« Il est des crises où les actions de l’homme à elles seules ne suffisent pas à apaiser. C’est à ce moment précis que la religion intervient pour régler les choses ». Ces mots sont du ministre de la solidarité nationale et de l’action humanitaire, lors de sa visite à la Fédération des associations islamiques du Burkina. Cette visite s’inscrit dans le cadre des activités du ministère dont le rôle s’est considérablement accrue ces dernières années en raison de la crise sécuritaire.

« On dénombre à nos jours plus de 1 900 000 personnes déplacées internes sur environ 249 sites », a fait savoir le ministre Lazare Zoungrana. Pour contribuer à rendre efficace les actions de son ministère sur le terrain et apporter sa pierre au recouvrement de la paix, le ministre a d’abord imploré les prières et bénédictions de la FAIB, pour que Dieu dans sa miséricorde jette un regard bienveillant sur la situation du pays.

Le ministre et les membres de la FAIB échangeant sur la charte de la solidarité

Ensuite, il a tenu à remercier la FAIB pour la solidarité manifeste dont elle fait montre à l’endroit des personnes déplacées internes, tout en les encourageant à continuer dans cet élan. Il dira à ce propos que « la solidarité est le ciment pour la construction de la cohésion sociale. Si nous sommes seuls sur la terre, il n’est pas évident que nous puissions survivre. Et comme on le dit souvent, l’homme doit être une solution pour son prochain. C’est en cela que l’on reconnaît notre humanité. C’est en cela que l’on constate notre solidarité. La FAIB s’est toujours inscrite dans cette veine à travers la religion islamique qui prône la solidarité. Je vous félicite pour toutes ces actions et vous encourage à toujours cultiver cet esprit de solidarité surtout en ces périodes de crise ».

Le dernier point à l’ordre du jour concerne le panel qui sera organisé. Faut-il le rappeler, le ministère est à pied d’œuvre pour la tenue de cet échange au cours duquel sera adopté la charte de la solidarité. Lazare Zoungrana a donc profité de son passage à la FAIB, pour convier l’institution à cette rencontre dont le thème central porte sur la solidarité.

Le ministre Lazare Zoungrana a remercié la FAIB pour ces actions de solidarité

De l’autre côté, les hôtes du jour se disent honorés par cette visite du ministre, car elle est le reflet d’une gouvernance qui désire écouter les préoccupations des populations. Pour El hadj Oumarou Koanda, président de la FAIB, la genèse des crises qui secouent le pays remonte au manque d’écoute des autorités qui ont fait la sourde oreille face aux soucis des populations. « Si les ethnies s’entredéchirent aujourd’hui et que notre pays est en manque de paix, c’est parce que nous n’avons pas écouté les cris de détresse de ceux qui appelaient à l’aide. C’est le retour de cette négligence que nous sommes en train de payer aujourd’hui ».

Tout en promettant de répondre favorablement à l’invitation du ministre au panel qui s’annonce pour bientôt, Oumarou Koanda a saisi cette opportunité pour présenter quelques doléances de la FAIB au ministre pour que ces actions puissent obtenir écho favorable auprès des populations.

Erwan Compaoré
Lefaso.net