LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Insécurité au Burkina : Plus d’un million d’enfants déplacés internes à la date du 30 septembre 2022

Publié le dimanche 23 octobre 2022 à 21h30min

PARTAGER :                          
Insécurité au Burkina : Plus d’un million d’enfants déplacés internes à la date du 30 septembre 2022

Le Burkina Faso compte à la date du 30 septembre 2022 un total de 1 719 332 personnes déplacées internes repartis au sein de 205 942 ménages déplacés. On note une augmentation d’environ 11,59% par rapport à la publication actualisée du 30 avril 2022 qui faisait cas de 1 520 012 personnes déplacées internes. Au nombre de 1 038 409, les enfants représentent 60,40% du nombre total de personnes ayant fui l’insécurité.

Les femmes et les enfants sont les premières victimes des conflits armés. Le Burkina Faso n’échappe pas à cette triste réalité. Selon les chiffres du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), le pays compte à la date du 30 septembre 2022, 1 038 409 enfants déplacés internes dont 234 167 enfants de moins de 5 ans et 804 242 enfants de plus de 5 ans. Les cinq villes abritant le plus grand nombre d’enfants déplacés internes sont Djibo (163 686), Ouahigouya (89 501), Kaya (66 431), Fada N’Gourma (63 504), Barsalgho (54 573).

80,43% des déplacés internes du Sahel sont à Djibo, Dori et Gorom-Gorom
Quant à l’autre moitié du ciel, le bilan fait état de 393 493 femmes déplacées internes. Cela représente 22,89% du nombre total des déplacés internes. Le plus grand nombre des femmes ont été recensées dans les communes de Djibo (58 060), Ouahigouya (32 852), Kaya (27 958), Fada N’Gourma (22 830), Barsalgho (22 050) et Pissila (16 104).

Notons que le Sahel avec ses 480 870 personnes déplacées internes arrive en tête du classement des régions qui accueillent les PDI. La région compte 43 366 déplacés de plus que le bilan actualisé du 30 avril 2022. Dans la région du Sahel, les villes de Djibo, Dori et Gorom-Gorom abritent à elles seules, 386 768 déplacés internes, soit 80,43% du nombre total des déplacés qui ont trouvé refuge dans la région. Le Centre-nord avec ses 468 343 PDI vient en deuxième position. Viennent ensuite le Nord (249 292), l’Est (191 623) et la Boucle du Mouhoun (83 483).

Pour ce qui du top cinq des provinces de provenance des déplacés internes, le Soum est en tête avec 502 299 personnes ; le Sanmatenga suit avec 297 878 personnes, le Gourma occupe la troisième marche du triste podium avec 154 942 personnes. Le Loroum avec 145 907 personnes et le Séno avec 83 497 personnes bouclent le classement.

Un besoin en vivres évalué à 504 000 tonnes en 2022

Selon le CONASUR, les besoins prioritaires des déplacés internes sont d’abord d’ordre alimentaire (77,78%). D’ailleurs, lors d’une remise de dons aux déplacés internes, à l’occasion de la journée mondiale de la Poste, le 11 octobre 2022, le secrétaire permanent du CONASUR, Saturnin Sankara, indiquait que les besoins en vivres pour la prise en charge des personnes déplacées internes pour l’année 2022, ont été évalués à 504 000 tonnes. Pourtant, regrettait-il, l’État ne dispose que de 82 000 tonnes.

Pour combler le gap, seules des initiatives citoyennes à l’image de l’opération nationale « Sauvons Djibo ensemble » peuvent permettre de soulager un tant soit peu les populations. Outre le besoin alimentaire, il y a le besoin en termes d’abris (42,53%), d’argent liquide (35,31%). Les articles non alimentaires et la sécurité représentent respectivement 29,77% et 12,25% des besoins prioritaires des PDI.

Le capitaine Ibrahim Traoré a prêté serment devant le Conseil constitutionnel, ce vendredi 21 octobre 2022, en tant que président de la transition. Il a réaffirmé son engagement « à rester aux côtés de tous les Burkinabè et à se battre jusqu’au dernier souffle ». Un brin d’espoir pour les Burkinabè qui ne demandent qu’à voir des actions concrètes sur le terrain. Et comme l’a dit le capitaine, il faut aller vite car tout est urgent.

Fredo Bassolé
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique