Ce point de presse avec les hommes de médias à la veille du festival plante déjà le décor de la 9e édition de Koudougou Doc. Ainsi, cinq jours durant, la population de Koudougou fera une immersion dans le monde du film, entre projections, débats, master class, concerts et rue marchande. Toutefois, au-delà de ces activités qui font déjà partie intégrante de ce festival, la 9e édition comme les précédentes a son charme et ses innovations. « La particularité de Koudougou Doc, c’est de toujours essayer de faire plus avec peu de moyens en initiant des activités nouvelles », fait savoir Michel Zongo, directeur artistique du festival.

En plus des innovations majeures de cette année, nous notons "le café cinéma", qui est une activité organisée en partenariat avec le collectif Génération films qui consiste à projeter un film et à faire une analyse du film et du réalisateur. Toujours avec ces mêmes partenaires, Koudougou Doc a initié aussi "Pitch à Koudougou Doc". Cette activité consiste à créer un cadre aux porteurs de projet qui essaient de défendre leur projet devant un panel de lecteurs. Pour Michel Zongo, cette innovation se veut une formation au profit des acteurs du cinéma à la recherche de financements et de partenariats pour la réalisation de leur projet.

Michel Zongo, directeur artistique du festival, la transformation de la mentalité de nos sociétés est l’objectif principal du festival.

L’Afrique qui se regarde et l’Afrique qui est regardée

Sur un appel à films, 24 films sur la centaine reçue, ont été sélectionnés suivant des critères bien définis tels l’aspect technique et thématique des films. Dans cette filmothèque issue de 14 pays avec une thématique diversifiée y figurent quatre films burkinabè. « Nous avons essayé de prendre assez de films burkinabè pour permettre au public burkinabè de voir ses propres films qui sont faits sur des thématiques et des réalités du Burkina. Mais aussi des films d’ailleurs qui ont des problématiques qui font écho à notre monde d’aujourd’hui, à notre actualité », justifie le directeur artistique du festival.

A en croire les conférenciers, Koudougou Doc évolue suivant un cycle : "’Afrique qui se regarde" c’est-à-dire la projection des films faits par les Africains ; "l’Afrique qui est regardé”, la projection des films faits par d’autres nationalités dont les thématiques portent sur l’Afrique.

Ces films qui aborderont des thèmes comme l’immigration, la pollution, la quête de l’identité, la musique, etc. auront pour cadre trois sites notamment l’ex-permanence du secteur n°1 (QG du festival), la cité universitaire, Fasotex et l’école communale de Youlou (village à 5km de Koudougou).

Un spectacle à la hauteur de ses neuf années d’expérience

Bien que prêts, les organisateurs gardent l’œil sur le contexte sécuritaire et sanitaire qui entravent les partenariats. En dépit de cela, avec un budget réel de près de 4 millions de FCFA, les organisateurs promettent un spectacle à la hauteur de ses neuf années d’expérience.

L’objectif premier du festival, à en croire Michel Zongo, c’est la transformation de la mentalité de nos sociétés à travers le cinéma et présenter le documentaire comme tout autre cinéma car, dit-il, le documentaire est le "père du cinéma", parce que le premier film réalisé est un documentaire.
Il invite de ce fait la population à sortir massivement et surtout celle ouagalaise qui n’est pas assez loin, à venir voir les films à Koudougou.

Prince Omar
Lefaso.net