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Eviction du LCL Paul Henri Damiba : Une dynamique interne du MPSR qui rassure le peuple burkinabè, selon le CREDD

Publié le mardi 4 octobre 2022 à 14h58min

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Eviction du LCL Paul Henri Damiba : Une dynamique interne du MPSR  qui rassure le peuple burkinabè, selon le CREDD

Le changement opéré à la tête du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) le vendredi 30 septembre 2022 est un événement majeur dans la vie de notre nation, d’autant plus que le Dirigeant de ce mouvement était le Président de la Transition politique en cours dans notre pays. Le Cadre de Réflexion et d’action pour le Développement Durable (CREDD) voudrait, à travers ces lignes, donner sa lecture de la situation, non sans contribuer dans la dynamique actuelle de notre peuple à la recherche de solutions pérennes dans ces moments difficiles que vit notre chère patrie.

Contre toute attente, le LCL Damiba a échoué

Le LCL Damiba n’a pas su faire du retour de la sécurité et de la reconquête de l’intégrité du territoire national la priorité de ses priorités. Alors que nous assistions à une augmentation fulgurante des attaques avec pour conséquences un nombre croissant de victimes civiles et militaires, des déplacements massifs quotidiens de populations fuyant la terreur sur l’ensemble du territoire, un maillage progressif de l’ensemble du territoire par les terroristes, Paul Henri Sandaogo Damiba était visiblement de plus en plus préoccupé à protéger « sa chose ».

Les révélations faites ces derniers jours sur des projets de versement de primes à une partie des soldats qui seraient fidèles au Président déchu font croire à beaucoup de Burkinabè qu’une forme de reconstitution d’un modèle RSP (Régiment de sécurité présidentielle, ex garde prétorienne de l’ancien président Blaise Compare, ndlr) était en gestation. Toute chose qui, certainement contribuerait à enfoncer le clou de la division dans notre armée, au moment même où elle doit s’unir pour se battre pour la patrie en agonie ;

La volonté affichée de restaurer un ordre ancien pourtant vomi par le peuple avait fini par donner des relents politiques à la transition et avait semé le doute chez beaucoup de nos concitoyens sur la fiabilité du leadership du MPSR, rendant ainsi inefficace la lutte contre le terrorisme qui était pourtant l’axe fondamental de l’agenda de la transition ;

D’autres faits et gestes avaient contribué à mettre en doute les intentions réelles et la capacité du LCL Damiba à restaurer la bonne gouvernance. L’augmentation exponentielle des salaires des membres de l’Exécutif, la Nomination de Directeurs généraux à la tête de structures étatiques, foulant au pied les textes en la matière, en sont quelques exemples. Toutes choses qui rendaient les réformes politiques, les réformes en matière de gouvernance et les réformes de l’institution militaire quasi impossibles. Ne dit-on pas qu’il est impossible d’enlever la paille qui est dans l’œil de son voisin quand on a soi-même une poutre dans le sien ?

Le LCL Damiba avait frontalement fait un pied de nez à la justice en défiant frontalement la décision de justice qui condamne l’ancien Président Blaise Compaoré à la prison, sous prétexte de l’urgence d’une certaine réconciliation. En toute évidence, cela était ni plus ni moins qu’une trahison vis-à-vis de son serment en tant que Président du Faso de veiller au respect de la constitution qui consacre la séparation des pouvoirs ;

Enfin, les dernières semaines de la Présidence Damiba ont consacré le retour des vieux démons connus sous les régimes dictatoriaux de notre pays à travers les restrictions sous formes de menaces et de violations des libertés individuelles et collectives chèrement acquises.

Ce n’est pas un coup d’Etat, mais plutôt l’expression d’une dynamique interne d’efficacité du MPSR.

L’éviction du LCL Damiba de la tête du pays nous rappelle sans exagération ce qui s’est passé récemment au Royaume Uni lorsque le parti conservateur décida de remplacer son champion Boris Johnson par Liz Truss. Le Capitaine Traoré a dit clairement n’avoir aucune rancœur contre celui qu’il remplace à la tête du MPSR. Ce qui le préoccupe, dit-il, c’est l’efficacité de la transition, c’est-à-dire la résolution des questions sécuritaire et humanitaire. Cela ressemble donc à une révolution démocratique de palais format junte qu’il faut saluer, surtout qu’elle a été conduite avec la détermination des acteurs à éviter l’effusion de sang.

Le CREDD lance un appel à tous les acteurs

Le CREDD tient à féliciter le MPSR pour sa capacité interne à se réinventer, à se récréer pour répondre aux attentes du peuple burkinabè dans ces moments difficiles de notre histoire.

Nous encourageons le nouveau dirigeant du MPSR dans sa dynamique de faire de la restauration de la sécurité et de l’intégrité du territoire sa seule priorité du temps restant de la transition. Nous encourageons à la mise en œuvre d’une stratégie de reconquête, de sécurisation et d’occupation progressive des zones sous occupation en tenant compte de nos capacités matérielles et humaines. Nous encourageons le MPSR à travailler à la mise en place d’une véritable armée digne, numériquement, matériellement et techniquement prête pour assurer notre intégrité territoriale et une vie paisible à nos populations. Chose sans laquelle il n’y a point de développement.

L’organisation d’élections libres et véritablement transparentes sans exclusion aucune d’un Burkinabè quel que soit son bord ethnique, politique, religieux et social, doit être le couronnement de cette transition. Démocratie et lutte contre le terrorisme ne sont pas incompatibles. Bien au contraire, c’est la qualité des hommes qui détermine tout.

La diversification des partenariats au niveau international doit se faire en toute souveraineté, sans aucune pression quelconque, fut-elle interne ou externe. L’intérêt supérieur de notre fière patrie doit primer sur toutes autres considérations.

Enfin, le CREDD invite toutes les couches sociales des populations burkinabè à soutenir la transition tout en gardant toujours l’œil de veille citoyenne exemplaire qu’elles ont su garder jusqu’ici et à n’agir toujours que dans l’intérêt supérieur de la nation burkinabè. Nous invitons les acteurs politiques, de la société civile et du monde syndical à savoir raison garder pour accompagner les bonnes intentions affichées par la nouvelle direction du MPSR. Seule la patrie demeure, les hommes passent.

LE CREDD, Agissons. Ensemble !

Pour le CREDD, le Président
Pato DONDASSE

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Vos commentaires

  • Le 4 octobre 2022 à 15:43, par zemstaba En réponse à : Eviction du LCL Paul Henri Damiba : Une dynamique interne du MPSR qui rassure le peuple burkinabè, selon le CREDD

    J’ai de fortes inquiétudes sur la réussite de ce jeune Capitaine parce que les politiciens sont en train de le noyauter.
    Hier, c’est Alpha Barry, ex ministre démissionnaire du MPP et membre d’un groupe qui va bientôt lancer son pari, qui dit sur France 24 qu’il a parlé à plusieurs reprises avec le Capitaine Traoré. Et qui se permet de donner des indications sur la manière dont la transition sera conduite.Jusque là, aucun démenti officiel. A quel titre joue t’il ce rôle ?
    Ensuite tout le monde a vu et voit l’activisme de la galaxie MPP depuis Vendredi (Jeunesse MPP, Front Patriotique et SENS) C’est maintenant qu’on comprend leur montée en puissance juste avant le coup.Ils préparaient la chose. Maintenant, ils considèrent que c’est leur pouvoir et ils enchainent les rencontres avec les jeunes, pour soit disant les conseiller. Eux veulent un Président civil, forcément un des leurs, pour magouiller les élections à la finde la transition.
    Le jeune capitaine qui a lu la proclamation du MPSR 2, Azarias Sorgho,(au centre de l’écran) est le fils d’un grand ponte du MPP, Luc Adama Sorgho ; que Roch a nommé directeur des Infrastructures et Équipements. Malgré la chute du régime Kaboré, il n’avait pas été changé, sans doute à cause de son fils qui était déjà influent au MPSR 1.. Ce monsieur est mouillé jusqu’au coup dans les audits des Infrastructures de la Présidence sous Roch. Le rapport d’audit est accablant.
    On attend de voir quel sort sera donné à tous ces audits.
    Il faut absolument que le Capitaine Traoré garde la Présidence de l Transition. Et nomme un PM civil.Et se tienne à distaance des chaapelles politiques et des OSC.
    Sinon, il n’atteindra pas le temps de Damibaa.

  • Le 4 octobre 2022 à 16:12, par DIAZ En réponse à : Eviction du LCL Paul Henri Damiba : Une dynamique interne du MPSR qui rassure le peuple burkinabè, selon le CREDD

    "Une dynamique interne du MPSR qui rassure le peuple burkinabè, selon le CREDD"
    LE PEUPLE dont vous faites cas c’est qui ?? Oubien vous, vous êtes le représentant auto-proclamé de ce PEUPLE. Svp, donnez votre opinion et laissez celle du peuple.

  • Le 4 octobre 2022 à 16:18, par Nabiiga En réponse à : Eviction du LCL Paul Henri Damiba : Une dynamique interne du MPSR qui rassure le peuple burkinabè, selon le CREDD

    DEUX TYPES DE RESTAURATIONS SE SONT CONFRONTÉES

    La restauration dont le MPSR s’est imposée était complètement différente de la restauration de Damiba. Celle du premier avait pour objectif de restaurer le territoire national, alors que celle du Damiba était de restaurer son RSP et ses anciens patrons.

    Sinon, comment peut-on comprendre que Gilbert Diendéré a pu donner une entrevue à une organe de la presse internationale pour nous faire comprendre combien nous sommes mal inspirés en nous croyant l’avoir sous les verrous. Il s’est royalement moqué de nous en faisant savoir au monde entier qu’il n’est pas du tout priosonnier car il est comme chez lui : télévision, frigo, servants et qu’il mange à sa fiin, même prisonnier.

    Qui d’autre à la MACA bénéficie de telle largesse ?
    Qui d’autre dans notre système pénitentiaires national bénéficie de telle largesse :

    - N’est-ill pas devenu le roi des prisonniers.
    - S’il faut lui accordé tout cela, autant le libérer.

    - Non, suberterfuge oblige. Il faut faire doucement tout en prétextant la réconciliation sous laquelle Gilbert sera un homme libre et subterfuge, Damiba est inégalé :

    C’est Damiba qui lui a facilité la tâche en attendant le libérer tout bonnement. Si aujourd’hui, en moins d’un an au sommet de l’État, il est devenu SDF comme son patron Blaise Compaoré, ce sera l’occasion pour lui de savoir que personne ne peut nous prendre pour acquis.

    Voilà ce qui a précipité sa chute :

    La restauration du RSP et ses anciens patrons. Désormais, personne ne l’ignore, Gilbert Diendéré passera 20 ans en prison sans être libéré sous prétexte d’aucune réconciliation bidon.

    Voilà

  • Le 4 octobre 2022 à 16:25, par GPANGA-PANGA Gagannt-Gagnant En réponse à : Eviction du LCL Paul Henri Damiba : Une dynamique interne du MPSR qui rassure le peuple burkinabè, selon le CREDD

    Il faut éviter de creuser les plaies. Respectons les hommes de l’équipe sortante L’ancien Président DAMIBA et ses hommes. Ces hommes ne sont pas le diable. Nous sommes des burkinabè, gardons l’amitié pour faciliter la réconciliation.
    Plaidons et souhaitons un retour rapide de l’ancien Président DAMIBA et ses hommes en tant que simples citoyens au pays des hommes intègres le BURKINA FASO. Evitons que les têtes qui ont dirigé le pays restent dehors.

  • Le 5 octobre 2022 à 02:04, par Sniper En réponse à : Eviction du LCL Paul Henri Damiba : Une dynamique interne du MPSR qui rassure le peuple burkinabè, selon le CREDD

    Ce qui est ahurissant, c’est la promptitude avec laquelle deux ex Présidents militaires, Compaoré et Damiba, ont accepté de se faire exiler là où chacun sait. Sur ce chapitre, Diendere se démarque, car il avait en son temps eu les moyens de prendre la tangente sans demander son reste. Quand ce dernier "accepte volontiers" de se soumettre à la privation de liberté, les deux autres la fuit comme s’ils n’avaient jamais été conscients des conséquences de leurs faits et gestes de Chef d’Etat. On comprend dès lors d’où vient le discours du Damso tendant â inviter les victimes à demander pardon aux bourreaux. Vraiment triste. Si nous n’apprenons pas à apprendre de nos erreurs pour avancer, nous conserverons encore longtemps notre statut de pays dernier de la classe.

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