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Crise au groupement Nong-Taaba du Nahouri : La coordonnatrice plaide non coupable

Publié le jeudi 29 décembre 2005 à 07h43min

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Le 15 décembre dernier, des animateurs de l’union des
groupements Noong-Taaba du Nahouri avaient cessé toute
activité pour revendiquer de meilleurs traitements auprès de leur
coordonnatrice, Mme Bamogo. Le 27 décembre, cette dernière a
convoqué une rencontre d’explication et de réponse aux
préoccupations de ces agents afin, dit-elle, de "rétablir la vérité".

C’est dans une atmosphère apparemment détendue que les 66
animateurs et autres superviseurs présents à cette rencontre,
ont échangé avec leur coordonnatrice qui a voulu à travers cet
acte, clarifier les choses au vu et au su de tous. C’est pour qu’à
l’avenir, une telle situation ne vienne saper la bonne marche de
l’association, a-t-elle expliqué. Au tout début, l’indemnité des
agents était 500 F CFA, ensuite 750, pour finalement passer à 1
000 F CFA. Seulement, a regretté Mme Bamogo, les partenaires
ne financent que 35 animateurs sur 100 recrues.

Toujours selon
elle, c’est par souci de solidarité qu’elle a décidé de prélever 500
F CFA dans les 1 000 F que chacun devait percevoir pour les
donner aux 65 autres. Ce qui fait que ces derniers devaient
percevoir ne serait-ce que 250 F CFA pour leur restauration.
Cela avait été toujours expliqué puis réexpliqué à ces
animateurs et superviseurs mais jamais, a relevé la
coordonnatrice, personne n’avait bronché jusque-là. Où faut-il
trouver l’argent pour payer les autres qui subissent la formation
comme les 35 financés ?

Selon Mme Bamogo, la solution était
toute trouvée, revoir obligatoirement à la baisse, les 1 000 F CFA
que les 35 devraient percevoir afin de permettre à tout le monde
de suivre la formation en rapport avec le financement alloué.
Revenant à la marche qui fait couler beaucoup d’encre, Mme 
Bamogo regrette qu’il n’y ait pas eu au préalable, une
concertation entre elle et les "frondeurs" ; surtout qu’elle était,
dit-elle, ce jour, en mission de 10 jours.

Ainsi pense-t-elle, ces
marcheurs ont voulu à travers leur mouvement, donner une
image négative de l’association et celle de la coordonnatrice
qu’elle est. Présents à la rencontre, certains marcheurs ont fait
comprendre qu’ils ont été enrôlés de force par leurs collègues
qui menaçaient de bastonner tous ceux qui n’adhéreraient pas
au mouvement. "Ils menaçaient par des jets de pierres sur le toit
et jetaient cahiers et autres documents", se sont-ils expliqué.

Et
d’autres d’ajouter qu’ils y ont été embarqués sans même
comprendre quelque chose. Ils ont selon eux, préconisé en vain,
le dialogue, mais ont fini par comprendre que certains de leurs
camarades veulent détériorer le climat paisible qui règne dans
leur milieu de travail. "Ces camarades sont de mauvaise foi et
ne pensent pas aux autres, qu’ils sachent que depuis 10 ans
d’existence, cette association n’a jamais connu une quelconque
revendication...", ont laissé entendre les uns et les autres.

A la
question de savoir le sort qui sera réservé aux meneurs de la
marche, absents de la rencontre, la coordonnatrice reste un peu
dubitative mais pense que le problème reste posé. Toutefois,
a-t-elle conclu sur un ton de colère, la manifestation du 15
décembre est anormale et a été montée par un agent
malintentionné et inconscient.

Par Nouffou ZONGA et Serge OULON (Collaborateurs)

Le Pays

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