Les cohortes 5 et 6, respectivement de 27 et 39 étudiants proviennent de 10 pays dont 9 de l’espace CEDEAO (à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, et le Togo) et de la Mauritanie. Ce sont des promotions "One Health" dont 32 cadres de la santé humaine, 9 cadres de la santé vétérinaire, 8 cadres de la santé environnementale et 8 biologistes et technologiques biomédicaux. Ces derniers étaient des boursiers de l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS) ou de leur pays.

Les autorités et gradués ont posé pour la postérité

Au terme d’un cycle de master au sein de l’Unité de formation et de recherche en sciences de la santé (UFR/SDS), l’université Joseph Ki-Zerbo met à la disposition des différents pays et plus globalement de la région Afrique de l’Ouest, du personnel qualifié sur le terrain des urgences de santé publique. La cérémonie de sortie des 57 impétrants est intervenue ce vendredi 22 avril 2022, sous le co-patronnage du ministre de l’enseignement supérieur et celui de la santé, respectivement représenté par le conseiller technique et le secrétaire général. Le président de l’université Joseph Ki-Zerbo, Pr Rabiou Cissé, était le parrain. Les deux promotions ont eu pour nom de baptême « Rabiou Cissé ».

Le Pr Méda a invité l’OOAS, les ministres de la santé de la CEDEAO, à mettre tout en oeuvre pour assurer cette formation

Le programme de formation en épidémiologie et laboratoire de terrain du Burkina (BFELTP) ce sont des enseignements très pratiques constitués à 25% de cours théoriques à l’université Joseph Ki-Zerbo et 75% de pratique « intégrée dans tous les systèmes de santé des 10 pays francophones de l’Afrique de l’Ouest qui ont participé à la formation », selon le directeur Pr Nicolas Meda qui explique par la même occasion que la formation d’épidémiologie de terrain est vue comme un détective du système de santé.

« Les spécialistes sont chargés de surveiller au quotidien toutes les menaces qui grèvent la santé des populations pour identifier à temps celles qui peuvent évoluer vers des épidémies et répondre rapidement pour endiguer à une petite échelle ces épidémies », soutient-il. Malheureusement, en Afrique de l’Ouest, le nombre d’épidémiologistes de terrain reste insuffisant. Avec un besoin de 2 000 épidémiologistes de terrain, l’on en comptabilise seulement 500.

Le conseiller technique du ministre de l’enseignement supérieur, Tiga Alain Ouédraogo

Il y a, aux dires de Pr Meda, « un besoin crucial de 1 500 autres, d’où l’idée même de voir comment diffuser à partir de l’expertise de l’université Joseph Ki-Zerbo cette formation dans d’autres universités francophones pour que rapidement les pays de l’Afrique de l’Ouest soient en capacité de réagir rapidement aux menaces à la santé publique ».

Face aux besoins qui se font sentir, le conseiller technique du ministre de l’enseignement supérieur, Alain Ouédraogo, a pour sa part réaffirmé l’engagement de son département à accompagner et à diffuser le programme dans les autres pays. « C’est le Burkina Faso qui abrite le programme dont l’ambition est de faire de notre pays un tremplin pour former et participer également à la formation des autres pays et même diffuser le programme à travers les autres pays », a-t-il conclu.

Remise d’un présent au président de l’université Joseph Ki-Zerbo

Cette formation n’aurait pas abouti sans l’accompagnement des partenaires techniques et financiers. Séance tenante, le président de l’université Joseph Ki-Zerbo, le Pr Rabiou Cissé, a fait une mention spéciale à l’OOAS, à la Banque mondiale et au CDC pour avoir financé ce vaste programme sous-régional. Quant au choix de son nom comme nom de baptême de la promotion, il dit être animé par un sentiment de joie et de satisfaction. Il n’a pas manqué de prodiguer des conseils à ses filleuls. Il recommande à ces derniers de travailler avec rigueur, conviction et surtout prévoir les éventuelles épidémies chacun dans son pays respectif.

Le représentant des impétrants a remercié les enseignants et superviseurs

De l’aveu du représentant des gradués, Dr Amadou Aboubacar Diabi, la formation n’a pas été un long fleuve tranquille. « Les deux ans de formation n’ont pas été faciles parce que c’est un travail sous pression. Mais nous avons tenu bon grâce à l’accompagnement de nos enseignants et superviseur », a-t-il témoigné.
Le diplôme de master en épidémiologie de terrain en poche, les impétrants se disent aptes à intégrer le monde professionnel. En plus des parchemins, certains impétrants ont été primés dans les catégories meilleur mémoire ; meilleure performance terrain et meilleure performance académique.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net