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Investiture : Les syndicats attendent des solutions adéquates aux problèmes des travailleurs

Publié le mardi 20 décembre 2005 à 00h00min

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Jean-Mathias Liliou, secrétaire général de la Confédération syndicale Burkinabè (CSB) :

Dans le respect de notre constitution, il est tout à fait normal que le vainqueur de l’élection présidentielle 2005 puisse prêter serment avant de mettre en chantier son quinquennat.

Et après cette élection qui s’est déroulée dans la paix, nous avons le devoir de nous présenter à Ouaga 2000 pour assister à l’investiture du président du Faso, qui est le président de tous. Par rapport à son quinquennat, nous l’interpellons sur notre plate-forme revendicative minimale.

Si cette plate-forme trouvait un traitement approprié, nous pensons que le peuple lui restera redevable.

Par ailleurs, le président Blaise Compaoré lors de sa campagne, a fait comprendre que « celui qui s’attaquera à son peuple le trouvera sur son chemin ». Nous aussi, nous aimons notre peuple et nous l’interpellons à inviter son gouvernement à ouvrir un dialogue franc et sincère afin de trouver des solutions adéquates aux problèmes des travailleurs.

C’est à ce prix que son quinquennat sera bien rempli.

Laurent Ouédraogo, secrétaire général de la Confédération Nationale des travailleurs du Burkina (CNTB).

C’est dans l’ordre des choses !

Il y a eu des candidatures, une campagne, une élection, des résultats et un gagnant. Le processus suivant son cours, il est normal que le gagnant puisse être investi et prendre les commandes de l’Etat. C’est républicain.

Le contraire aurait arrêté un processus que nous avions engagé. Blaise Compaoré est président du Burkina, c’est légitime. L’élection s’est passée dans les normes. Pour une première fois, il y avait de l’engouement pour voter. Le peuple s’est exprimé. Par rapport à son quinquennat à venir, nous lui demandons de tenir ses promesses. En tant que syndicaliste, nous souhaitons qu’il revoye notre plate-forme revendicative afin d’améliorer le pouvoir l’achat des masses laborieuses.

Car sans pouvoir d’achat, pas de consommation ni de production. Donc, durant son quinquennat, il faut qu’il améliore les conditions de vie des travailleurs.

Je lui souhaite bon vent, que son quinquennat soit paisible.

Mamadou Nama, président du mois des centrales syndicales et syndicats autonomes, secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs du Burkina (USTB) :

C’est du consommé, nous avons su et appris que le président Blaise Compaoré a été réélu. Nous lui adressons toutes nos félicitations. Egalement, c’est un processus démocratique, et il était normal que de ce combat soit issu un homme que le peuple aurait choisi pour permettre le Burkina d’être mieux gouverné. Mais, en retour, nous nous sommes déjà prononcés et nous avons notre agenda, à savoir nos différentes doléances au gouvernement.

Après son investiture, nous pensons que le chef de l’Etat interviendra lui-même dans le débat social afin de permettre à l’ensemble des organisations syndicales de mieux se structurer et de participer au développement réel économique, politique de notre pays. Aujourd’hui réélu pour un premier quinquennat, nous pensons que les deux (2) septennats lui ont permis de mesurer suffisamment la situation sociale et humanitaire du Burkina Faso.

En tout état cause, il faut qu’il sache que nous sommes là et qu’il doit respecter ses engagements, notamment ceux pris lors de la Journée nationale de pardon. Aussi, de nombreuses doléances et réclamations ont été introduites auprès des structures compétentes.

A notre humble avis, le président devrait davantage ouvrir l’œil pour appuyer ces structures afin que tous les dossiers en souffrance aient une issue heureuse.

Soumaïla Lingani , secrétaire général de la Fédération des syndicats de l’enseignement du Burkina Faso (FSEB) :

C’est une volonté populaire qui s’est manifestée, et nous en tant que dirigeants syndicaux, nous ne pouvons que prendre acte.

En ce qui concerne le quinquennat de Blaise Compaoré, nous pensons que le Burkina Faso est plus que jamais confronté à d’énormes difficultés.

En témoigne la crise céréalière 2004-2005. De plus en plus, le Burkinabè moyen n’arrive plus à assurer les 3 repas quotidiens, même les travailleurs qui étaient considérés comme les privilégiés. C’est donc dire que la population burkinabè est frappée par le spectre de la pauvreté voire de la misère absolue.

Lorsque nous considérons les estimations du PNUD qui nous classent presque dernier, il y a donc beaucoup à faire.

Alors nous pensons que le président Compaoré doit se pencher, de prime abord, sur les questions pesantes à savoir le relèvement des salaires et des pensions. Autrement dit, nous aurions dû demander une augmentation de 50% compte tenu du coût de la vie. Il doit s’attacher aussi au règlement des problèmes pendants, c’est -à-dire les questions liées aux jugements à rendre par les juridictions du pays et qui n’ont pas été réglées jusqu’à ce jour.

Ce quinquennat doit permettre également à Blaise Compaoré, compte tenu de son expérience d’apporter un tant soit peu la quiétude au sein des populations en s’attaquant au banditisme qui sévit au vu et au su de tout le monde.

Propos recueillis par Charles OUEDRAOGO
Sidwaya

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