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Crise militaire au Burkina Faso : Le CNAPE souhaite l’implication des autorités coutumières et religieuses pour faciliter le dialogue

Publié le samedi 1er octobre 2022 à 23h17min

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Crise militaire au Burkina Faso : Le CNAPE souhaite l’implication des autorités coutumières et religieuses pour faciliter le dialogue

Le Conseil national des associations pour la promotion de l’entrepreneuriat (CNAPE) souhaite l’implication des autorités coutumières et religieuses dans la gestion de la crise militaire qui prévaut actuellement au Burkina Faso. Il l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse tenue dans l’après-midi de ce samedi 1er octobre 2022 à Bobo-Dioulasso.

C’est face à la situation nationale du pays, marqué par le coup d’Etat du 30 septembre 2022 que le Conseil national des associations pour la promotion de l’entrepreneuriat a décidé, à travers cette conférence de presse, de jouer sa partition. Ce, dans le sens de l’apaisement des cœurs, de la retenue et du dialogue entre les frères d’armes. « Notre pays, déjà fragilisé par le terrorisme, vient de plonger depuis la nuit du 29 au 30 septembre dans une nouvelle crise opposant des frères d’armes. Au vu de l’évolution de la situation, un affrontement est imminent. Chose qui ne sera pas sans conséquence », prévient le président du CNAPE, Mamadou Nabzan Traoré.

Selon lui, il faut rapidement trouver une solution pour une sortie de crise afin d’éviter un « carnage ». C’est pourquoi, il interpelle les autorités coutumières et religieuses ainsi que toute la population, à agir dans le sens de faciliter le dialogue entre les frères d’armes pour une unité au sein des forces armées nationales. « Nous interpellons aussi les frères d’armes à privilégier le dialogue au lieu du langage des armes dans l’intérêt supérieure de la Nation », a-t-il laissé entendre.

Il reste toutefois convaincu que pour aboutir à ce dialogue et une sortie de crise réussie, la dissolution du mouvement MPSR est nécessaire. Car, dit-il, le MPSR est l’une des causes de cette crise actuelle. « Nous demandons la dissolution du MPSR parce que cette crise à laquelle nous assistons est une crise interne. Donc il faut remplacer le MPSR par un autre mouvement qui va prôner l’unité nationale parce que s’il y a toujours une cassure au sein de l’armée, nous allons toujours assister à la même chose », a souligné Mamadou Traoré qui, du reste, priorise le dialogue pour la formation « d’une armée d’union nationale », afin de faire face au terrorisme.

Même si certains estiment que les autorités coutumières et religieuses ne sont plus crédibles aux yeux de la population, Mamadou Traoré estime qu’il y a d’autres que le sont toujours. C’est pourquoi, il les appelle à user de leur sagesse pour une sortie de crise. Par ailleurs, il reste sceptique vis-à-vis des nouvelles autorités à apporter une solution à la crise sécuritaire car pour lui, l’arrivée du capitaine Traoré n’est pas forcement la solution au terrorisme. « Après le coup d’Etat du 24 janvier, les gens sont sortis applaudir en pensant qu’on avait eu le messie qui allait gérer la situation sécuritaire. Aujourd’hui, ce sont ces gens qui demandent le départ de Damiba. Il faut qu’ils comprennent que ce n’est pas évident que l’arrivée de Traoré puisse apporter la solution. C’est pourquoi nous disons qu’il faut prôner le dialogue », a-t-il suggéré.

A l’en croire, un coup d’Etat a toujours des conséquences sur l’économie. « Et en tant qu’entrepreneurs, nous ne voulons plus revivre les mêmes situations difficiles après le coup d’Etat du 24 janvier dernier. Plusieurs de nos projets ont été suspendus à l’international et actuellement les gens sont dans la peur », a-t-il insisté.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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