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UEMOA : “Seule l’intégration des économies peut permettre de stimuler la production”, selon le président Compaoré

Publié le mercredi 28 décembre 2005 à 07h40min

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A l’issue du huis clos du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’UEMOA tenu le 23 décembre à Niamey, le président du Faso, Blaise Compaoré fait le point des conclusions des travaux. Il se prononce également sur les grands chantiers de l’Union.

Blaise Compaoré

Sidwaya. : Pouvez-vous nous faire le point des travaux à huis clos ?

Blaise Compaoré (B. C. ) : (Les travaux à huis clos ? Mais c’est à huis clos, ça ne vous concerne pas, rires) : le huis clos a concerné surtout le troisième point relatif à la situation de la Banque centrale au regard de la nomination du Premier ministre Charles Konan Banny pour diriger le gouvernement de la Côte d’Ivoire. Nous avons échangé sur des questions qui avaient été soulevées, il y a un an, sur la réforme institutionnelle et l’audit institutionnel de la BCEAO. Comme vous l’avez suivi, nous avons également traité de la question de l’intérim jusqu’au prochain sommet.

S. : Quelle décision avez-vous prise sur la question de l’alternance à la tête de la BCEAO ?

B. C. : C’est le prochain Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui va le préciser. Ce qu’on a dit, c’est que les textes actuels précisent que la Conférence peut appeler à la fonction de gouverneur des ressortissants des pays membres de l’Union. Donc, sur le plan des textes, il est possible d’organiser une rotation pour la fonction de gouverneur.

S. : Comment se porte l’économie de l’Union ?

B. C. : Si l’on prend les grands éléments constitutifs de l’appréciation d’une économie, on peut se dire que la Banque centrale est crédible parce qu’elle a des réserves suffisantes pour couvrir à la fois la monnaie et organiser les importations. A un niveau assez élevé, le Programme économique régional (PER) va bientôt être mis en place avec la réunion des partenaires au développement. Ce Programme va apporter des acquis importants à notre communauté.

Nous avons constaté, par contre, qu’au niveau du Prélèvement communautaire de solidarité (PCS), il y a des difficultés que nous n’avons pas manqué de souligner. Des propositions ont été faites pour rattraper un peu les retards et les dysfonctionnements.

Nous allons nous atteler principalement à renforcer encore les échanges entre nous, même si nous avons enregistré que ces échanges sont passés de 10 à 15% aujourd’hui au niveau de la communauté. Seule l’intégration de nos économies peut nous permettre de stimuler davantage la production et les producteurs.

S. : Vous avez envoyé deux de vos ministres récemment en Côte d’Ivoire, quel est le sens du message que vous avez transmis au président Gbagbo ?

B. C. : Nous avons des concertations périodiques avec le gouvernement ivoirien lorsqu’il y a des réunions du genre. Nous nous sommes juste concertés à cette occasion (pour le Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de Niamey, NDLR) pour évaluer les questions qui allaient être traitées ici à Niamey.

Propos recueillis par Issa SOMA


Les coulisses du Sommet de Niamey

“L’impérialisme” togolais à Niamey : La colonie togolaise au Niger a impressionné les visiteurs en mobilisant plus d’une centaine de ses membres devant la salle de Conférence de Niamey dans le cadre du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement tenu le 23 décembre 2005. Toutes les délégations n’avaient d’yeux que pour elle, car elle a noyé les voix des autres communautés (Burkina et Mali) à l’aide d’un matériel sono performant au rythme de chants et de danses.

Habillée en T-shirts à l’effigie de leur chef d’Etat, cette délégation a non seulement présenté des affiches géantes du président togolais Faure Gnassingbé, mais elle a aussi fait du marketing politique en distribuant des cahiers “Avec Faure, l’éducation pour tous” portant la photo du président togolais.

Une sécurité impressionnante : A leur descente d’avion, les chefs d’Etat ont été accompagnés à leur résidence, l’Hôtel Gaweye par un impressionnant dispositif sécuritaire composé de forces de sécurité en tenue sombre aussi bien au début qu’à la fin de chaque cortège. Les voitures présidentielles stationnaient devant l’hôtel Gaweye sous l’œil vigilant des éléments de la sécurité qui prenaient position dans les quatre coins et à l’intérieur de l’hôtel afin de permettre aux hôtes du président Tandja de rejoindre tranquillement leurs chambres. Les hommes de tenue sont restés présents à l’intérieur et tout autour de la salle de conférence pendant toute la durée du Sommet extraordinaire.

La Côte d’Ivoire et le Bénin représentés par des ministres d’Etat : Sur les huit chefs d’Etat des pays membres de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) qui devraient prendre part au Sommet extraordinaire de Niamey, seuls la Côte d’Ivoire et le Bénin ont été représentés au niveau ministériel. Selon certains observateurs, ce niveau de représentation est dû au fait que les autorités ivoiriennes ont refusé que l’intérim se règle du point de vue administratif et statutaire, mais selon des considérations d’ordre politique, au même titre que la situation propre du gouverneur sortant.

Il n’y a pas eu de réformes profondes à Niamey : Annoncé dans les coulisses comme étant le principal point à l’ordre du jour du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement le 23 décembre à Niamey, l’examen des articles 41 et 42 du traité de l’UEMOA a été renvoyé pour le prochain Sommet ordinaire. La Côte d’Ivoire qui occupe le poste de gouverneur depuis la création de l’institution à cause de son poids économique et financier, aurait opposé un refus catégorique que la présidence de la BCEAO soit rotative comme le préconisent certains Etats.

Les articles 41 et 42 stipulent respectivement que tout citoyen d’un pays membre de la BCEAO est éligible au poste de gouverneur et tout pays membre de la BCEAO est éligible au poste de vice-gouverneur.

Banny comme Ouattara : Optant pour le consensus et l’unité des pays membres de l’Union, les chefs d’Etat ont, à l’unanimité, de l’avis des observateurs, décidé de proroger d’un an le mandat de Charles Konan Banny au poste de gouverneur à l’instar de Alassane Dramane Ouattara en 1990 qui, lui aussi, avait été nommé Premier ministre pour remettre l’économie du pays sur les rails.

Sidwaya

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