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Burkina/Environnement : Environ 247 145 hectares de forêt perdus chaque année

Publié le jeudi 25 août 2022 à 21h00min

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Burkina/Environnement : Environ 247 145 hectares de forêt perdus chaque année

Le secrétariat technique national REDD+ Burkina Faso a soumis à validation, ce jeudi 25 août 2022 à Ouagadougou, le projet de stratégie nationale de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts du Burkina Faso.

Le processus de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) est un mécanisme de mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations-unies sur les changements climatiques, destiné à accompagner, par des mesures incitatives, les pays en développement faisant des efforts dans la conservation et la gestion durable de leurs forêts. L’instrument comporte plusieurs exigences, dont l’adoption d’une stratégie nationale REDD+.

En effet, selon le ministre de l’Environnement, de l’Energie, de l’eau et de l’assainissement, Dr Maminata Traoré, le Burkina perd, chaque année, environ 247 145 hectares de forêt. « Le pays a perdu, entre 1992 et 2014, 47, 5% de ses forêts, soit près de la moitié de celles-ci, en seulement 22 ans. Il a perdu entre 2002 et 2013, en moyenne, et par an, 460 950 hectares de terres, selon le rapport sur la neutralité en matière de dégradation des terres au Burkina Faso », a-t-elle présenté à la cérémonie d’ouverture de l’atelier.

Le ministre en charge de l’Environnement, Dr Maminata Traoré (2ème à partir de la droite) a présidé l’ouverture de l’atelier, remerciant par la même occasion, les partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.

C’est au regard donc de la situation peu reluisante du secteur forestier, que le ministère en charge de l’Environnement a proposé, à travers le Secrétariat technique national REDD+, le projet de stratégie nationale REDD+. Il a été élaboré « après consultations à toutes les échelles, des concertations dynamiques », dans une démarche participative et en synergie d’actions avec plusieurs acteurs de divers secteurs, tels que requis par les exigences internationales en la matière.

C’est en vue d’examiner, amender et valider le projet de stratégie nationale REDD+, outil d’orientation et de planification pour la mise en œuvre du processus REDD+, qu’a été organisé cet atelier national qui a réuni des participants venus des institutions nationales, des organisations inter-africaines et internationales.

« C’est un mécanisme qui montre la volonté du Burkina à s’engager à la sauvegarde de l’environnement et de laisser à la postérité, un environnement sain. Il comprend des actions, que le ministère met en œuvre. La validation va permettre d’aller de l’avant », commente le ministre en charge de l’Environnement, Dr Maminata Traoré.

Le Burkina Faso est le seul pays africain du Sahel admis dans la REDD+ en 2013. Une fierté que le ministre attribue à l’abnégation et à l’engagement de tous les acteurs, rappelant par-là, sous fond d’exhortation, ces propos de Daniel Ouezzin Coulibaly : « Les colossales pyramides d’Egypte, la grande muraille de Chine, les Cathédrales gothiques de l’Europe occidentale ne doivent rien aux techniques industrielles modernes. Ces monuments élevés par le travail et la foi des hommes sont l’œuvre des sociétés dont le dénuement matériel était égal au nôtre. Méditons leur leçon, sachons que rien n’est impossible à l’homme de volonté animé d’un grand courage ».

L’atelier a été articulé autour des communications sur le contenu et les contours de la stratégie, suivies d’échanges entre les participants.

Selon le point focal national REDD+, Mamadou Batiéné, les changements climatiques sont aujourd’hui réels. « Pour lutter contre les changements climatiques, il y a deux aspects : la séquestration du gaz carbonique qui est déjà présent dans l’atmosphère et la réduction des émissions (comment éviter d’émettre encore des gaz à effet de serre dans l’atmosphère). Les forêts contribuent à ces deux volets. Ce qui place aujourd’hui ce mécanisme comme un mécanisme-leader en terme de lutte contre les effets des changements climatiques au niveau mondial », explique M. Batiéné.

Le Burkina a adopté la démarche REDD+ pour lutter contre les émissions en relation avec le secteur forestier.

Dans la stratégie, poursuit-il, des orientations sont données, notamment des options stratégiques qui concernent plusieurs secteurs de développement du pays (l’agro-sylvo-pastoral, les mines, les infrastructures, la gouvernance, le cadre juridique…).
La SN-REDD+ a donc pour vocation d’imprimer à toute l’économie nationale, une nouvelle dynamique axée sur des modes de production et de consommation durables.
La stratégie du Burkina court de 2022 à 2031.

Lire aussi Mise en œuvre du projet REDD+ : Les acteurs se penchent sur les risques environnementaux

O.L.
Lefaso.net

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