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Ambiance à l’investiture : John Rawlings fortement ovationné...

Publié le mercredi 21 décembre 2005 à 10h09min

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Cela fait cinq ans que le capitaine d’aviation, John Jerry Rawlings a quitté la présidence de son pays, le Ghana après avoir donné une belle leçon de démocratie à l’Afrique et passé le flambeau à John Kufuor.

Mais ni le temps ni son départ de la tête de l’Etat ghanéen n’ont pu venir à bout de sa popularité. Il ne cesse d’émerveiller et de séduire ses admirateurs partout où il passe. Invité à la cérémonie d’investiture du président du Faso, John Jerry Rawlings n’est pas passé inaperçu. Il a été fortement applaudi à son arrivée à Ouaga-2000, à son entrée à la salle des Banquets, à la présentation des personnalités et lorsqu’il adressait ses félicitations à Blaise Compaoré.

Sur toute la ligne, l’ex-président du Ghana a réveillé en ses fans, de vieux bons souvenirs Sacré JJ ! Il sera rejoint à la palme des applaudissements par la « très imposante » Ellen Johnson Sirleaf, première femme présidente en Afrique, chef de l’Etat de la première république du continent à obtenir son indépendance en 1847 : le Liberia. Les femmes n’ont pas fait dans la dentelle pour acclamer leur sœur et lui traduire leur soutien dans sa lourde charge. La Libérienne a reçu des félicitations par acclamations. Elles ont même entraîné de nombreux hommes dans leur joie.

La série des applaudissements a continué pour atteindre OK (Oumarou Kanazoé). Le président de la Communauté musulmane s’est montré « très jeune » par des sauts d’escaliers lorsqu’il sera invité à féliciter le président du Faso. Ce « brusque » rajeunissement ne passera pas inaperçu aux yeux du public.

A cérémonie spéciale, autorisation spéciale

Lors de la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle du 13 novembre par le Conseil constitutionnel, le président de ladite juridiction avait menacé de vider la salle si les militants de Blaise Compaoré continuaient à manifester leur joie par des cris et des applaudissements. « Je rappelle aux uns et aux autres qu’ils sont devant une cour », a martelé Idrissa Traoré. Cette mise en garde avait suscité la crainte de ne pouvoir exprimer sa joie le jour de l’investiture du président du Faso. Mais beaucoup avaient oublié que le président du Conseil constitutionnel est un homme indulgent. Il a certainement compris qu’il serait difficile de contenir la joie du public à l’audience de la cérémonie d’investiture. M. Idrissa Traoré a pris une mesure spéciale pour permettre aux spectateurs d’ovationner le président du Faso. « A cérémonie spéciale, mesure spéciale. Je vous autorise aujourd’hui à applaudir », a-t-il lancé à l’endroit des spectateurs. Et le public ne s’est pas fait prier pour profiter au maximum de cette autorisation spéciale. Il a applaudi Blaise Compaoré à tout rompre. Une cérémonie d’investiture peut être vue comme celle d’un mariage.

Le président du Faso et sa belle-mère

Un lieu privilégié de retrouvailles, de découvertes mais aussi de communion fraternelle et amicale. Au milieu des nombreux invités (chefs d’Etat et de gouvernement, personnalités diverses à la cérémonie d’investiture, se trouvait également la famille de Mme Chantal Compaoré, épouse du président du Faso. Celle-ci était représentée par la belle-mère (la maman de Chantal Terrasson) en personne. Lorsqu’arriva le moment d’adresser les félicitations au nouvel élu, elle fut aussi conviée à congratuler son gendre. Mais en homme galant, Blaise Compaoré épargnera à la belle-mère, le déplacement à l’estrade. Il est descendu lui-même pour la rejoindre la belle-mère et recevoir ses accolades.

Jolivet Emmaüs
joliv_et@yahoo.fr

Haie d’honneur pour Blaise Compaoré et ses invités

Le président du Faso, Blaise Compaoré est arrivé à Ouaga-2000 pour son investiture dans une ambiance festive. Les populations n’ont pas marchandé leur mobilisation. Ils étaient plusieurs centaines de sympathisants et d’amis de Blaise Compaoré, vêtus à l’effigie de « leur président », à prendre d’assaut les abords de la rue passant à côté de la salle des banquets. Alignés sur plus de 300 m très tôt dans la matinée, ils ont dansé et chanté pendant plusieurs heures au rythme de la musique traditionnelle burkinabè concoctée par différentes troupes présentes. Ce public visiblement « déchaîné » ne désarme pas devant les rayons du soleil, frappant de plus en plus fort.

Pendant ce temps, les représentants des missions diplomatiques et des organisations internationales, des chefs de délégations des invités de marque comme le président de la Commission de l’Union africaine Alpha Oumar Konaré et l’ancien président ghanéen John Jerry Rawlings font, tour à tour, leur arrivée. Ce dernier, apparemment reconnu par la population, a été longuement ovationné.

A 10 h 40 mn, débute le ballet des arrivées des 11 chefs d’Etat venus à Ouagadougou soutenir leur homologue burkinabè. Mme Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria, ouvre le bal. D’autres chefs d’Etat lui succèdent sur le tapis rouge. A 11 h 20 mn, le véhicule du président du Faso, escorté par une dizaine de motoristes et de nombreux véhicules, s’immobilise à l’amorce du tapis rouge. Blaise Compaoré et son épouse descendent du véhicule sous des acclamations.

Le président poursuit sa marche et marque un arrêt devant le drapeau. La fanfare nationale laisse retentir l’hymne national burkinabè, le Dytanié. Les populations poursuivent leur animation. Un gendarme leur fait signe d’arrêter pour laisser libre cours à l’exécution du Dytanié . Le salut du drapeau terminé, le président du Faso rejoint la salle des banquets.

Les populations mobilisées dehors, sont invitées à se retirer sur un espace aménagé non loin de là avec de nombreuses tentes, en vue de poursuivre la fête. Entre les cars de retransmission de la RTB, de petits groupes se forment autour des postes téléviseurs installés à l’occasion. Chacun veut suivre de l’extérieur ce qui se passe dans la salle des banquets. Et les commentaires vont bon train sur le déroulement de l’investiture.

Juste avant la fin de la cérémonie, la garde d’honneur et des agents de la sécurité sont invités à reprendre place. Les personnalités vont bientôt sortir. Le président du Faso sort parmi les premiers et se dirige vers la foule en fête à côté. Il prend un bain de foule avant de se retirer. Au même moment, les journalistes engagent la « lutte » pour les interviews auprès des chefs d’Etat et autres invités. Tout s’est déroulé dans une ambiance bon enfant, loin des incompréhensions « sécurité-journalistes » ou « sécurité-public », souvent enregistrées lors des grands rendez-vous.

Koumia Alassane KARAMA
Sidwaya

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