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Burkina : Les Organisations professionnelles des médias s’opposent à l’adoption d’un projet de loi remettant en cause la liberté d’expression et de la presse

Publié le vendredi 3 juin 2022 à 12h49min

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Burkina : Les Organisations professionnelles des médias s’opposent à l’adoption d’un projet de loi remettant en cause la liberté d’expression et de la presse

Les Organisations professionnelles des médias (OPM) ont animé ce 3 juin 2022, un point de presse. Objectif, se démarquer du projet de loi portant habilitation du gouvernement à prendre des mesures dans le cadre des sujétions liées aux nécessités de défense nationale dont l’adoption est prévue pour le lundi 6 juin 2022.

Selon les conférenciers du jour, la situation des libertés individuelles et collectives, dont fait partie la liberté d’expression et de presse, déjà peu reluisante, ne s’est pas améliorée avec l’avènement du MPSR. Ils en veulent pour preuve, les interdictions de manifestation, les interpellations de citoyens ainsi que certaines mises en garde du président Paul Henri Sandaogo Damiba et de certains membres de son gouvernement. "Tous ces faits sont des signes annonciateurs de lendemains sombres en matière de libertés démocratiques, piliers d’un Etat de droit.

C’est d’ailleurs pourquoi nous sommes inquiets parce que depuis 2019, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, les autorités veulent verrouiller les espaces de libertés, confisquer la liberté d’expression et bâillonner la presse et la liberté qui va avec", a laissé entendre Guezouma Sanogo, principal orateur du point de presse.

Guezouma Sanogo, président de l’association des journalistes du Burkina, principal orateur

L’OPM voit à travers le nouveau projet de loi, un danger pour l’Etat de droit et la démocratie et ce pour plusieurs raisons. La première est que l’on ne connaît pas le contenu des ordonnances que le gouvernement sera habilité à prendre avec cette loi. La seule précision étant celle qu’il va s’agir de mesures prises dans le cadre de sujétions liées à la défense nationale. "Que devons-nous entendre par sujétions liées à la défense nationale quand on sait que la défense nationale est un vaste champ diffus et transversal", s’interroge les OPM, avant d’ajouter que le gouvernement aurait dû être plus explicite en disant exactement de quoi il s’agit.

La deuxième raison avancée par les OPM pour rejeter le projet de loi, est qu’il est ambigu et ne permet pas de voir son champ réel d’application. Un caractère sommaire qui, selon eux, laisse voir des intentions cachées du MPSR. Les OPM déplorent surtout le fait que la finalité de cette loi est de substituer à l’Etat de droit, l’Etat d’exception, toute chose qui anéantira, selon eux, la liberté d’expression et de la presse.

Guezouma Sanogo et ses camarades disent ne pas voir quels problèmes l’adoption de cette loi pourrait résoudre et que les lois actuelles ne peuvent régler. Ils soutiennent que la loi n’a pas de plus-value et constitue un danger pour l’Etat de droit et la démocratie.

Pour toutes ces raisons, les OPM invitent donc les parlementaires à rejeter le projet de loi lorsque viendra le moment de l’adoption et à se démarquer de "toute tentative liberticide remettant en cause les acquis démocratiques".

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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