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Collectif contre l’impunité : Sur la tombe des martyrs

Publié le mercredi 14 décembre 2005 à 08h40min

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Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques
(CODMPP) a commémoré le 13 décembre dernier, sur toute l’étendue du
territoire national, le 7e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert
Zongo et de ses trois compagnons.

A Ouagadougou, dépôt de gerbes de
fleurs sur les tombes des disparus, marche, et meeting à la place de la Nation
ont ponctué l’événement. Les responsables du mouvement ont exprimé toute
leur détermination à poursuivre la lutte jusqu’à ce que justice soit rendue aux
défunts.

"Non au blocage du dossier Norbert Zongo et autres, bilan de l’instruction du
juge Wenceslas", "Jugement et châtiment des assassins de Norbert Zongo et
de trois compagnons et de tous les autres (Flavien Nébié, Dabo Boukary,
Thomas Sankara, Clément Oumarou Ouédraogo et autres)", "Non à la vie
chère, à la misère morale et matérielle croissante, non à la confiscation
progressive des libertés démocratiques, syndicales et politiques, des
franchises scolaires et académiques".

C’est, entre autres, ce que l’on pouvait
lire sur les banderoles ou entendre à la place de la Nation, ce 13 décembre
2005, d’où est partie et s’est achevée la marche du Collectif des organisations
démocratiques de masse et de parties politiques (CODMPP).
Successivement, les avenues de la Nation, du Dr Kwamé N’Krumah, Houari
Boumédienne, Bassawarga et du Médiateur du Faso ont été arpentées par
les nombreux marcheurs scandant des slogans, contre l’impunité.
Il y avait du monde à cette marche : responsables et militants syndicaux,
politiques, élèves, étudiants. Bref, la mobilisation était gigantesque.

Et
Halidou Ouédraogo, président du CODMPP, pouvait alors marteler : "Notre
mobilisation ce matin encore montre qu’il est difficile, même impossible,
d’effacer de notre mémoire tous les points de revendications et nous atteindre
moralement et physiquement tant que nous n’aurons pas satisfaction à
propos des points contenus dans notre plate-forme revendicative rénovée et
étendue au combat contre la vie chère.

La fabrication de chiffres et de
résultats artificiels aux élections pour se donner bonne conscience face à la
crise structurelle qui marque le Burkina Faso sous toutes les formes et sous
tous les aspects (institutionnel, économique, social, culturel) ne nous fera pas
oublier le combat contre l’impunité des crimes au Faso".

Une lettre ouverte au ministre de la Justice

Malgré ce ton relativement dur du président du Collectif, il faut noter que la
marche de ce 13 décembre 2005 s’est passée sans heurts avec les forces de
l’ordre. En effet, contrairement à ce que l’on pouvait craindre, il n’y a eu aucun
débordement de la part des manifestants qui ont suivi scrupuleusement les
consignes de discipline données par les organisateurs au départ de la
marche. Ainsi, le Palais de Justice, où veillaient au grain des éléments des
forces de sécurité, a été soigneusement évité par les assoiffés de justice.

Par ailleurs, il faut noter que le Collectif a élaboré une lettre à l’intention des
autorités judiciaires du pays à propos du dossier Norbert Zongo. Dans cette
lettre, le Collectif invite le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, à user de
tous ses pouvoirs pour qu’il y ait vérité et justice sur l’assassinat de Norbert
Zongo et de ses compagnons. Sinon, a-t-il insisté, "le dossier Norbert Zongo
ne sera jamais enterré".

Par Grégoire B. BAZIE
Le Pays

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