Tensions au sein de l’armée burkinabè : « Les autorités coutumières et religieuses devraient faire des tournées de pacification dans les casernes »
Dans cette tribune, El Hadj Idrissa Diarra, politiste et géographe-planificateur, explique pourquoi les autorités coutumières et religieuses devraient faire des tournées de pacification dans les sections et casernes militaires du Burkina.
Les efforts de conciliation qui ont précédé la démission du Président Paul-Henry Sandaogo DAMIBA se sont déployés dans un contexte très explosif presqu’au bord de la flamme.
L’urgence, l’enjeu et les attentes et le désir ardent des protagonistes de sortir vite de la situation dangereuse qui pesaient sur tout le peuple pouvaient amener à éviter l’intransigeance sur certaines positions. Sans doute, de ce fait, on peut relever quelques limites et observations sur les 7 exigences ou encore, points d’accord.
1. Certains points sont superflus car relevant l (attribution ordinaire de l’Etat et donc d’un Chef d’Etat. Poser de telles conditions ou exigences ou encore vœux, c’est donner l’impression le Président déchu demeurera tout de même un acteur influent de l’orientation politique ou du pays, ou du MPSR en dépit de sa démission. Cela est soit un vrai biais dans la compréhension des rôles de l’après-pouvoir, soit une usurpation d’attribution. Il y a donc lieu de pousser au fond les analyse pour dénicher les non-dits prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour parer à toute éventualité dangereuse.
2. Le LCL Damiba n’a fait que des revendications : il ne s’est imposé lui-même, aucun devoir : celui de s’engager résolument avec ses hommes et femmes proches à ne pas perturber le bon déroulement de la Transition dans la sérénité ; car ce qui compte le plus, c’est bien le Burkina Faso entier avec ses hommes, femmes, fils et filles.
Conséquences et recommandations
Quelques conséquences découlent ainsi des de ces faiblesses : une brèche grave et dangereuse reste ouverte. Il faut donc rester vigilent et surveiller la Transition comme de l’huile sur le feu.
De ce qui précède, avec une bonne intention, on peut formuler quelques recommandations fortes à l’intention des représentants des communautés qui se sont portés garant en tant que témoins :
1. Leurs missions ne devrait pas se limiter seulement à suivre ce qui a été couché sur papier ;
2. Après le danger des affrontements inutiles maintenant écarté, il sera utile de soumettre ces points d’exigence à l’analyse critique du droit en vigueur dans notre pays pour relever ce qui est faisable et biffer ce qui ne l’est pas ;
3. Il est important que les représentants des communautés continuent leur œuvre de pacification et de cicatrisation des blessures et frustrations au sein de l’armée. Il est vrai que l’on pourrait dire que « la tête du serpent est coupée, mais le venin reste assurément très actif » du point de vue de l’observateur prudent. Les personnes ressources devraient faire des tournées dans les différentes sections et garnisons de l’armée à travers le pays pour inviter de façon générale les FDS à la paix, à l’intégrité morale et territoriale, au professionnalisme, au sens élevé du devoir et à se focaliser davantage sur les priorités nationales humanitaires et sécuritaires.
Difficile de se taire sur les problèmes et les urgences du Peuple.
El Hadj Idrissa DIARRA,
Politiste & Géographe-Planificateur
diarra.idrissa@rocketmail.com
Ouagadougou, le 03 octobre 2022
Vos commentaires
1. Le 4 octobre 2022 à 15:11, par kenfo En réponse à : Tensions au sein de l’armée burkinabè : « Les autorités coutumières et religieuses devraient faire des tournées de pacification dans les casernes »
Oui. D’accord pour les tournées et autres jamboree . Mais ce qu’il ya à faire de plus urgent et de plus important c’est de préparer la DISSOLUTION du MPSR, pour qu’il UNE ET UNE SEULE armée, comme pa le passé. Ainsi, ça sera comme si on faisait couler le pus d’une plaie ; elle va se cicatriser. Si on ne dissout pas le MPSR, l’armée va rester divisée, et cela est très grave.
Kenfo
2. Le 4 octobre 2022 à 15:13, par HUG En réponse à : Tensions au sein de l’armée burkinabè : « Les autorités coutumières et religieuses devraient faire des tournées de pacification dans les casernes »
Pour pacifier les coeurs il faut etre neutre.Lors des ceremonies politiques y a t il des coutumiers et certains religieux ? Si oui, il faut savoir ce que vous devriez savoir.
3. Le 4 octobre 2022 à 15:45, par Barou En réponse à : Tensions au sein de l’armée burkinabè : « Les autorités coutumières et religieuses devraient faire des tournées de pacification dans les casernes »
ARRETEZ CES BETISES VOUS NE SAVEZ PAS DE QUOI VOUS PARLEZ
YA AUCUNE TENSION.
MEME IL Y AVAIT TENSION C EST PAS CES MOSSI AUTORITÉS RELIGIEUSES ET COUTIMIEUSES QUE L ARMEE AURA BESOIN POUR RESOUDRE ÇA.
FAUT PLUS AMENER CES COMPORTEMENTS DE 27 ANS DE BLAISE ENCORE DANS CE PAYS.
LES RELIGIEUSES ET COUTIMIEUSES RESTENT OU ELLES SONT SI YA BESOIN LA POPULATION SAIT OU LES TROUVER.
SOUS DAMIBA IL N Y AVAIT PAS DE TENSION ??????
IMPORTE QUI VIENT RACONTE IMPORTE QUOI
4. Le 4 octobre 2022 à 16:30, par YARO Michel En réponse à : Tensions au sein de l’armée burkinabè : « Les autorités coutumières et religieuses devraient faire des tournées de pacification dans les casernes »
Bien vu !
Il y a effectivement un travail de fond à faire au niveau de nos FDS.
Eviter les affrontements inutiles a prévalu lors de la mediation avec nos autorités coutumières et religieuses mais les engagements ne peuvent rester unilatérals.