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CHR de Dédougou : Le personnel en sit-in de 72 heures

Publié le vendredi 28 octobre 2022 à 19h05min

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CHR de Dédougou : Le personnel en sit-in de 72 heures

Les travailleurs du Centre hospitalier régional (CHR) de Dédougou observent un mouvement de sit-in au sein de l’hôpital. Débuté depuis le 26 octobre, le mouvement prend fin ce 28 octobre 2022. Leurs revendications : le remboursement immédiat des salaires des travailleurs coupés pour fait de grève, l’amélioration de la communication avec les partenaires sociaux et l’ensemble du personnel du CHR et l’implication des partenaires sociaux à toutes les instances de réflexion, d’élaboration et de prise de décisions concernant la vie du CHR.

Le climat est loin d’être serein au centre hospitalier régional de Dédougou. Pour preuve, les travailleurs sont en mouvement autour de leur plateforme minimale d’action. Ce mouvement d’humeur de 72 heures pose sur la table du directeur général du CHR de Dédougou trois principales revendications dont le remboursement des salaires des travailleurs coupés pour fait de grève. Sur ce point particulièrement, le secrétaire général adjoint de la section du Mouhoun du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) Yacouba Zongo décrie l’attitude de l’administration.

« L’administration nous a fait savoir que c’est un dossier qui est en cours et que le problème se situe au niveau central. Pourtant, nous avions eu des discussions au préalable qui pouvaient aboutir à un résultat et satisfaire l’ensemble des travailleurs. Malheureusement ces discussions n’ont pas été prises en compte », a regretté le secrétaire général adjoint du SYNTSHA/Mouhoun. Les travailleurs disent ne rien comprendre à l’argument selon lequel le dossier est en cours et est au niveau central. Pour eux, les CHR sont des structures autonomes pour gérer ce genre de situation et certains ont même déjà procédé au remboursement des salaires coupés de leurs agents. A en croire les grévistes, l’administration de l’hôpital veut se soustraire à une décision prise à un haut niveau de l’administration. Mais eux n’entendent pas se laisser ravir leurs droits.

Le secrétaire général adjoint de la section Mouhoun du SYNTSHA, Yacouba Zongo, a insisté sur la détermination des travailleurs à se battre pour la prise en compte de leurs aspirations

Approchée, la direction générale de l’hôpital affirme reconnaître le bien fondé des revendications avancées par les travailleurs. A entendre le directeur général du CHR de Dédougou, Gustave Dabiré, la situation de non-remboursement des salaires coupés jusqu’à ce jour est lié à un problème survenu dans la chaîne de traitement du dossier. Il explique alors que c’est au niveau du contrôle que le dossier n’a pas reçu le visa du contrôleur financier qui a relevé que le traitement du dossier par les services techniques de l’hôpital n’est pas en phase avec la circulaire du Premier ministre. « Nous avons fait le point à notre hiérarchie des difficultés rencontrées dans le traitement de ce dossier. C’est suite à cela que tous les directeurs généraux des hôpitaux ont été convoqués à Ouagadougou pour nous donner des orientations en rapport avec le traitement de ce dossier », a relaté le directeur général avant de souligner que le problème n’est pas spécifique à Dédougou.

Monsieur Dabiré de rassurer que des discussions sont en cours entre les ministères chargés des finances, de la fonction publique et de la santé pour trouver une issue à ce problème qui crée des mécontentements dans les hôpitaux.

Selon une source bien introduite dans le domaine de la santé, certains hôpitaux comme ceux de Tenkodogo et de Fada N’Gourma ont déjà procédé au remboursement des salaires coupés de leurs agents. Mais comment comprendre que d’autres rencontrent des difficultés à le faire ? Il est évident que cette situation pose plus de questions qu’elle ne donne de réponses.

Le directeur général du CHR de Dédougou Gustave Dabiré dit être ouvert au dialogue et appelle les travailleurs à la retenue

Sur la question de la communication, le directeur général estime que des efforts sont faits pour maintenir la bonne communication avec l’ensemble des acteurs. Ceci grâce aux instances de dialogue comme les conseils de direction et les cadres de concertation avec les partenaires sociaux.

S’agissant de l’implication des partenaires sociaux à toutes les instances de réflexion, d’élaboration et de prise de décisions, le directeur général fait comprendre qu’ils ont été associés à l’élaboration du règlement intérieur de l’hôpital, il en a été de même pour l’élaboration du document de tarification. Contrairement à ces documents, il déclare que les partenaires sociaux ne sauraient être associés à l’élaboration du manuel de procédure de gestion qui est purement administratif ; tout comme le protocole de soins qui relève de la compétence des techniciens.

Nous avons tenté d’arracher quelques mots à des patients ou des accompagnants pour savoir le bien ou le mal que ce mouvement d’humeur des travailleurs pourrait leur causer. Mais personne n’a souhaité se prononcer.

Yacouba SAMA
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 octobre 2022 à 12:34, par TANGA En réponse à : CHR de Dédougou : Le personnel en sit-in de 72 heures

    C’est seulement au Burkina que l’on voit des choses pareilles. Vous grevez pour appeler une personne ou des personnes qui n’existent pas. Le gouvernement n’est installé totalement ; un bon premier conseil des ministres n’est pas fait et les SG en charge des affaires courantes ont une limite.
    Qu’est ce que vous voulez donc ?
    Peut être que c’est une démonstration de force pas X.
    Allons seulement.

  • Le 28 octobre 2022 à 12:39, par Paguindsom En réponse à : CHR de Dédougou : Le personnel en sit-in de 72 heures

    C’est VRIMENT MALHEURUX ET HORIBLEMENT EGOISTE que des gens par ces moments critiques en soient à paralyser un système sanitaire pour des salaires coupes ALORS QUE DES MILLERS DE BURKINABE N’ONT PLUS DE TOIT ET NE PEUVENT MEME PAS SE NOURRIR.
    Que voulons-nous ? Chacun de nous doit participer à cette guerre, et pour cela le seul fait de laisser ceux qui sont engagés avec leur tête travailler, suffit comme contrition. Tout de même ! A moins que les initiateurs et participants a ces activités subversives aient un intérêt a ce que ce gouvernement ne puisse pas se concentrer sur l’objectif commun de tous les Burkinabè dignes de ce nom à savoir la guerre pour sauver des vies, la sécurisation du pays et la paix. De grâce, si vous ne pouvez pas participer à notre guerre, laisser au moins la tête pour la faire.

  • Le 28 octobre 2022 à 13:34, par kap En réponse à : CHR de Dédougou : Le personnel en sit-in de 72 heures

    Que doivent revendiquer les pauvres populations malades et affamées ?

  • Le 28 octobre 2022 à 15:05, par Asseyez-Vous En réponse à : CHR de Dédougou : Le personnel en sit-in de 72 heures

    Avec la guerre ua Burkina, si vous avez le temp de faire des mouvement d’humeur c’est parce que il vous reste encore 60% du territoire pour vous assoire

  • Le 29 octobre 2022 à 07:41, par HUG En réponse à : CHR de Dédougou : Le personnel en sit-in de 72 heures

    Si on était dans un pays beaucoup d agents de santé seraient en prison car lors des grèves.pour les retombées de la fonction publique hospitalière des maternités ont été fermées.HUG a vu cela de ses propres yeux. Combien de gens sont morts par ces grèves dépassant l’entendement humain ?De vous a moi qu est la fonction publique hospitalière a apporté aux malades ? Rien.Par contre au niveau des agents de sante les gens ont obtenu des salaires colossaux.Cela est a l’actif d un pouvoir moribond, mouta mouta d un pouvoir appelé mpp.

  • Le 29 octobre 2022 à 18:36, par Le Duc du Yatenga Nouveau En réponse à : CHR de Dédougou : Le personnel en sit-in de 72 heures

    Ces premiers cinq internautes ont la tête entre les jambes ! Vous avez toujours été pour les ablasseries. Le Duc vous connait très bien. Ce sont des citoyens burkinabe lésés dans leur droit et ce n’est pas prouvé que vous soyez plus utiles au pays que ces agents de santé.

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