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Ves jeux de la francophonie à Niamey : Participation remarquable du Burkina Faso

Publié le vendredi 9 décembre 2005 à 08h04min

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Blaise Compaoré, Mathieu Kérékou, Olesegun Obasanjo et Abdou Diouf respectivement chefs de d’Etat du Burkina, du Bénin, du Nigeria et secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie ont assisté le 7 décembre aux côtés du président Mamadou Tandja du Niger, à l’ouverture des 5èmes jeux de la Francophonie. Une manifestation que le chef de l’Etat nigérien qualifie « de grande fête de la famille francophone ».

Près de deux mille artistes et athlètes en provenance d’une quarantaine de pays dont quatre vingt six Burkinabè ont répondu à l’invitation de Niamey. Les Burkinabè se sont particulièrement distingués avec leur tenue traditionnelle Faso dan fani et leur chapeau de Saponé. A l’applaudimètre, les Nigériens n’ont pas ménagé leur soutien.

Ceci explique sans doute le déplacement du président du Faso, M. Blaise Compaoré au stade Seyni Kountché de Niamey. Premier des chefs d’Etat invités à arriver dans la capitale nigérienne, le président du Faso a eu un entretien en tête à tête avec son homologue, puis ils ont déjeuné ensemble avant de rejoindre le stade Général Seyni Kountché pour l’ouverture officielle des 5es jeux de la Francophonie.

« Nous sommes venus d’abord pour participer avant de compétir ; l’essentiel pour nous est d’assister un pays frère, le Niger, avec qui nous partageons beaucoup de réalités dans différentes organisations. Notre présence ici est nécessaire », a expliqué M. Jean Pierre Palm, ministre des Sports du Burkina Faso, qui ajoute que « la venue du chef de l’Etat à Niamey confirme qu’il fallait que le Burkina soit présent ».

Une ouverture colorée

L’ouverture des 5èmes jeux de la francophonie a commencé à 15 h 40 avec l’exécution des hymnes et le début du défilé des artistes et athlètes. Par ordre alphabétique, c’est le Bénin qui ouvre la marche, dans une tenue blanche que les gens qualifient de « yoruba ». Il est suivi du Burkina. Une bonne partie du public massé dans les gradins Nord-Ouest du stade donne le ton des applaudissements, pour ne pas dire de la popularité des délégations selon des critères dont ils sont les seuls détenteurs. A ce jeu, le Burkina Faso est ovationné. Voisinage sans doute ? Le Canada qui arrive en sixième position est accueilli par un tonnerre d’applaudissements. La délégation canadienne est imposante, cent vingt cinq participants en ensemble pantalon et « débarder » kaki sous une chemise rose. On ne peut s’empêcher d’observer que chaque membre de la délégation photographie ou filme le spectacle. A cela il faut ajouter la centaine de participants du Nouveau Brunswick et du Québec. Fortement applaudie est la communauté française de Belgique. Ils avaient l’air sympathique ces Belges. La France avec ses cent quatre vingt trois (183) participants reçoit un tonnerre d’applaudissements. Même la tribune officielle y est allée de bon cœur.

L’une des caractéristiques de ce défilé est l’importante présence féminine. Le Liban, la Macédoine, Madagascar, le Luxembourg en ont donné l’exemple. Le Mali, le Maroc, les Seychelles par contre ont des délégations très masculines.

Le clou de la soirée est la grande fresque historique sur la légende de la Reine Saraounia, figure historique de la résistance à la pénétration coloniale et la combativité du peuple nigérien. C’est une peinture de l’histoire du Niger que les réalisateurs Souleymane Koly de Côte d’Ivoire et Alain Héma du Burkina Faso ont mis en scène. Cette chorégraphie montre sur une scène géante (la cuvette du stade) les peuples du Niger dans leurs rites et coutumes, leurs costumes très colorés comme les aiment les populations du Sahel, les chants et danses, l’habitat etc. Avec en toile de fond l’omniprésence des Oulémas drapés dans leurs longs habits et leurs barbes imposantes.

La chorégraphie fait appel aussi à la modernité avec l’apport de styles musicaux tels le RAP et l’ouverture au monde, en partie avec les pères fondateurs de la Francophonie que sont feus les présidents Hamani Diori du Niger, Léopold Sédar Senghor du Sénégal et Habib Bourguiba de la Tunisie. Cette fresque a bénéficié des effets spéciaux manipulés par le Burkinabè Jacob Bamogo.

Les prochains jeux sous l’égide de l’OIF

Les 6èmes jeux de la francophonie, ceux de 2009, se dérouleront à Beyrouth (Liban) sous l’égide de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a annoncé M. Jean François Lamour, ministre français de la Jeunesse, des sports et de la vie associative, président du Comité international des jeux de la Francophonie (CIJF). Ceux de Niamey sont les derniers organisés par le CIJF et se déroulent dans un contexte à polémiques.

Dans le discours d’ouverture qu’il a prononcé, le président Mamadou Tanja a rejeté toutes les critiques relatives à l’opportunité de la tenue de ces jeux au Niger. Il a « condamné sans réserve certaines opinions visiblement malsaines qui voudraient ramener ces jeux à une simple compassion avec le Niger ». Ce serait, poursuit-il « une négation à reconnaître le mérite d’un peuple, qui malgré les épreuves, a su rester fier et digne ».

« La crise alimentaire est derrière nous », a-t-il martelé.

L’organisation de ces 5es jeux est restée longtemps incertaine, à cause des retards importants pris dans la réalisation de certaines infrastructures et la crise alimentaire qui a touché plus de trois millions de Nigériens aux mois de juillet-août-septembre. Le président Tandja a dû personnellement, selon des témoignages, s’investir pour que les infrastructures soient opérationnelles.

Cela se sent dans l’organisation des jeux. Comme en témoignent les difficultés pour l’obtention des badges, le laborieux accès au stade pour les personnalités...

« Notre volonté est de permettre aux jeux de s’inscrire durablement dans le paysage nigérien et ainsi de laisser un héritage pérenne », a indiqué M. Jean François Lamour. Pour le président Mamadou Tandja « ces jeux se veulent comme tous les autres ».

Tiergou P. DABIRE,
Envoyé spécial à Niamey

Sidwaya

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