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VIIe anniversaire du drame de Sapouy : Le Collectif se réveille

Publié le mardi 6 décembre 2005 à 07h51min

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On s’en souvient comme si c’était d’hier, il y a sept ans, notre confrère Norbert Zongo, directeur de publication de l’Indépendant, et trois de ses compagnons d’infortune étaient assassinées dans les environs de Sapouy, un certain 13 décembre.

Aujourd’hui, les maîtres d’œuvre de cette basse besogne courent toujours, mais le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques n’a pas oublié. Ce 13 décembre 2005, il rendra hommage à Norbert Zongo et à toutes les victimes de violence en politique. Les grandes lignes de cette commémoration, à travers la lettre circulaire ci-après.

• Aux organisations démocratiques de masse et de partis politiques membres ; • aux Collectifs provinciaux, départementaux et de zones ; • aux militant(e)s et sympathisant(e)s du pays réel.

Concitoyennes, Concitoyens,

Compagnons de lutte ; Le mardi 13 décembre 2005, nous commémorons ensemble, pour la 7e fois, le tristement célèbre anniversaire des assassinats cruels de Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune. Cela fera également sept (7) ans que notre peuple, face à ce drame de Sapouy, se sera donné un cadre inédit de lutte, le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP).

Compagnons de lutte,

Afin de vous donner des éléments d’appréciation objective du contexte dans lequel se tient ce 7e anniversaire, nous retiendrons quelques traits saillants, non sans avoir rappelé quelques conclusions du bilan du dernier anniversaire.

1. Rappel de quelques éléments de bilan de la commémoration du 6e_ anniversaire, décembre 2004. Quelques extraits de ce bilan indiquent ceci :

Le lundi 13 décembre 2004, le 6e anniversaire du drame de Sapouy a été commémoré avec succès à Ouagadougou et sur l’ensemble du territoire national. Mention particulière est faite à la jeunesse, notamment aux élèves et étudiants, aux travailleurs, à la presse, pour leur grande mobilisation à cette occasion :

les travailleurs de tous secteurs d’activités ont abandonné les services sans préavis de grève pour venir commémorer cet anniversaire ;

les étudiants, à l’initiative de l’UGEB et de ses sections ANEB, ont décidé d’une grève de 24 heures à l’occasion de cet anniversaire ;

les élèves, à travers leurs associations, ont décidé d’un arrêt des cours de 72 heures ;

le dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes de Norbert Zongo et de ses compagnons, ainsi que sur celle de Flavien Nébié à Ouagadougou, a été réalisé à 8h30 en présence de nombreux militants du pays réel,_ de la veuve Zongo et de ses enfants, des familles et autres parents des illustres disparus. Fait marquant et émouvant, le petit Constant Zongo, qui avait à peine un (1) an au moment de l’assassinat de son père est venu déposer une gerbe de roses blanches sur sa tombe (...) ;

un grand meeting, dont la participation a dépassé les espérances de la Coordination, s’est déroulé avec succès à la place de la Nation à partir de 9h 30.

Les collectifs provinciaux : la plupart des collectifs provinciaux ont marqué ce 6e anniversaire, conformément aux directives de la Coordination Nationale (port de deuil, conférences, projections de films suivies de débats, Assemblées générales, recueillement, etc.). La coordination nationale avait alors conclu ceci :

Le 6e anniversaire a été commémoré avec succès. Un tournant s’était opéré par l’élargissement de la lutte du Collectif, prenant en compte les principales préoccupations populaires de notre peuple, à savoir la lutte pour de meilleures conditions de vie et celle pour les libertés politiques ;

Les diverses activités commémoratives ont drainé de très nombreux militants du pays réel, démontrant ainsi l’attachement de notre peuple au Collectif et à sa plate-forme de lutte contre l’impunité. C’est la preuve, s’il en était encore besoin, de la vitalité du Collectif malgré les accalmies plus ou moins prolongées.

Pour les perspectives, la Coordination retenait principalement la recherche de moyens pour :

la tenue de la _5e Assemblée générale nationale du Collectif ;

la réalisation de la stèle en hommage aux martyrs, la poursuite des activités d’éducation civique, de sensibilisation et de mobilisation des masses ;
l’introduction du dossier Norbert Zongo et ses compagnons au niveau de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples ou au niveau du Comité des droits de l’homme des Nations unies reste à réaliser. Malheureusement, la recherche de moyens n’ayant pas abouti, ni l’AGN, ni la stèle n’ont été réalisées.

2. Le 13 décembre 2005 est un mardi, jour ouvrable. Le 11 décembre, fête nationale, tombant un dimanche, le lundi 12 décembre est férié et chômé : en tenir compte dans les préparatifs. 3. Le collectif n’a pas organisé de manifestations de masse au plan national, depuis le début de cette année 2005.

4. Le contexte de commémoration de ce 7e anniversaire est marqué par les quelques éléments saillants suivants de la vie politique et sociale que connaît notre pays depuis la commémoration du 6e anniversaire en décembre 2004 :

des élections présidentielles qui ont mobilisé différents acteurs de la vie sociopolitique du pays ;
des luttes populaires qui ont mobilisé le monde du travail, scolaire et estudiantin, notamment pour de meilleures conditions de vie, de travail et d’études, contre la vie chère et pour les libertés démocratiques, luttes qui se poursuivent ;

la famine et des épidémies qui ont torturé notre peuple au cours de cette année 2005 ;

la remise en cause par le pouvoir de la IVe République des concessions qu’il a été contraint d’opérer sous la pression populaire, notamment la lutte du Collectif : réforme controversée du code électoral ; remises en cause des libertés politiques, démocratiques et syndicales ; adoption d’un code du travail interdisant les grèves politiques, les grèves de solidarité, etc. ;

la persistance de la crise multiforme qui traverse notre pays depuis le drame de Sapouy en décembre 1998, crise qui demeure institutionnelle, socio- économique, politique, sur fond de persistance des crimes de sang et de l’impunité, de l’insécurité généralisée, du blocage du dossier Norbert Zongo et tous autres, etc.

5. Contenu, forme et activités. La Coordination nationale retient sur ce volet, les principales indications suivantes pour la commémoration du 7e anniversaire :

5.1. La commémoration de ce 7e anniversaire prendra en compte les préoccupations suivantes :
Non au blocage du dossier Norbert Zongo et autres ;
Bilan de l’instruction du dossier par le juge Wenceslas Ilboudo ;

Non à la vie chère, à la misère morale et matérielle croissante ;
Non à la confiscation progressive des libertés démocratiques, syndicales et politiques ; des franchises scolaires et académiques.

5.2. Les principales activités de ce 7e anniversaire :

Le mardi 13 décembre 2005 et sur toute l’étendue du territoire national, la Coordination nationale du Collectif appelle les militants du pays réel et l’ensemble des populations du Burkina Faso à commémorer le 7e anniversaire de la date fatidique du 13 décembre et du Collectif par les activités publiques suivantes :

Port effectif du deuil par un brassard, un foulard ou autre fanion, noirs ;

Rassemblements, recueillement, dépôts de gerbes de fleurs dans

les cimetières, hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons, à Flavien Nébié, et à toutes les victimes de la violence en politique ;
Marches, meetings dans les localités où les conditions le permettent ;

Le 13 décembre 2005 est un mardi, jour ouvrable. Il n’y aura pas de préavis de grève. Chaque citoyenne, chaque citoyen s’engagera dans cette commémoration en ayant en vue la juste plate-forme citoyenne du Collectif. Les travailleurs des secteurs public, parapublic et privé, de l’économie informelle, les élèves et étudiants, abandonneront leurs activités habituelles pour se rassembler et participer activement aux manifestations commémoratives de cet anniversaire ;

A Ouagadougou, les principales activités sous la direction de la Coordination nationale seront les suivantes :

• Jeudi 8 décembre 05 à 9h00 au CNP/NZ : conférence de presse de la Coordination nationale sur les activités commémoratives du 7e anniversaire ;

• Mardi 13 décembre 05 à Ouagadougou :
7h 00 : rassemblement au cimetière de Gounghin : recueillement, dépôts de gerbes de fleurs, hommage à NZ et tous autres ;

8h00 : rassemblement à la Place de la Révolution, pour une marche à destination du Palais de Justice pour demander le bilan de l’instruction du dossier NZ ;
10h00 : meeting après la marche.

6 - Quelles perspectives après le 7e anniversaire ?

Le bilan du 6e anniversaire, après les réinscriptions au Collectif, faisait ressortir que le Collectif était composé de soixante-cinq (65) organisations de masse et de partis politiques, regroupés en quinze (15) organisations et groupes d’organisations, totalisant cinquante-six (56) organisations de masse et neuf (9) partis politiques.

Après sept (7) ans de lutte, la plate-forme d’action du Collectif, malgré quelques avancées notables, reste à matérialiser. Cependant, tout au long de cette lutte, un des handicaps du Collectif a été la difficulté de se doter de moyens conséquents pour maintenir un certain rythme d’activités.

Afin de mieux apprécier cette situation, en intégrant l’évolution du contexte de lutte du Collectif, le Collectif devra impérativement réunir son instance suprême, qu’est l’Assemblée générale nationale. Au lendemain de la commémoration de ce 7e anniversaire, la Coordination nationale mettra au centre de ses préoccupations immédiates la préparation et la tenue de la 5e AGN.

Concitoyennes, Concitoyens, Compagnons de lutte ; Mobilisons - nous pour le succès de la commémoration du 7e anniversaire du drame de Sapouy, anniversaire du Collectif.

NAAN LAARA, AN SAARA !

Pour la Coordination nationale, le Bureau

L’Observateur

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