Les Nuits atypiques de Koudougou (NAK) en dix ans, ont grandi et elles ont même pris des galons parmi les nombreux festivals africains et mondiaux. La réussite de l’organisation de la Xe édition et la qualité des artistes invités sont là pour témoigner que les NAK sont devenues en l’espace de dix ans une manifestation culturelle majeure de notre pays.

Et cette percée fulgurante des NAK a été positivement saluée à l’ouverture de la manifestation par M. Sanhour Ambroise Méda, secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme représentant le ministre Mahamoudou Ouédraogo. Organisées cette année sous le thème « Culture, eau et santé » sous le parrainage de M. Joseph Kahoun, ministre de l’Information, les NAK 2005 ont tenu toutes leurs promesses . Que ce soit les spectacles, la rue marchande, les rencontres- forum, l’espace enfant... La Xe édition des Nuits atypiques a drainé partout un monde des grandes fêtes.

Des spectacles à la hauteur

Le Comité d’organisation des Nuits atypiques a invité pour cette Xe édition, une édition d’anniversaire, vingt-sept groupes- artistiques de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe. Seul le groupe « Roues libres » n’a pu honorer l’invitation. Une absence qui n’a eu aucun effet sur ce que le public attendait de la prestation des artistes.

A tout seigneur tout honneur, c’est l’orchestre de l’association Benebnooma de Koudbi Koala, président directeur des NAK qui ouvre le bal en ce mercredi 30 novembre au théâtre populaire de Koudougou où a lieu les spectacles. Ce groupe sera suivi respectivement par la troupe Saaba, Mantanoro de France, Alif Naaba, Gangbé Brass Band du Bénin et le groupe Yeleen. Cet ensemble de groupes a tenu le public en haleine de 21 heures aux environs de 2 heures du matin.

A la deuxième nuit des prestations, six groupes ont encore tenu le public éveillé jusqu’au petit matin. La troupe Lounga, Sami Rama, Bill Aka Kora, Fumtugol, Faso Kombat et Coumba Gawlo du Sénégal, ont tour à tour justifié sur scène le mérite de leur invitation à cette Xe NAK. Le public qui n’en demandait pas mieux a su en cette soirée du 1er décembre apprécier chaque artiste à sa juste valeur.

La nuit du 2 décembre a été celle réservée également à six autres groupes que sont la Maison de l’enfance André-Dupont d’Orodara (MEADO), Djiguiya, Roger Wango, Logwen de Toma, Lenox Lindsay et Djénéba Seck du Mali. Ces différents groupes ont séduit le public par la qualité de leurs prestations.

Pour clore en beauté, l’organisation a invité sur scène à la dernière nuit notre chansonnier traditionnel Issaka Ouédraogo (Zougnazagmda), Djata, Georges Ouédraogo le Gandaogo national, la troupe Ganta, le groupe Beef de la Hollande et Meiway de la Côte d’Ivoire. Cette nuit-là, le spectacle s’est joué à guichets fermés et ils étaient nombreux les spectateurs restés dehors faute de place.

Sur tous les plans, on peut estimer que les artistes invités à cette Xe édition des NAK étaient à la hauteur de l’événement même si certains ont eu quelques ratés. Pour une première dans l’histoire des NAK, l’Union des journalistes culturels du Burkina (UJCB) était à ses côtés pour l’accompagner. Ainsi, elle a, à chaque veille de spectacle tenu une rencontre de critique d’art, organisé des rencontres-forum sur différents thèmes dont entre autres une rencontre avec les professionnels des arts sur la promotion des arts dans les médias, une autre rencontre avec les artistes sur l’état actuel de la musique en Afrique et dans le monde...

Du reste, à la conférence de presse de clôture, une synthèse des travaux de l’UJCB a été lue et remise au président directeur des NAK par le président de l’Union M. Boureima Djiga. D’autres rencontres qui ont été organisées en marge des Nuits atypiques ce sont les rencontres professionnelles et les forums qui ont traité de différents thèmes. Ainsi, des thèmes comme « les NAK de 1996 à 2005 », des rencontres avec Africalia, des débats sur l’eau ont été organisés.

Les NAK c’est aussi les affaires et les « godés »

Si les NAK ont une renommée nationale et internationale, cela est également dû en partie à sa rue marchande et ses multiples maquis et débits de boissons qui grouillent de monde à longueur de journée et parfois jusqu’au petit matin.

Cette année encore, le nombre de festivaliers qui ont visité ses sites est estimé à plus de 52 000.

A la rue marchande, les exposants sont venus de partout à l’intérieur du Burkina, si bien que pour cette année, les stands ont manqué et certains exposants sont restés en marge de la manifestation devenant de simple festivaliers.

Ils sont nombreux les exposants qui estiment que cette Xe édition des NAK est celle qui a le plus répondu à leurs attentes comparativement aux années passées.

D’ailleurs, à la conférence de presse de clôture, le président directeur des NAK, M. Koudbi Koala, a lui-même soutenu la réussite de la manifestation eu égard à l’intervention des nombreux partenaires du festival mais aussi à l’engagement individuel et collectif des membres du Comité d’organisation.

En somme, cette Xe édition peut être considérée comme l’édition de la maturité.

En effet, sur 104 millions de F CFA comme budget prévisionnel, le CONAK a pu mobiliser 82 millions de F CFA et cette somme lui a permis de faire face à toutes les dépenses.

La Xe édition est belle et bien terminée et vive la XIe édition qui aura lieu du 29 novembre au 3 décembre 2006 sous le thème : « Culture, eau et spiritualité ».

François KABORE
AIB/Koudougou

Sidwaya