler tout autre. La victoire du
Sénégal (1-0) en match d’ouverture du mondial 2002 contre le
champion sortant, la France, est encore vivace dans tous les
esprits et rappelle à souhait que la beauté du football est faite
de sa glorieuse incertitude. Le Kenya, que l’on pourrait
imprudemment qualifier de "faible" du groupe, peut se
métamorphoser en un redoutable adversaire même si en quatre
participations de coupe d’Afrique, il n’a enregistré la moindre
victoire.

Toutefois, les Etalons doivent se rappeler que le Kenya
les avait humiliés par le score de 4 à 1 en 1997 au stade Wobi
de Bobo Dioulasso en match qualificatif pour le mondial
français de 1998. C’est dire donc tout le sérieux que les
poulains de Jean-Paul Rabier doivent observer s’ils veulent aller
loin dans la compétiton .

L’équipe doit se surpasser, sortir ses
tripes comme elle a su le faire lors des derniers matches
qualificatifs.
Pendant que beaucoup de Burkinabè se montraient sceptiques
quant à une éventuelle participation des Etalons à la CAN, le
capitaine Mahamoudou Kéré est ses camarades ont su se
transcender pour arracher la qualification en terre
centrafricaine.

Mieux, ils ont marqué dix buts lors des trois
derniers matches sans rien encaisser même si le sévère score
de 4-0 face à une sélection régionale espagnole, le 28
décembre, est venu leur révéler qu’en football, rien n’est jamais
définitivement acquis. Mais cette défaite, loin de décourager le
onze national, a plutôt eu des vertus thérapeutiques sur toute
l’équipe. "Ce score de 4-0 nous a fait du bien", a confessé
l’entraîneur des Etalons au lendemain de la défaite. Les joueurs
se sont remis à la tâche.

Et les résultats ont suivi. Sur les bords
du Nil, ils ont tenu en échec (1-1), le 24 janvier dernier , les
Pharaons d’Egypte, un monstre sacré du football africain (quatre
fois champion d’Afrique au même titre que le Cameroun). Ce
match est révélateur de la concentration et de l’engagement qui
animent le onze national. Un engagement que le pays tout entier
souhaite qu’il maintienne.

Pour cela, la population n’a pas
hésité , dans un contexte économique particulièrement difficile,
à consentir des sacrifices en mobilisant près d’un milliard de
francs CFA dans le cadre de l’Initiative natonale de soutien aux
Etalons. Par ailleurs, les supporters ont tu leurs divergences
pour travailler main dans la main. Par le passé, leur division a
beaucoup nui aux joueurs.

C’est donc dans un climat
relativement serein que l’équipe nationale aborde cette 24e CAN
où, pour la première fois, un arbitre burkinabè officiera en tant
que juge central. Même si cette désignation ne signifie pas
forcément un relèvement du niveau de jeu des Etalons, elle
consacre au moins l’intérêt que les dirigeants du football africain
accorde au Burkina, après lui avoir confié l’organisation de la
CAN 98.

Depuis cette compétition, les Etalons ont acquis de
nouveaux galons avec une nouvelle génération de joueurs
décomplexés, symbolisés par Moumouni Dagano au meilleur
de sa forme. Les joueurs, avant chaque match, doivent prendre
conscience de la lourde mais combien exaltante mission qui est
la leur.

Mouiller le maillot, disputer à l’adversaire chaque
centimètre du rectangle vert, tel doit être leur leitmotiv. Une
participation honorable à cette CAN est possible. Les Etalons en
ont les moyens. Il faut simplement y croire et se dire que si la foi
parvient à déplacer des montagnes, pourquoi n’en serait-il pas
de même quand il s’agit d’équipes , même si celles-ci
s’appellent Sénégal, Mali ou encore Kenya ?

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina/Reprise de la Ligue1 : Quatre chocs à l’affiche