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Croissance économique : Assainir et dynamiser le milieu des affaires

Publié le lundi 2 janvier 2006 à 08h38min

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Journées économiques du Burkina à Paris

Le Burkina Faso veut se donner les gages d’une croissance économique soutenue et durable. Pouvoirs publics et opérateurs privés ont multiplié en 2005 les concertations et les actions en vue d’assainir et de dynamiser le milieu des affaires.

Pour la seule année 2005, le Burkina Faso a organisé trois (3) journées économiques, à l’extérieur, hors du continent africain : Canada en Amérique du Nord, France en Europe, Malaisie en Asie. Ces missions d’affaires conduites par le chef du gouvernement, Paramanga Ernest Yonli, traduit une volonté commune des pouvoirs publics et des opérateurs privés de prendre le pool du nouvel ordre économique, de rechercher des capitaux étrangers et de nouer des partenariats.

Les journées économiques du Burkina Faso ont alors permis de présenter aux investisseurs les potentialités du pays des “Hommes intègres”. Des mines aux infrastructures en passant par les services, le label “Investir au Burkina Faso, un Etat émergent en Afrique de l’Ouest” a véritablement charmé à Ottawa et Montréal, à Paris et Toulouse, à Kuala Lumpur. Ces vitrines du Burkina Faso à l’extérieur semblent imprimer aux hommes d’affaires de ce pays une nouvelle donne dans la conduite des investissements et rompre avec le traditionnel “Import-export” dans lequel de nombreux opérateurs excellaient.

Même si les résultats tangibles des journées économiques du Burkina Faso se font toujours attendre sur le terrain, elles ont au moins l’avantage d’avoir permis au gouvernement et au secteur privé de parler un seul et même langage à l’extérieur dans le seul but d’apporter des capitaux aux grands chantiers de construction du pays. Le succès majeur des journées économiques réside dans sa justesse de confronter l’économie nationale avec celle de l’extérieur. Cela a entraîné la qualité des projets et renforcé la capacité des Burkinabè à négocier et à mener des affaires.

Cette collaboration salutaire pour la promotion des affaires est également perçue dans les rencontres annuelles gouvernement-secteur privé au mois de juillet 2005 à Bobo-Dioulasso. Cette tribune demeure une occasion rare pour débattre à bâtons rompus des questions économiques majeures : pressions fiscales, fraude, corruption, contrefaçon... Les concertations de Bobo-Dioulasso servent pourtant de cadre à la répétition de problèmes connus sans véritablement dégager les solutions nécessaires pour les résoudre.

Elles donnent lieu à des instructions du chef du gouvernement au ministre concerné. Pendant ce temps, les difficultés soulevées par les opérateurs économiques restent inchangées jusqu’aux prochaines rencontres. Ce “face à face” sans lendemain meilleur pose ainsi la nécessité de son organisation chaque année. Sans résoudre de façon radicale les problèmes du secteur privé, les concertations permettent néanmoins au gouvernement de cerner les attentes réelles du monde économique.
La rencontre de Bobo-Dioulasso peut être alors perçue comme une aubaine qui débouche sur une feuille de route annuelle. Celle-ci donne lieu à un ensemble de réflexion tout au long de l’année autour de questions diverses et aide à prendre des mesures dans le sens de protéger les unités industrielles nationales. C’est d’un tel dialogue entre pouvoirs publics et opérateurs privés qu’est venue la décision de combattre les unités clandestines notamment les huileries artisanales. Grâce à des efforts conjugués, une cinquantaine de fabriques ont été fermées à travers le territoire national. Tout en saluant l’initiative, les industriels ont appelé le gouvernement à asseoir une stratégie de répression permanente et conséquente de la fraude et de ses corollaires : corruption, contrefaçon.

Ces maux qui inquiètent tous les acteurs économiques s’ajoutent à la détérioration des termes de l’échange. Le coton, principale culture de rente du Burkina Faso, connaît des difficultés sur le marché international. La chute des prix au niveau mondial a entraîné la baisse du kilogramme de l’or blanc (175 F CFA). Pour relever la tendance, le président du Faso s’est engagé avec ses homologues malien, béninois et tchadien à dénoncer les subventions agricoles américano-européennes et réclamer un “commerce équitable”.

En entendant la satisfaction de ces revendications à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des alternatives sont en train d’être trouvées pour transformer le coton local : reprise des activités de Faso Fani par FASOTEX à Koudougou, réouverture de Filsah à Bobo-Dioulasso. Ces unités industrielles créeront des plus-values dans le secteur cotonnier. Le gouvernement espère en 2006 une croissance économique autour de 4,5%. Ainsi l’Assemblée nationale a adopté un budget qui se chiffre à 792 955 437 000 F CFA en recettes et à 892 097 099 000 F CFA en dépenses.

Cette loi des finances privilégie les investissements propres et les réalisations socioéconomiques. Le budget 2006 accorde également une place de choix à la création de nouveaux emplois (10 milliards F CFA alloués aux recrutements). Les éditions Sidwaya n’ont pas voulu rester en marge des grands chantiers de développement engagés par le monde des affaires. Elles leur offrent une vitrine baptisée “Wariko”. Ce supplément bimensuel se propose de donner plus de lisibilité aux acteurs économiques.

Jolivet-Emmaüs (Joliv_et@yahoo.fr)
Sidwaya

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