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Commercialisation des céréales : Le riz en bourse

Publié le vendredi 23 décembre 2005 à 08h06min

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L’ONG Afrique verte, en collaboration avec le Comité interprofessionnel des céréales du Burkina (CIC-B) et les acteurs de la filière riz, a organisé une conférence, le jeudi 22 décembre 2005, dans l’enceinte de la Maison du peuple. Le thème de cette rencontre était : « La problématique de la commercialisation des céréales sèches et du riz local - Perspectives ».

Afrique verte Burkina apporte un appui aux organisations paysannes, aux commerçants et aux transformatrices pour la commercialisation des céréales. Cette action a pour résultat un meilleur approvisionnement en céréales des zones déficitaires et des centres urbains, grâce aux excédents céréaliers des zones de production qui trouvent des débouchés.

Pour apporter plus d’informations aux différents acteurs intervenant dans la production des céréales, l’ONG Afrique verte dont les activités ont pris leur essor au cours de la campagne agricole 1990-91, a organisé une bourse céréalière pour la campagne agricole 2005-2006, le jeudi 22 décembre dernier, à la Maison du peuple. Il s’agit, a dit le coordonnateur d’Afrique verte Burkina, Philippe de Kassan Ki, d’informer les acteurs céréaliers sur les problèmes et les perspectives en matière de commercialisation des céréales. Pour ce faire, le thème autour duquel ont porté les échanges entre les experts et les participants à cette conférence-débat, est « la problématique de la commercialisation des céréales sèches (mil, maïs, sorgho) et du riz local - perspectives ».

C’est à travers un exposé fait par L. Mathias Zigani, docteur en économie rurale et agro - alimentaire, que les acteurs céréaliers ont pu cerner la question de la commercialisation des céréales.

Que de difficultés !

L’exemple du riz local a été au centre des débats. En effet, le riz se situe au quatrième rang parmi les céréales cultivées au Burkina Faso. La production annuelle du riz paddy évolue en dents de scie et varie entre 90 000 et 110 000 tonnes. Cette production couvre 30 % seulement de la demande qu’on estime entre 200 000 et 230 000 tonnes. Cette demande, jugée importante, est couverte par les importations commerciales qui sont l’œuvre d’une trentaine d’opérateurs économiques burkinabè. Mais la commercialisation du riz local, le paddy, rencontre plusieurs difficultés d’ordre organisationnel, technique et financier.

Au plan organisationnel, l’étude du docteur Zigani fait ressortir une absence de concertation entre producteurs en vue de négocier en rang serré avec les acheteurs de paddy ; les quantités et les qualités à offrir aux acheteurs ne sont pas suffisantes et/ou satisfaisantes ; un manque de confiance entre acteurs. Au plan technique, c’est la non-maîtrise des coûts de production par les riziculteurs, surtout ceux des plaines irriguées, et le dialogue de sourds entre les transformateurs et les producteurs qui est souligné.

Enfin au plan financier, les difficultés se résument à la faiblesse des capacités financières des coopératives, à l’incapacité pour celles-ci de constituer de gros stocks en attendant de vendre à un prix rémunérateur, la faiblesse des capacités financières des acheteurs, principalement les transformateurs, et les lourdes créances détenues de part et d’autre (producteurs et acheteurs). Les raisons qui expliquent l’existence de cette kyrielle de difficultés sont le désengagement brutal et total de l’Etat de la filière, l’insuffisance des barrières au niveau des normes de contrôle de qualité à l’importation (le riz local insuffisamment protégé), la concurrence déloyale du riz importé, la faiblesse de l’offre, le faible réseau de distribution, l’absence de promotion et de marketing.

Mais on peut y remédier

Les perspectives sont nombreuses qui ont été relevées par l’étude du conférencier, Mathias Zigani, pour une meilleure commercialisation des céréales. On peut citer, entre autres, une meilleure organisation pour produire et vendre davantage ; la promotion de systèmes de services financiers appropriés (adaptés) en vue de faciliter l’accès au crédit des groupements et coopératives rizicoles ; le renforcement des capacités des organisations à la base ; un plaidoyer pour qu’il soit créé un fonds de soutien à la riziculture ; le développement d’un réseau de distribution du riz local, etc.

Agnan Kayorgo

Observateur Paalga

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