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Burkina : « Quatre mois après l’arrivée des nouvelles autorités, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader », regrette le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés

Publié le vendredi 27 mai 2022 à 23h55min

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Burkina : « Quatre mois après l’arrivée des nouvelles autorités, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader », regrette le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés

La situation sécuritaire au Burkina Faso est peu reluisante et à chaque attaque terroriste, des familles sont endeuillées. Vu la tournure des évènements, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) est monté au créneau ce vendredi 27 mai 2022, pour rappeler aux autorités que la situation se dégrade et que les Burkinabè attendent désormais que cessent les discours et que parlent les actes.

L’une des raisons avancées par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) pour justifier le coup d’Etat du 24 janvier 2022, était la détérioration du climat social due au contexte sécuritaire délétère. Si dès les premiers instants, les Burkinabè ont nourri l’espoir de voir la situation se décanter, le CISC déplore le fait que les choses vont de mal en pis.

« Quatre mois après l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader et le quotidien des Burkinabè est plus que jamais catastrophique. Pire, des méthodes qui ont montré leurs limites depuis 2018 se poursuivent et ont repris de plus belle. Il s’agit des enlèvements et exécutions sommaires et extra-judiciaire de population ayant souvent fui leurs villages, à cause des exactions des groupes terroristes. De janvier 2022 à nos jours, le CISC a documenté plus de 500 morts et plus d’une centaine de cas d’enlèvements et de disparitions forcées (civils et militaires) », déplore le CISC.

Les membres de la presse assistant à la conférence

En pointant du doigt le manque de cohérence entre les discours et les actes, le CISC s’alarme quant à la situation des droits humains, qui devient de plus en plus préoccupante, à son avis. Tout en mettant à nu le nombre de déplacés internes estimé à « plus de deux millions » et les actes d’injustice constatés ces dernières année qui, jusque-là, n’ont pas connu de suite, le collectif regrette que le MPSR, qui s’était donné pour mission « de continuer à respecter ses engagements internationaux notamment en matière de droits de l’homme », passe complètement à côté de la plaque, notamment avec « la mort inexpliquée du jeune Hamadoun Dicko dit Bouda le 14 mai 2022 et du prince de l’émirat de Barani, Hampathé Sidibé, dans la nuit du 15 au 16 mai 2022, tous deux dans des gendarmeries ».

Nonobstant les actions de résistance des Forces de défense et de sécurité (FDS) dans la lutte contre le terrorisme, le CISC estime qu’il y a encore du chemin à faire. Pour dégrossir la situation, l’institution propose que « lumière soit faite sur les dossiers de crimes de masse comme Yirgou, Tawalbougou, Barga, etc. » Il exige « l’arrêt immédiat des exactions multiformes commises sur certaines communautés, souvent sur fond de délit de faciès par les FDS, les koglwéogo, les dozo, etc. »

Le CISC recommande enfin que soit recensés les intérêts économiques et commerciaux accumulés par certains éléments des Forces de défenses et de sécurité et des Volontaires pour la défense de la patrie, ainsi que la vérification de leurs modes d’acquisition. »

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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