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Journée internationale de la démocratie : Le Centre pour la gouvernance démocratique analyse le contrat social au Burkina Faso

Publié le jeudi 15 septembre 2022 à 22h28min

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Journée internationale de la démocratie : Le Centre pour la gouvernance démocratique analyse le contrat social au Burkina Faso

A l’occasion de la journée internationale de la démocratie, le Centre pour la gouvernance démocratique a organisé un panel sur le thème : « Quel nouveau contrat social pour le Burkina Faso ». Cette communication a été assurée par l’anthropologue Jocelyne Vokouma et le sociologue Alkassoum Maïga sous la modération du philosophe Abdoulaye Barro. L’évènement s’est tenu ce jeudi 15 septembre 2022 dans la salle de conférence de l’hôtel Royal Beach.

« Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ». Voilà en épilogue ce que défendait Jean Jacques Rousseau pour qui, l’équilibre de la société ne saurait être garanti sans que l’ensemble exhaustif des citoyens pris individuellement, dans leurs différences, ne contracte un pacte dans lequel ils cèdent leurs droits particuliers pour obtenir l’égalité des droits que procure la société. Au vu de la détérioration du contexte social et la dégradation de la situation sécuritaire qui n’ont que trop duré, l’urgence impose que clairement soit posé le débat sur le contrat social, afin de trouver des réponses rapides et efficaces pour sortir le Burkina Faso de l’ornière.

Selon Simon Pierre Douamba, membre du CGD, c’est l’objectif de cette activité « qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la démocratie. L’idée c’est de reformuler un nouveau contrat social pour que la démocratie puisse fonctionner à merveille ».

Pour ce faire, la première communication à ce panel qui réunissait plus de 250 jeunes a été livrée par Dr Jocelyne Vokouma. Pour « comprendre le délitement du contrat social au Burkina Faso », elle fera un feedback dans le passé, en expliquant le contexte social dans lequel vivent les pays africains et en particulier le Burkina Faso, de l’avènement de la colonisation jusqu’à ce jour.

« Jusque-là, nous n’avons eu que des pseudo-constitutions qui ne tiennent pas comptent des réalités du pays », Dr Jocelyne Vokouma

Pour elle, il n’y a pas de contrat social au Burkina Faso car non seulement les lois qui régissent la société ne reflètent pas la réalité de la société, mais surtout, les Burkinabè n’ont pas été associés à l’élaboration de ces lois qui, aujourd’hui, s’appliquent à eux. « Quand on parle de contrat social, il s’agit de mettre des intérêts individuels ensemble qui vont former un intérêt général autour duquel la gouvernance va s’organiser. Il n’y a pas eu cet exercice préalable. De ce début de gouvernance coloniale, nous sommes rentrés dans le post colonial sans toujours associer la part des populations dans l’élaboration de notre loi fondamentale. Cette loi n’intègre pas forcément nos valeurs et nos besoins dans le modèle du prototype que nous souhaitons pour l’avenir. C’est ce qui explique cette absence de contrat social au Burkina Faso », a-t-elle laissé entendre.

Dans la seconde communication, il s’agissait de « penser un nouveau contrat social pour le Burkina Faso ». Pour le Pr Alkassoum Maïga, construire un Burkina radieux passe inéluctablement par un consensus des différentes ethnies sur certains éléments. C’est le minimum que l’on puisse faire pour vivre ensemble. « Il faut voir quels peuvent être les éléments fédérateurs et s’accorder sur ce qui peut être à base du contrat social pouvant lier les populations entre elles », dit-il.

Au sujet de la qualité des hommes qu’il faut pour impulser une nouvelle dynamique pour faire bouger les lignes, Pr Alkassoum Maïga dira : « Si on n’y prend garde, ce pays va rechercher des dirigeants intègres mais ne les aura pas »

En outre, il estime que l’ordre doit être clairement rétabli entre les pouvoirs pour éviter que chacun n’empiète sur le fonctionnement de l’autre. « Il faut définir clairement les relations qui existent entre les pouvoir exécutif, législatif et judiciaire et établir une hiérarchisation de ces pouvoirs », recommande-t-il.

De la corruption des hommes à la perte des valeurs sociales en passant par l’abandon des cultures, il passera minutieusement en revue les problèmes que rencontre le Burkina avant d’insister sur l’impérieuse nécessité de définir clairement les appareils idéologiques (école, famille, religion) et répressifs de l’Etat (police, gendarmerie, etc.) dans leurs modes de fonctionnement. « Si l’on n’arrive pas à éclaircir tout cela et même si on arrive à mettre sur pied un contrat social, le contrat social peut être remis en cause du fait des dysfonctionnements entre les ordres de pouvoir », a-t-il conclu.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 septembre 2022 à 01:42, par Hess En réponse à : Journée internationale de la démocratie : Le Centre pour la gouvernance démocratique analyse le contrat social au Burkina Faso

    Une bonne initiative. Il faut que chacun continue de creuser dans son domaine afin de nos proposer de nouvelles avenues. Je crains cependant que le rêve d’un contrat social fondé sur le consensus de l’ensemble des ethnies ne soit qu’un idéal. Il semble avoir aussi un biais qui fréquent dans les analyses : Les politiciens ne reflètent pas la population.

    Il faut prôner plutôt le fait que nous avons un fond culturel commun qui dépasse de loin les ethnies qui sont loin d’être rigides. Nous sommes tous liés. Chacun Burkinabè devrait être fier de tout l’héritage culturel du pas et se sentir à la fois fille ou fils de l’ensemble des ethnies. Ceci est un appel fraternel adressé à tous et surtout à nous les minorités.

    Nous ne pourrons construire un pays avec des tiraillements ethniques... Le Burkina même uni est encore trop petit pour faire face aux vrais enjeux pour les Africains.

  • Le 16 septembre 2022 à 03:14, par Sacksida En réponse à : Journée internationale de la démocratie : Le Centre pour la gouvernance démocratique analyse le contrat social au Burkina Faso

    D’abord de quelle Democratie l’on parle ? La Democratie Actuelle Bourgeoisie qui brime le Peuple Burkinabe ou bien il faudrait une Democratie du Peuple qui prendra rellement les interets fondamentaux du Peuple Burkinabe ? Ainsi le sens de la Democratie par le Peuple et pour le Peuple Burkinabe serait reelle. Car ceux des Occidentaux qui font la promotion de la Democratie Liberale en l’imposant a nos pays servent une Cause ; celle du Capitalisme Internationale exploiteurs et dominateurs economique des Peuples a travers leurs Institutions internationales : Banque mondiale, Fonds monetaire International, Organisation des Nations Unies et leurs organes ; qui aident les Neocolonisateurs pour la domination economique et Financiere du Monde et donc des Peuples. De plus une Democratie Bourgeoisie et sans une Democratie Economique et sociale continuelle favorable aux aspirations profondes des masses Populaires ne peut etre qualifie de Democratie. C’est du Banditisme Internationale contre nos populations et des Peuples. Or la Democratie Liberale est differente de la Democratie Pluraliste, il y’a une nuance. Prenons des cas concretement : Comment le Peuple Burkinabe peut croire a cette pretendue Democratie ou les Gouvernants et les Deputes de la Transition Actuelle peuvent ils s’octroyer des Millions de Salaires et d’avantages par mois dans ce contexte d’insecurite et economiques difficile ; et dans le meme temps accepter l’augmentaton reccurentes du Cout de la Vie Chere ? C’est des Injustices Sociales. C’est pourquoi nous avons toujours prone la Revolution Democratique et sociale continuelle pour resoudre des contradictions sociales fondamentales. Les Dirigeants politiques de la Transition actuelle devraient mettre des instruments et pour plus Justice sociale : Suppression des Caisses Noires, Nivellement des Salaires des Ministres et des Deputes, Blocages des Prix des Produits de 1eres necessites, Suppression des Depenses courantes de Prestige, Creation des Tribunaux Speciaux de Repression des Crimes economiques et financiers, Reduction et Plafonements des Frais de Scolarites de tous les niveaux et d’Enseignements, Fortes taxation des Alcools et des Cigarettes, Interdictions des Cumuls de Fonctions, Prioriser des Productions Nationales, Seances Publique Vertueuse d’informations de toutes ces mesures fortes, diligentes et Patriotiques. Salut

  • Le 16 septembre 2022 à 03:41, par Sonni ALIBER En réponse à : Journée internationale de la démocratie : Le Centre pour la gouvernance démocratique analyse le contrat social au Burkina Faso

    LA DÉMOCRATIE EST UN LEUR DU TEMPS dans les pays africains noirs balkaniser par ceux là même qui nous imposent par tous les moyens leur culture Néfaste,aux yeux d’un AFRICAIN NOIR : Ce qu’il faut rechercher en Afrique Noire particulièrement, c’est de repenser TOTALEMENT L’ÉDUCATION EN GÉNÉRALE ,lui ôter l’esprit malfaisante qu’incarné les supposées /(Apporter la civilisation ) une expression qui aliène définitivement les africains noirs dans leur chair,,Nous sommes mal partis,mais il n’est jamais trop tard pour bien faire,quand il y’a la volonté /Si Nous continuons à vouloir faire comme les autres c’est dire RÉCITATION ,Nous serons TOUJOURS LES ROUES DU WAGON

  • Le 16 septembre 2022 à 10:02, par Ouvrez l’Oeil ! En réponse à : Journée internationale de la démocratie : Le Centre pour la gouvernance démocratique analyse le contrat social au Burkina Faso

    En fait, c’est déjà le cas. Les Hommes intègres on en cherche vainement de nos jours. La gabegie, le népotisme, la corruption et que sais-je encore ont été érigés comme modèles de gouvernance dans ce pays et ce, depuis octobre 2007...Même les sois-disant sankaristes (pseudo-sankaristes) ne sont pas en reste.

    Ouvrez l’œil !

  • Le 16 septembre 2022 à 11:54, par Sacksida En réponse à : Journée internationale de la démocratie : Le Centre pour la gouvernance démocratique analyse le contrat social au Burkina Faso

    Internaute 4 vous voulez parler de octobre 1987, ou le regime Neocolonial de Blaise compaore et ses accolytes ont reinstaurer la gestion Neocoloniale des Affaires publiques de l’Etat Burkinabe. C’est vrai des hommes integres ne courent pas les rues, mais il en existent si l’on veut d’une gouvernance Vertueuse et revolutionnaire consequent pour le Peuple Burkinabe. Il faut reellement revoir de Fonds en comble notre systeme de gouvernance actuelle. Par exemple pour constituer le Gouvernement, l’on pourrait faire appel a Candidature et selectionner les Ministrables par un Cabinet Serieux de recrutements avec des criteres de competences averees et de valeurs positives d’ethique dans l’Administration publique. C’est possible car il faut bien le Vouloir et le Faire. Tous les Burkinabe capables ne sont pas corrompus et pourris. Les hommes et femmes integres Burkinabe, il en existent. Salut
    .

  • Le 16 septembre 2022 à 20:36, par Ka En réponse à : Journée internationale de la démocratie : Le Centre pour la gouvernance démocratique analyse le contrat social au Burkina Faso

    ’’’’’’’’’’A’’’’’’’’’ Hess tu dis : ‘’Il faut prôner plutôt le fait que nous avons un fond culturel commun qui dépasse de loin les ethnies qui sont loin d’être rigides. Nous sommes tous liés. Chacun Burkinabè devrait être fier de tout l’héritage culturel du pas et se sentir à la fois fille ou fils de l’ensemble des ethnies. Ceci est un appel fraternel adressé à tous et surtout à nous les minorités.’’

    Comme je le dis très souvent dans ce forum, ’’’l’Afrique fait simplement du copier-coller. On veut exactement répliquer ce que fait l’Occident, et à la fin on va juste vers l’autodestruction. Si le copier-coller était parfait, je crois que l’Afrique ne serait pas à la traine aujourd’hui. Pourquoi copier la démocratie des autres ? A l’image d’autres civilisations, notre culture contient beaucoup d’aspects positifs pour notre jeune démocratie en gestation.

    Un peuple sans culture est un peuple sans âme : Et nos vrais sages représentent notre culture. Car, au Burkina nos sociétés traditionnelles ne sont pas encore mortes, elles vivent, dictent nos réflexions et comportements, et elles sont un réservoir de sagesse encore utilisable pour redresser la barre de nos errements et de la mauvaise imitation du modèle occidental.

    Pour une démocratie compatible à nos traditions, nous avons besoin d’une catharsis nationale sans tabous, il faut mettre sur la table la naissance ethnique de cette Nation, entrer dans sa sociologie ethnique et arriver probablement à la conclusion que tous les 63 ethnies du pays ont les mêmes droits et devoirs dans ce Faso. Si notre jeune démocratie est bafouée et que les militaires menteurs en profitent, il me semble que certains Burkinabé pensent hélas qu’ils sont détenteurs du titre foncier de notre pays comme si les autres étaient de manière circonstancielle des faire-valoir ou des citoyens de seconde zone.

    Mon ami internaute Hess, la démocratie et l’état de droit vont de pair, donc l’impunité et la démocratie sont incompatibles. En Afrique, la démocratie avance résolument. Elle doit cependant réussir à franchir des obstacles redoutables pour ainsi dire mortels. Elle doit surmonter la crise de la représentativité sociale des partis politiques et les coups d’états a la maternelle qui empêchent la transformation de l’Etat africain en service des intérêts de la société et en puissance protectrice des droits fondamentaux de la personne. Ces crises ne se manifestent pas seulement par la personnalisation du débat et des affrontements politiques : Elles se traduisent aussi par le populisme identitaire et par les discours anticolonialistes démagogique. Merci pour ta contribution enrichissante.

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