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Foncier : Les résidents de la zone non lotie de Yamtenga veulent de meilleures conditions de relogement

Publié le vendredi 19 août 2022 à 08h41min

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Foncier : Les résidents de la zone non lotie de Yamtenga veulent de meilleures conditions de relogement

Le comité des résidents de Yamtenga qui vivent sur la zone litigieuse avec le mouvement sunnite du Burkina, était face à la presse ce 18 août 2022. Objectif, porter à la connaissance de l’opinion nationale, la situation conflictuelle que vivent les résidents avec le mouvement sunnite, propriétaire des lieux. Si les résidents disent être d’accord pour libérer les lieux au profit du propriétaire qui veut en faire un centre de santé, ils n’approuvent pas pour autant les conditions de relogement qui leur sont proposées.

Certains résidents du quartier Yamtenga dans l’arrondissement 11 de Ouagadougou, ne savent plus où donner de la tête. En effet, depuis juillet 2021, ils sont aux prises avec le mouvement sunnite du Burkina, présenté comme le propriétaire de la réserve dans laquelle 117 familles vivent, depuis plus de 20 ans pour certaines d’entre elles. Sommés de libérer les lieux au profit du propriétaire du terrain, les résidents ont accepté la proposition de relogement au quartier Zakin dans la commune de Saaba, proposition faite par le mouvement sunnite accompagné d’un promoteur immobilier. Seulement, en raison de la modestie de leurs moyens, les habitants avaient demandé des mesures d’accompagnement pour se construire de nouvelles habitations sur le site proposé pour le relogement. A la place, le mouvement sunnite leur a promis la réalisation d’un forage, d’une école, de lieux de culte, d’un dispensaire et un terrain de football. L’ex- maire de l’arrondissement 11, en présence de qui les discussions se sont tenues, avait même rassuré les résidents que des titres fonciers en bonne et due forme leur seraient délivrés pour les nouveaux terrains à Zakin.

Convoqués par le maire le 13 septembre 2021, c’est avec étonnement que les représentants des habitants, une fois arrivés sur les lieux, sont informés de la tenue de la cérémonie de lancement de leur déguerpissement, alors qu’aucune des promesses faites n’avait été tenue. Mais bien avant, une commission ad’ hoc à laquelle les habitants disent n’avoir pas été associés, avait été mise en place. Yakoubou Kéré, résident de la zone qui a livré la déclaration liminaire, affirme que l’ex maire de l’arrondissement 11, "a imposé deux responsables d’une association qui prétendent lutter pour le droit au logement et c’est avec ces deux-là que toutes les décisions se prenaient au nom des résidents".

Yakoubou Kéré, principal orateur de la conférence de presse

Le 26 janvier 2022, les résidents sont une fois de plus convoqués par le maire. Il leur est alors présenté des documents dits des parcelles du nouveau site. Il leur est également demandé de signer des fiches où ils s’engagent à libérer les lieux au plutard le 22 avril 2022. Outrés, les résidents se sont retirés pour se concerter. Ils ont plus tard proposé au maire et au mouvement sunnite, qu’il leur soit accordé un délai compris entre 3 et 5 ans pour quitter les lieux, vu qu’aucun dédommagement n’était prévu. Un non catégorique leur fut opposé par le maire, qui a même fait injonction de libérer les lieux dans un délai de six mois à compter de janvier 2022, soit le 20 juillet 2022. Yakoubou Kéré et ses compagnons ajoutent qu’après cette rencontre, les deux représentants de l’association sensés les représenter dans la commission ad’ hoc, appelaient individuellement les résidents pour leur faire signer les fiches d’engagement de déguerpissement. Plusieurs habitants, pour la plupart illettrés, auraient signé ces fiches qui leur auraient été présentées comme les titres fonciers des parcelles du site de relogement.

Des négociations infructueuses

Les résidents de la zone disent avoir engagé des négociations auprès des différents acteurs impliqués dans cette situation, afin de trouver une issue heureuse. Cependant, les choses semblent se corser chaque jour. La délégation spéciale qui expédie les affaires courantes de la commune, s’est désengagée en disant aux résidents de trouver un terrain d’entente avec le mouvement sunnite. Les discussions avec le mouvement sunnite, n’ont pas n’ont plus permis d’aboutir sur un accord concret. Et pour ne rien arranger, le promoteur immobilier a, le 6 août 2022, déposé des agrégats dans la zone et creusé un forage, alors que la promesse faite aux résidents de réaliser ce même type d’ouvrage sur le lieu de relogement, n’a jusqu’alors pas été respectée. Les habitants ayant manifesté leur mécontentement, deux d’entre eux ont été interpellés par la gendarmerie suite à une plainte du promoteur immobilier. Celui-ci a laissé entendre aux résidents, qu’ils allaient libérer les lieux de gré ou de force.

Les résidents du quartier présents à la conférence de presse

A cette rencontre avec les hommes de médias, les résidents de la zone ont réaffirmé leur volonté de libérer les lieux, à conditions que leurs doléances soient prises en compte. Ils exigent à cet effet, un délai raisonnable pour leur permettre de préparer convenablement leur relogement sur le nouveau site ainsi que la sécurisation du site de relogement à travers une autorisation de lotir de la mairie de Saaba. Les résidents disent aussi être ouverts au dialogue, en vue d’un dénouement heureux de la situation.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 août 2022 à 12:38, par Wibga En réponse à : Foncier : Les résidents de la zone non lotie de Yamtenga veulent de meilleures conditions de relogement

    Ce pays est devenu ingouvernable quoi !! Vous occuper anarchiquement un terrain qui vous appartient pas et par humanisme on propose des terrains et quelques infrastructures vitales : eaux etc et vous trouver que vous aviez des doléances à satisfaire. Les propriétaires n’étaient même pas obligés de vous proposer un terrain. Même au village avant de s’installer on demande l’accord au chef de terre.
    De nos jours peut-on signer un papier dont ignore le contenu ? Au moins on demande à aller lire avant de signer et ramener. Aucun de vos motifs avancés ne tiennent la route,aucun sympathie pour des cas pareils. Libérez la zone et débrouillez vous. Ça servira de leçon d’autres sinon dans 20 ans on sera toujours avec des histoires de parcelles . Moi je suis dans mon village à koubri et je me sens à l’aise.

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