LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Lutte contre la pauvreté : Les Institutions de Bretton Woods au centre des débats

Publié le vendredi 23 décembre 2005 à 08h05min

PARTAGER :                          

« Radio et lutte contre la pauvreté » a été le thème de la 5e édition du festival « Ondes de liberté » tenu du 12 au 14 décembre dans la capitale malienne. Les radioteurs n’ont pas manqué d’interpeller les institutions de Bretton Woods sur leur politique en matière de lutte contre la pauvreté.

La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) pour plusieurs personnes ont semé la misère et la pauvreté dans nombre de pays en voie de développement.

Les dégâts occasionnés par les Programmes d’ajustement structurels ont été sans commune mesure. C’est à juste raison que les organisateurs du festival ont choisi le thème « Institution de Bretton Woods et lutte contre la pauvreté : cas de la Banque mondiale ».

L’économiste et ancien ministre malien, Bakary Konimba Sidibé dans une lecture critique sur la politique de la Banque mondiale a déploré l’arrogance dans la démarche de cette institution. Indiquant que l’intervention de l’institution était fondée autrefois sur le fanatisme du marché, il s’est dit heureux que les financiers de Washington aient pu revenir sur certaines de leurs politiques notamment « les approches aveugles des conditionnalités, la destruction de l’administration publique.

L’orateur a dénoncé l’attitude des experts qui viennent avec du tout prêt-à-porter, cette culture du développeur. « C’est la Banque mondiale qui appauvrit plutôt nos pays ! » renchérit un intervenant au cours des débats. Côté Banque mondiale, c’est le Burkinabè, Abdoulaye Konaté de la représentation locale de la Banque au Mali qui a défendu l’institution. Il a rappelé que la stratégie de la Banque mondiale en matière de réduction de la pauvreté telle que consignée dans le rapport sur le développement dans le monde 2000-2001, repose sur trois grandes priorités. Il s’agit de développer les opportunités, de donner la parole aux pauvres et d’améliorer la sécurité matérielle.

En réponse, il n’a pas pris de gangs pour défendre son institution. Pour lui, il est très facile de dire que c’est la faute de la Banque mondiale : « Nous ne dirons pas qu’on n’a pas commis des erreurs.

Le constat, c’est que les gens continuent de juger nos programmes de 1975. La Banque a changé ». Pour mettre en œuvre sa stratégie de réduction de la pauvreté, la Banque mondiale a apporté des innovations, ces changements ont donné naissance au cadre de développement intégré qui s’articule autour de quelques principes : vision à long terme, appropriation de la stratégie par le pays, mise en place de partenariats et focalisation sur les résultats. Les pauvres sont confrontés le plus souvent au manque d’opportunités, à l’insécurité matérielle et ils ne parviennent pas à faire entendre leur voix. Face à ces problèmes, explique l’économiste Konaté, il faut poursuivre une action à long terme. Il s’agit de promouvoir la croissance, la gouvemance et la protection sociale en s’appuyant à la fois sur l’investissement et la réforme des politiques publiques.
Il est ressorti des débats que l’institution de Bretton Woods n’est pas la seule fautive, les procédures de décaissement sont les mêmes pour tout le monde et certains Etats ont un taux faible pour des raisons incombant à ces pays. D’aucuns diront très diplomatiquement que ces pays comme le Mali ont des problèmes de capacité institutionnelle et l’ancien ministre Konimba de traduire cela dans un langage sans finesse que l’on comprend très vite : « l’incompétence des cadres de ces pays y compris le Mali explique ce faible taux de décaissement ».

Rasmané ZONGO (rasmane_zongo@yahoo.fr)à Bamako
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique