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Tensions au sein de l’armée burkinabè : « Les autorités coutumières et religieuses devraient faire des tournées de pacification dans les casernes »

Publié le mardi 4 octobre 2022 à 13h00min

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Tensions au sein de l’armée burkinabè : « Les autorités coutumières et religieuses devraient faire des tournées de pacification dans les casernes »

Dans cette tribune, El Hadj Idrissa Diarra, politiste et géographe-planificateur, explique pourquoi les autorités coutumières et religieuses devraient faire des tournées de pacification dans les sections et casernes militaires du Burkina.

Les efforts de conciliation qui ont précédé la démission du Président Paul-Henry Sandaogo DAMIBA se sont déployés dans un contexte très explosif presqu’au bord de la flamme.

L’urgence, l’enjeu et les attentes et le désir ardent des protagonistes de sortir vite de la situation dangereuse qui pesaient sur tout le peuple pouvaient amener à éviter l’intransigeance sur certaines positions. Sans doute, de ce fait, on peut relever quelques limites et observations sur les 7 exigences ou encore, points d’accord.

1. Certains points sont superflus car relevant l (attribution ordinaire de l’Etat et donc d’un Chef d’Etat. Poser de telles conditions ou exigences ou encore vœux, c’est donner l’impression le Président déchu demeurera tout de même un acteur influent de l’orientation politique ou du pays, ou du MPSR en dépit de sa démission. Cela est soit un vrai biais dans la compréhension des rôles de l’après-pouvoir, soit une usurpation d’attribution. Il y a donc lieu de pousser au fond les analyse pour dénicher les non-dits prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour parer à toute éventualité dangereuse.

2. Le LCL Damiba n’a fait que des revendications : il ne s’est imposé lui-même, aucun devoir : celui de s’engager résolument avec ses hommes et femmes proches à ne pas perturber le bon déroulement de la Transition dans la sérénité ; car ce qui compte le plus, c’est bien le Burkina Faso entier avec ses hommes, femmes, fils et filles.

Conséquences et recommandations

Quelques conséquences découlent ainsi des de ces faiblesses : une brèche grave et dangereuse reste ouverte. Il faut donc rester vigilent et surveiller la Transition comme de l’huile sur le feu.

De ce qui précède, avec une bonne intention, on peut formuler quelques recommandations fortes à l’intention des représentants des communautés qui se sont portés garant en tant que témoins :

1. Leurs missions ne devrait pas se limiter seulement à suivre ce qui a été couché sur papier ;

2. Après le danger des affrontements inutiles maintenant écarté, il sera utile de soumettre ces points d’exigence à l’analyse critique du droit en vigueur dans notre pays pour relever ce qui est faisable et biffer ce qui ne l’est pas ;

3. Il est important que les représentants des communautés continuent leur œuvre de pacification et de cicatrisation des blessures et frustrations au sein de l’armée. Il est vrai que l’on pourrait dire que « la tête du serpent est coupée, mais le venin reste assurément très actif » du point de vue de l’observateur prudent. Les personnes ressources devraient faire des tournées dans les différentes sections et garnisons de l’armée à travers le pays pour inviter de façon générale les FDS à la paix, à l’intégrité morale et territoriale, au professionnalisme, au sens élevé du devoir et à se focaliser davantage sur les priorités nationales humanitaires et sécuritaires.

Difficile de se taire sur les problèmes et les urgences du Peuple.

El Hadj Idrissa DIARRA,
Politiste & Géographe-Planificateur
diarra.idrissa@rocketmail.com

Ouagadougou, le 03 octobre 2022

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