En stand-by depuis 2014, la journée culturelle Sénoufo refait surface. Signe que cette rencontre communautaire a manqué au peuple sénoufo, les membres de la communauté ont manifesté leur joie pour cette reprise à travers une grande mobilisation. Le colonel Lona Charles Ouattara, parrain de l’activité, et le traditionaliste Konomba Traoré ont épaté le public avec quelques pas de danse au rythme du balafon du terroir sénoufo.

Le président du comité d’organisation a salué la présence des doyens de sa communauté.

L’esprit de cette initiative, selon le président du comité d’organisation, Seydou Traoré, c’est de promouvoir la culture sénoufo au Burkina Faso. « Cet événement est une opportunité pour nous Sénoufo, de nous rencontrer périodiquement en vue de renforcer les liens de solidarité et promouvoir la culture », a-t-il laissé entendre.
L’ancien président de l’Assemblée nationale, Mélégué Traoré, conférencier du jour, a salué le retour de l’initiative. Comme préalable à sa communication, Mélégué Traoré a déclaré que le Sénoufo est caractérisé par le travail.

Le conférencier Mélégué Traoré se dit fier d’être Sénoufo.

Les Sénoufo, pour lui, représentent six millions de personnes en Afrique et sont dans les pays comme le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, le Togo et le Ghana. « Les Sénoufo sont un peu partout », a-t-il ajouté. Dans sa communication, le conférencier a indiqué que les défis sont nombreux. « Le Sénoufo doit rester lui-même et fier de l’être. Il doit aussi se fonder sur son histoire et son identité », a-t-il évoqué en termes de défis. Pour garder cette fierté ethnique, il propose douze perspectives.

Il s’agit, entre autres, de la reconstitution d’une mémoire à travers des travaux de recherche, la sauvegarde de la culture, la cohabitation avec les autres communautés, l’organisation de festivals sénoufo, un colloque des écrivains sénoufo, la création d’un système de communication électronique.

Le colonel Lona Charles Ouattara en démonstration de danse pour témoigner son attachement à sa culture.

A ses côtés, le parrain de cette activité, le colonel Lona Charles Ouattara, a félicité le comité d’organisation. Après avoir souligné la pertinence du thème, il a rassuré ses filleuls de la disponibilité de sa « génération à accompagner les jeunes pour le retour aux sources ». Il a encouragé les organisateurs à poursuivre l’initiative afin de promouvoir la culture sénoufo. Car, dit-il, celui qui dort sur la natte de son voisin dort par terre.

En plus de la conférence, il y a eu aussi des animations musicales du terroir sénoufo. La première édition a eu lieu en 2009. Après, il y a eu les éditions de 2010, 2011, 2012 et 2014, avant la longue pause.

Serge Ika Ki
Lefaso.net