L’éducation des filles est une nécessité pour l’atteinte des objectifs pour le développement durable au Burkina Faso, a précisé la gouverneure, représentant le ministre de l’éducation, Lionel Bilgo. La 6e édition s’est présentée alors aux acteurs surtout pour le ministère de l’éducation nationale comme un moment capital de renouveler leur engagement pour réussir le pari de l’éducation des filles.

« Cette édition est une opportunité pour sensibiliser les acteurs de l’éducation à travailler de manière à briser les tabous, les mythes et les restrictions autour des menstrues », Josiane Kabré/Zoungrana, gouverneure de la région du Centre-Sud

Justifiant les motifs de cet engagement à savoir celui des droits humains et celui relevant de la pédagogie, Josiane Kabré/ Zoungrana a indiqué en rassurant les acteurs de l’éducation que les thématiques de la santé et de l’hygiène menstruelle ont été déjà intégrées dans les nouveaux curricula d’enseignement qui seront bientôt mis en œuvre. En plus de cela, elle a précisé qu’un module de formation pour le renforcement des capacités de la communauté éducative « selon le rapport sur l’état des lieux de la santé et l’hygiène menstruelle à l’école, environ 10000 acteurs ont été formés touchant ainsi 1052 structures éducatives. »

« Nous comptons sur vous, parents, éducateurs, leaders... pour restaurer notre dignité et améliorer notre santé », Fatimata Yombo Dimzouré, porte-parole des élèves

Pour ce faire, la présidente de la cérémonie est convaincue que la promotion de l’hygiène menstruelle dans les établissements d’enseignement contribuera à réduire les inégalités entre les sexes en milieu scolaire. En effet, elle a expliqué que cette pratique va permettre aux filles de vivre leurs périodes menstruelles dans de meilleures conditions et de poursuivre les cours. Cette édition est donc, selon ses dires, une opportunité pour sensibiliser les acteurs de l’éducation à travailler de manière à briser les tabous, les mythes et les restrictions autour des menstrues. Pour terminer ses propos, elle a remercié l’UNICEF, les ONG actives ainsi que les collectivités territoriales qui accompagnent le ministère.

Roch Ouédraogo, manager de l’ONG WaterAid

A en croire la porte-parole des élèves, Fatimata Yombo Dimzouré, le non-respect des besoins des filles en matière d’hygiène menstruelle est synonyme de non-respect de leurs droits. A cet effet, elle a rappelé les difficultés qu’elles rencontrent au moment des règles. « Nous éprouvons d’énormes difficultés et notre dignité est bafouée toutes les fois que surviennent nos menstrues. Nous comptons sur vous, parents, éducateurs, leaders... pour restaurer notre dignité et améliorer notre santé », a-t-elle commenté.

Les participants

Pour le manager de WaterAid, Roch Ouédraogo, les études terrains ont prouvé que 80 filles sur 100 au Burkina Faso souffrent des difficultés liées à la gestion des menstrues. Cela est dû en partie à la non information de ces dernières sur le sujet. Ensuite, il a relevé que l’environnement scolaire n’offre pas de dispositifs hygiéniques adéquats pour gérer les menstrues. Selon lui, toutes ces difficultés sont liées au caractère tabou des règles dans les sociétés africaines, d’où dit-il, la nécessité de communiquer, de sensibiliser en vue d’un changement de comportement tenant compte des besoins des filles.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net