« Le patriotisme, ce sont des actions nobles provoquées par un grand enthousiasme. Si l’on se contente d’y réfléchir ou d’en parler, cela ne sert à rien ». Cette maxime de l’écrivain Lao She traduit en épilogue l’essence même des actions entreprises par le ministère de la Justice lors de la Semaine nationale de la citoyenneté, édition 2022. Une série d’activités parmi lesquels on peut citer des jeux-concours sur le civisme dans les établissements post-primaires et une opération spéciale de délivrance gratuite de documents d’identification aux personnes déplacées internes, etc. qui seront organisés à l’occasion de cette semaine qui se tient du 24 au 27 octobre.

"Cette initiative offre l’occasion aux différents acteurs, l’occasion d’échanger sur les acquis et insuffisances en matière de promotion des valeurs de citoyenneté et de paix" Bibata Nébié Ouédraogo

Pour l’heure, un dialogue intergénérationnel a été organisé avec pour objectif « d’amener les populations à s’approprier les pratiques citoyennes constructives, connaitre leur rôle dans la préservation de la paix et de la cohésion sociale, développer les réflexes de civisme, de citoyenneté responsable et de défense de la patrie », a laissé entendre Bibata Nébié / Ouédraogo, secrétaire général du ministère de la Justice et des droits humains, chargé des relations avec les instructions.

A cette occasion, des panélistes se sont exprimés sur le thème retenu pour cette 19ème édition qui est : « L’expression du patriotisme dans le contexte sécuritaire actuel : moteur de résilience des populations ».

Dr Alfred Ouédraogo a salué l’initiative de l’appel lancé à l’enrôlement des 15. 000 volontaires pour la défense de la patrie

Pour Pr Magloire Somé, ce thème revêt une importance capitale, vu que le Burkina Faso est à la croisée des chemins. L’historien fera un feed-back pour justifier la situation critique dans laquelle vit le Burkina Faso. « D’une éducation qui, jadis, commençait par la cellule de base qui est la famille, où les valeurs étaient inculquées à l’enfant pour qu’il puisse bien se comporter en société, nous sommes passés à une éducation où la famille s’est totalement désengagée de son devoir premier », a-t-il martelé. Les valeurs étant tombées en désuétude, il dit ne pas s’étonner que la situation actuelle aille en s’aggravant. Cependant, il schématisera les luttes menées par la Chine pour résister à l’invasion nippone, tout en invitant les populations à s’en inspirer. Il va clore son allocution à travers une invite aux Burkinabè à s’approprier véritablement cette guerre contre le terrorisme car, dit-il, « personne ne viendra se battre à notre place pour que nous ayons la paix ».

Une vue des élèves sortis massivement pour suivre ce panel

Une autre intervention lors de cette journée qui a marqué les esprits était celle du Pr Albert Ouédraogo. De la corruption à l’illégale répartition des richesses en passant par la mal gouvernance et l’incivisme, tous les maux ou presque de la société qui contribué à étouffer le patriotisme des Burkinabè seront dépeints par l’homme de culture. Face à la récurrence du terrorisme qui sévit toujours avec rage, il estime qu’il faudrait « identifier les ennemis du peuple afin de les combattre avec la dernière énergie ».

La cérémonie s’est close par des échanges avec les chefs coutumiers et religieux, les élèves et des représentants des différentes couches sociales appartenant à différentes générations.

Erwan Compaoré
Lefaso.net